[Côte d’Ivoire Média] Depuis 2002, le sang versé des journalistes et autres crimes restés impunis.
-Le sang de 6 journalistes dont 1 disparu crie justice
En Côte d’Ivoire, les crimes et autres agressions commis contre les journalistes commencent à prendre des proportions inquiétantes, malgré le sang versé des journalistes et autres crimes restés impunis depuis 2002.
Au dernier classement 2018, de Reporter sans frontière (RSF), la Côte d’Ivoire a perdu une place et se classe au plan mondial 82ème, alors que le pays occupait la 81e place en 2017 sur 180 pays.
Pour RSF, l’édition 2018, du classement mondial de la liberté de la presse établie, témoigne de l’accroissement des sentiments haineux à l’encontre des journalistes.
Il n’a pas tort. En cause, le Coordonnateur des journalistes pour la défense de leurs droits de Fraternité Matin (Cjdd-FM), Marc Yévou et son secrétaire général Jules Claver Aka, sont menacés de mort via un SMS depuis le 29 octobre 2018, parce qu’ils ‘’luttent pour un plan social à visage humain’’ dans cette entreprise de presse. Cette menace de mort en rajoute à plusieurs autres menaces et agressions restées impunies en Côte d’Ivoire.
De 2002 à ce jour, le sang de 6 journalistes versé en Côte d’Ivoire. En Côte d’Ivoire, selon les statistiques des organisations professionnelles des medias ivoiriens, révélés ce jour, les journalistes notent quatre journalistes tués dont Sylvain Gagnéteau (en avril 2011), Désiré Oué (en décembre 2013), Jean Hélène, le correspondant de RFI (21 octobre 2003) et un disparu, Guy André Kieffer (le 16 avril 2004), le cinquième Gonzreu Kloueu de Nouattouo (en 2002) et le sixième, le correspondant du journal, le Courrier à Duékoué, Antoine Massé assassiné en novembre 2004 (qu’ils ont sûrement ignoré). Un sombre et triste tableau qui interpelle les journalistes : « Les organisations professionnelles des médias sont entièrement favorable à l’élaboration d’une Convention internationale pour la protection des journalistes avec des mécanismes de mise en œuvre pour combattre de manière plus efficace l’impunité.»
Ailleurs dans le monde, l’Ong Press emblème Campaign (PEC) annonce une hausse de 18% de crimes contre les journalistes. Quand RSF qui classe la Côte d’Ivoire à un rang pas honorable et dénonce 62 journalistes tués dont le cas le plus récent est Salman Khashogui.
Craindre le pire. Tous ces crimes de sang de journalistes ivoiriens et de la presse étrangère sont restés impunis. « L’impunité entretient et perpétue un cycle de violences à l’encontre des journalistes et crée un effet dissuasif sur la société », prévenait le directeur général de l’UNESCO qui soutenait que « le rapport du conçu pour mettre fin à ce cycle se caractérise par le suivi par l’UNESCO de l’état d’avancement des enquêtes judiciaires sur les meurtres. »
En effet, les statistiques de l’UNESCO sur les journalistes tués en 2014-2015, ont eu lieu dans des pays en conflit armé, avec 126 cas (ou 59% du total des cas).
Les récentes élections locales en Côte d’Ivoire ont fait 5 morts officiels et de nombreux blessés. Autant affirmer que les statistiques révèlent que les six journalistes ont été tués en Côte d’Ivoire entre 2002 et 2013, pendant la longue crise militaro-civile.
Par ailleurs, les mêmes acteurs politiques de la crise de septembre 2002, qui s’est muée en guerre hausse le ton. La crise se prépare à quelques mois de la présidentielle de 2020, qui aiguise les appétits politiques sur des tons parfois violents.
Malgré la résolution 68/163qui proclame le 2 novembre ‘’Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes’’ adoptée en décembre 2013, lors de sa 68e session de l’Assemblée générale des Nations unies, les journalistes demeurent une cible vulnérable en Côte d’Ivoire. Et le pire est à craindre en 2020.
Sériba Koné
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