Cote d’Ivoire politique Henri Konan Bedie, a propos d’un ticket 2020:”Bedie-Soro, ce n’est pas exclu”
RFI: « 2020 se passera bien », a déclaré le président ivoirien Alassane Ouattara il y a quelques jours. Vous partagez son optimisme pour les prochaines élections présidentielles ?
HKB; J’espère bien que 2020 se passe bien, tout le monde le souhaite.
-Vous avez dénoncé « des dérives ». De quelles dérives s’agit-il ?
-La corruption des mœurs politiques, le recrutement forcé des militants et des électeurs fonctionnaires ou agents de l’Etat pour faire partie du RHDP-parti unifié [Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix]. Ensuite, les limogeages intempestifs des personnes de leur poste. Tout cela provoque un chaos qui pourrait être un chaos généralisé. Je ne suis pas un oiseau de mauvais augure, je parle selon l’expérience que j’ai des affaires publiques.
-Vous venez vous-même de sanctionner un certain nombre de cadres à la tête du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), jugés trop proches du RHDP. Pour autant, ils sont toujours dans le bureau politique. Est-ce que cela veut dire qu’il y a toujours de la place pour les tenants du parti unifié au sein du PDCI ?
-Non. Pas les tenants du parti unifié. Il y a au PDCI de la place pour les militants du PDCI, ceux qui vont au parti unifié, ce sont ceux-là qui se mettent eux-mêmes en dehors du PDCI-RDA.
-Peut-on dire aujourd’hui que le PDCI, avec la plateforme que vous appelez de vos vœux, se voit en moteur de l’opposition au régime actuel ?
-Il pourrait l’être si les autres le veulent. Mais c’est surtout ensemble que nous serons la grande armada invincible, la grande opposition au RHDP, au parti unifié, qui pourrait ravir tous les suffrages en 2020.
-Cette union des forces est nécessaire pour battre le RHDP en 2020 ?
-C’est nécessaire pour la démocratie en Côte d’Ivoire et pour le développement durable de la Côte d’Ivoire.
-Le PDCI organisera cette année une convention pour désigner son candidat. Est-ce que vous serez vous-même candidat à l’investiture ?
-Je ne me prononce pas pour le moment. Je dis, c’est peut-être oui, peut-être non. Tout est possible conformément aux exigences de la démocratie.
-On peut envisager un ticket Bédié-Soro en 2020 par exemple ?
-Ce n’est pas exclu. Bédié-Soro, Bédié-un autre. Ce n’est pas exclu.
-Le 15 janvier prochain, la semaine prochaine, la Cour pénale internationale doit statuer sur le sort de Laurent Gbagbo. Vous vous êtes déjà prononcé en faveur de sa libération. Mais quel rôle doit-il jouer s’il revient éventuellement au pays d’ici 2020 ?
-Le rôle qu’il voudra jouer. Cela ne dépend que de lui-même. C’est un citoyen comme un autre.
-Et vous aimeriez le voir rejoindre votre plateforme ?
-Absolument. Déjà, nous sommes en pourparlers pour la mise en place de la plateforme nouvelle.
-Bédié, Ouattara, Gbagbo… Même si rien n’est tranché, vous l’avez dit vous-même, on parle de vos possibles candidatures en 2020. N’y a-t-il pas un problème de renouvellement de la classe politique en Côte d’Ivoire à l’horizon 2020 ?
-Pour nous, ce qu’il faut faire, c’est ce qui est conforme à la loi. Ce que la Constitution n’interdit pas. Peut-être toujours n’est-ce pas une réalité sur le terrain.
-Qu’attendez-vous de la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI). Et comment comptez-vous y participer, y contribuer ?
-Beaucoup, nous en attendons beaucoup. D’ailleurs, nous avons désigné nos représentants au groupe de travail qui doit élaborer cette réforme. Il s’agit d’une réforme en profondeur, couplée avec le découpage politique, le découpage électoral de la Côte d’Ivoire.
( Source : RFI )
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