Côte d’Ivoire : le CNRA, un allié indispensable dans l’accomplissement de l’émergence

Côte d’Ivoire : le CNRA, un allié indispensable dans l’accomplissement de l’émergence

« Le succès de ce pays repose sur l’agriculture ». Cette maxime du père fondateur de la Côte d’Ivoire moderne traduit l’essor de l’agriculture ivoirienne à travers ses principaux produits dont la cacao-culture qui tient fièrement jusqu’à ce jour le 1ère place mondiale.

Dr Yté Wongbé, DG du CNRA recevant un prix panafricain des leaders (PADEL) édition 2017

Si cette embellie économique dont jouie notre pays est palpable et ressentie, c’est bien parce qu’un travail énorme a été fait et est fait au quotidien dans ce sens et tout le mérite revient à notre Centre de recherche agronomique qu’est le  CNRA  (Centre National de Recherche Agronomique). Qui de par ses recherches et sa volonté manifeste contenue dans son slogan, « nous inventons aujourd’hui l’agriculture de demain » y consacre toute son expertise.

Malgré le peu de moyens mis à sa disposition et les difficultés rencontrées au quotidien mais très motivés la tête dans la recherche, la direction générale et l’ensemble du personnel notamment les chercheurs travaillent d’arrache-pied pour offrir le meilleur que ce soit en élevage, en pisciculture et en agriculture surtout en termes de semences de qualité et à haut rendements aux braves paysans, artisans du miracle ivoirien.

Si les matelots du CNRA tiennent et rament comme un seul homme sans lâcher prise nonobstant la mer agitée et les vents violents de la tempête pour faire garder au navire le bon cap, c’est bien parce que leur capitaine tient fermement la barre et sait galvaniser et mener ses hommes. « Je voudrais exprimer à l’ensemble du personnel, ma satisfaction pour la qualité du travail accompli tout le long de l’année 2016, malgré l’environnement économique difficile qu’a traversé le CNRA (…). Persévérez dans l’effort, inscrivez-vous dans la dynamique de la productivité, la rentabilité et de la comptabilité pour une prospérité durable de la Côte d’Ivoire, j’ai foi et nos efforts payeront », a confié Dr Yté Wongbé, Directeur Général du CNRA à ses hommes dès l’entame de cette année.

Des méthodes pour lutter efficacement contre les maladies

L’ensemble des excellents résultats obtenus ces dernières années dans l’agriculture et les rangs occupés dans le top 5 par nos cultures vivrières (manioc, igname, banane plantain, etc..) et de rente (cacao, café, palmier à huile, coton, anacarde, etc….) sont à mettre à l’actif du centre national de recherche agronomique et de son équipe dirigeante. Par sa maestria et son labeur, le CNRA produit des semences de qualité, résistantes aux maladies qui tiennent compte du contexte du changement climatique actuel. Il accompagne cela par des méthodes idoines pour lutter efficacement contre les maladies qui déciment les plantations des cultures pérennes.

Aujourd’hui, ces maladies qui jadis ont créé plus d’une désolation dans le monde paysan sont de vieux souvenirs pour un grand nombre d’entre elles.

Notre Cacao se porte en excellente santé grâce aux bons soins que lui prodigue le CNRA, et la dernière trouvaille mise au point par ce centre, le Cacao dit Mercedes, qui entre en production au bout de dix-huit (18) mois, résistant et productif à souhait. La culture de cette variété de cacao et les bonnes pratiques agricoles prônées par le CNRA ont permis de faire considérablement reculer de bien belles manières le Swollen shoot, le dévastateur des plantations de cacao. A cela s’ajoute la belle découverte faite par les chercheurs de ce centre de recherche, le café 12 mois, baptisé par la première Dame ivoirienne, Dominique Ouattara, « café émergence ».

Ce précieux café quant à lui donne des grains de café dès l’âge d’un an, ce qui est plus que remarquable. Ce centre, à travers les travaux effectués par ses chercheurs dans ces stations disséminées sur toute l’étendue du territoire national, pour être au contact des terres et des paysans qui les cultivent mais aussi et surtout pour mieux apporter une plus-value à notre agriculture, accélère l’émergence de notre pays. Ces résultats lui ont valu plusieurs prix d’excellence dont le prix de la meilleure coopération scientifique, obtenu lors du « Festicafé » organisé par le Cameroun du 20 au 23 avril 2017 derniers à Yaoundé.

Quand des cultures triplent et quadruplent leur productivité

Ces avancées notables autant dans les cultures maraichères que vivrières procurent autant d’allégresse aux braves paysans et acteurs de la filière agricole. L’assertion répandue dans les contrées de la Côte d’Ivoire, « la terre ne ment pas, elle nourrit celui ou celle qui la cultive » prend tout son sens avec le formidable travail quotidien abattu par le CNRA. Et on ne peut que se réjouir et encourager doublement le CNRA qui fait énormément pour l’essor de notre agriculture non encore mécanisée, mais qui a fait des bonds prodigieux en matière de productions.

Des cultures ont même triplé voire quadruplé leur productivité en un temps record. L’hévéa, le palmier à huile, l’anacarde, le maïs, le manioc, le soja et bien d’autres cultures vivrières et maraichères pratiquées en Côte d’Ivoire se portent comme un charme avec plusieurs variétés améliorées par le CNRA. C’est acquis exceptionnel. Bien que cela soit judicieux pour notre agriculture, pilier de notre économie, le CNRA à qui revient tout le mérite est laissé pour compte. Pire encore son patrimoine foncier, à lui dévolu par l’Etat de Côte d’Ivoire par décrets présidentiels à sa création en 1998 pour mener ses activités de recherche, est disputé par des autochtones et des opérateurs immobiliers. En effet, ces derniers revendiquent, lettre d’attribution à la main, les parcelles du CNRA pour y construire des habitations de haut standing. La Station de Marc Delorme qui abrite une collection génétique mondiale de cocotiers confiée à la Côte d’ Ivoire par plus de 35 pays pour sa sauvegarde en fait les frais ; l’affaire est encore pendante devant les autorités du pays et devant la justice.

Les chercheurs dépités par « l’inadmissible » et qui chaque jours font courageusement face aux bulldozers venus rasés des cocotiers cinquantenaires, objet de recherche sont souvent emmenés manu militari par les forces publiques commises à cet effet. Démembrement de l’Etat car entreprise de service publique, à ce titre jouissant de l’intérêt particulier de l’Etat, le CNRA fait face seul à toutes ces difficultés. Une des solutions la plus utilitaire est celle-ci – l’Etat de Côte d’Ivoire décrétait tout ce patrimoine dévolu au CNRA d’utilité publique – pour lui permettre de mener dans la quiétude ses activités de recherche au service de l’Economie ivoirienne.

Pour l’heure, le Conseil d’Administration et le Directeur Général de ce centre, fleuron de la recherche agronomique ivoirienne, dont le personnel trime au quotidien pour offrir le meilleur qui soit en termes de cultures améliorées aux braves paysans, bataillent dorénavant pour sauvegarder ce patrimoine avant que la bourrasque de la cupidité n’engloutisse tout sur son passage.

« Que 2017 soit une année de bonne santé, de réussite individuelle et collective pour que nous puissions maintenir notre notoriété de centre d’excellence et de référence en matière de recherche agronomique », a affirmé le DG, Dr Yté Wongbé à tout le personnel afin qu’il redouble d’ardeurs et ne perde pas de vue les avancées obtenues malgré les difficultés du moment qui les tenaillent. Un tel modèle d’exemplarité, d’humilité et d’ardeur au travail, sous d’autres cieux, vu les immenses progrès frappants obtenus grâce à sa gestion verrait cette structure de recherche bénéficier de toutes les attentions et de moyens conséquents à profusion.

Afin de mieux continuer sur cette belle lancée et obtenir encore plus de lendemains meilleurs aux paysans, cheville ouvrière du miracle ivoirien, le chef de l’Etat gagnerait à marcher dans les sillons tracés par le père fondateur de la Côte d’Ivoire. Brillant visionnaire qui – en 1971, avait créé un département ministériel dédié à la recherche scientifique et à l’innovation technologique -, pour conduire notre pays allègrement vers l’émergence prônée par le Chef de l’Etat, en s’appuyant sur les résultats d’appareil de recherche fort et performant.

Une correspondance particulière de Lorng Esmel

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