[Côte d’Ivoire] 8 ONG de renforcement de la paix sociale et de l’État de droit demandent le report des élections locales couplées d’octobre 2018 (communiqué)
-Elles demandent ‘’instamment’’ l’ouverture des discussions autour de la réforme de la CEI en conviant toutes les parties prenantes
Dans un communiqué de presse du mercredi 29 août 2018, huit organisations de la société civile, membre du Groupe de plaidoyer et d’actions pour une transparence électorale (Gpate) demandent le report des élections locales du 13 octobre 2018, et l’ouverture des discussions, en vue de la réforme de la CEI. Lire l’intégralité du communiqué de presse.
« Abidjan, le 29 août 2018 : A la veille de la fête nationale commémorant les 58 ans d’indépendance de la Côte d’Ivoire, le Chef de l’Etat dans son discours à la nation prononcé le 06 août passé, a annoncé plusieurs mesures au nombre desquels son engagement à reformer la Commission Electorale Indépendante (CEI), « Comme le recommande notamment la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP)».
Cependant, le GPATE note que trois semaines plus tard, cette déclaration saluée à juste titre par tous les observateurs de la vie politique ivoirienne, peine à se matérialiser par des actes concrets sur le terrain. Bien au contraire, et aussi paradoxal que cela puisse paraitre, la CEI visée par la réforme vaque paisiblement à ses occupations.
Depuis le 14 Août, elle a procédé à l’ouverture des candidatures pour les élections municipales et régionales prévues pour le 13 octobre 2018 dont la clôture est fixée au 29 août.
Cette situation suscite de sérieuses préoccupations et est de nature à causer de graves préjudices au fonctionnement apaisé de la démocratie dans notre pays.
En effet, non seulement, elle est en déphasage avec l’engagement solennel pris devant la communauté nationale et internationale par le Président de la République, de réformer l’organe électoral, mais surtout, elle continue d’ignorer l’Arrêt de la Cour
Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, qui a l’instar de l’opposition politique significative à désavoué la CEI lui faisant perdre du coup toute légitimité.
Pour le GPATE, et les organisations alliées, aucune urgence ne peut aujourd’hui justifier l’impératif d’organiser des élections avec une CEI à la fois contestée par la plupart des acteurs politiques de l’opposition, la société civile et la communauté internationale. Les tensions politiques qui sont déjà perceptibles commandent la sagesse, la prudence et la recherche patiente du consensus politique. En d’autres termes, après la libération de certains prisonniers politiques, il parait urgent et indispensable de continuer dans la dynamique de décrispation du climat politique,
Le Groupe de plaidoyer et d’actions pour une transparence électorale (Gpate), est un réseau d’organisations de la société civile ivoirienne. Le GPATE est constitué des organisations APDH, MIDH, AMNESTY INTERNATIONAL, ADJL-CI, ASSELCI, CIVIS-CI, RIDDEF AFRICAN DEVELOPMENT. Il est engagé dans un plaidoyer en vue d’une réforme de l’organe électoral ivoirien, conformément à l’arrêt du 18 novembre 2016 de la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples(Cadhp), et d’un suivi-évaluation du processus électoral en Côte d’Ivoire. En d’autres termes, après la libération de certains prisonniers politiques, il parait urgent et indispensable de continuer dans la dynamique de décrispation du climat politique, résultant du discours du 06 août dernier du président de la République, en procédant à la mise en œuvre concrète et rapide de la réforme consensuelle de la CEI, à l’effet de consolider le climat de paix et de rassemblement autour des intérêts supérieurs de la Nation.
Par conséquent, le GPATE, invite le gouvernement :
à reporter les élections régionales et locales prévues pour le 13 octobre 2018, qui stratégiquement devraient être postérieure à la réforme de la CEI de sorte à servir de test à l’efficacité de la nouvelle CEI, avant les grandes échéances présidentielles de 2020 ;
à ouvrir instamment les discussions autour de la réforme de la CEI en conviant toutes les parties prenantes (pouvoir, opposition, société civile) à un dialogue inclusif ;
Pour le GPATE, le renforcement de la paix sociale et de l’Etat de droit est à ce prix.
Pour le GPATE les organisations membres,
- MIDH ;
- ADJL-CI
- CIVIS-CI ;
- RIDDEF
- AMNESTY INTERNATIONAL ;
- ASSELCI ;
- AFRICAN DEVELOPMENT
- APDH »
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