Côte d’Ivoire : décès d’un détenu pro-Gbagbo, le deuxième en un mois #civ
Publié le jeudi 29 juin 2017 | AFP
Un détenu pour des délits liés à la crise postélectorale de 2010-2011 en Côte d’Ivoire, est mort jeudi dans une prison d’Abidjan, le deuxième décès de prisonniers en un mois, a annoncé une Association, déplorant leurs conditions d’incarcération.
“Bonfils Todé, en détention depuis mai 2012 à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca), est mort d’hypertension à l’infirmerie de la prison” a affirmé à l’AFP Désirée Douati, présidente de l’Association des Femmes et familles des détenus d’opinion de Côte d’Ivoire (AFFDO-CI).
Mme Douati a déploré “les conditions inhumaines des détenus de la crise” qui, selon elle, sont “des partisans de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo”. “Les détenus pro-Gbagbo sont privés de droits à la santé” accuse-t-elle.
Le ministère ivoirien de la Justice a reconnu dans un communiqué le décès de M. Todé, soulignant que le “condamné, qui purgerait une peine de dix ans d’emprisonnement pour atteinte à la défense nationale, se serait retrouvé dans
un état comateux et a rendu l’âme pendant les formalités d’évacuation“.
Le 20 mai, Jean Kouatchi, un ex-gendarme condamné à 10 ans d’emprisonnement pour “attentat ou complot contre l’autorité“, des faits liés à la crise postélectorale, est décédé dans les conditions similaires, avait rapporté la presse.
Le ministère de la justice avait expliqué avoir “pris les dispositions pour une prise en charge, lorsque l’état de santé de la victime s’était subitement dégradé“.
La lenteur des procédures judiciaires ivoiriennes et la longueur des détentions préventives sont régulièrement dénoncées par les familles des détenus comme par la communauté internationale.
La crise postélectorale, causée par le refus de l’ex-président Laurent Gbagbo d’accepter la victoire de son rival Alassane Ouattara à la présidentielle de novembre 2010, a fait plus de 3.000 morts en cinq mois.
Laurent Gbagbo est écroué depuis la fin 2011 à La Haye, où il est jugé par la Cour pénale internationale pour “crimes contre l’humanité” présumés commis lors de la crise post-électorale de 2010-2011.
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