[Côte d’Ivoire] Quand la promotion de la médiocrité s’érige en règle d’or #jeunesse

[Côte d’Ivoire] Quand la promotion de la médiocrité s’érige en règle d’or #jeunesse

-Comment des jeunes méritants sont censurés, sacrifiés

-Le récit émouvant de Serif Tall‎  

“Ces faits que vous allez lire maintenant ont été un passage douloureux de ma vie et un rêve qui a été brisé par Air Côte d’Ivoire.

Aujourd’hui, j’aimerais que vous soyez témoin de la promotion de médiocrité dans notre pays.

Le 18 septembre 2014, alors en 4e année d’ingénierie pétrolière, Air Côte d’Ivoire, lance un concours de pilote de ligne et techniciens aéronautique. Je vois l’annonce dans le journal Fraternité Matin. Après lecture, je constate que j’ai le profil pour présenter le concours. Je vais alors déposer les dossiers à Raynal et Fadika, la structure indépendante chargée de faire le recrutement. Dans la période de novembre 2014, je reçois un SMS de Raynal et Fadika me disant de me rendre à L’ENA pour un test psychotechniques pour pilote de ligne et technicien avion.

Par la suite je me rends à l’ENA pour prendre part au concours. Arrivé dans la cours de l’ENA, c’est environ plus de 1000 candidats pour 60 places qui prennent part au concours pour le premier test.

Après le test psychotechnique, trois semaines, après je reçois un autre message de Raynal et Fadika me disant encore une fois de plus de me rendre à l’ENA pour un autre test (un test porté sur la Connaissance générale, maths, physique).

Cette fois-ci, nous sommes au nombre de 180 et le test vient directement du Maroc avec des professeurs de l’école Marocaine qui a obtenu le marché après appel d’offre pour la formation de pilote de ligne et technicien avion.

Après ce second test, le lendemain, je suis joint par téléphone pour un entretien, toujours à l’ENA.

Sur place, la liste est moindre. Elle est de 80 candidats. Je finis l’entretien avec les professeurs marocains et je me rends à la maison avec une confiance de devenir, soit pilote de ligne ou technicien avion.

En tout cas, un rêve d’être un acteur majeur dans l’aéronautique dans mon pays.

Quand le rêve bascule entre réalité et songe…Plus d’un mois passé, en début de janvier 2015, nous sommes contactés, une fois de plus pour une visite médicale à la Sodexam à l’aéroport. Après la visite nous sommes restés 60 personnes. En ce moment tu te dis : ‘’Même le sorcier de ton village ne peut pas t’empêcher de réaliser ce rêve.’’ Deux semaines après je reçois un coup de file du cabinet de recrutement Raynal et Fadika qui me dit de préparer mon passeport et mon casier judiciaire que dans une semaine nous allons partir pour la formation au Maroc. Chose que j’exécute tout de suite et j’informe mon père et ma mère, vous ne pouvez pas comprendre leur joie. Bref !!!

Fac-similé1

‘’Tout est mort pour nous’’. Quelques mois d’attente, mais avec une assurance de Air Côte d’Ivoire que la formation aura lieu, en avril 2015 un lot de 20 personnes parmi les 60 sont appelés à la direction de Air Côte d’Ivoire pour un entretien. Ceux qui ont eu droit au premier entretien, nous informent que sur la liste il avait le nom des personnes qui n’ont pas présenté. Imaginez un peu ce qui arrive à votre cœur quand on vous dit ça après des sacrifices pour arriver à ce niveau. Quelques temps après, nos amis nous informent qu’ils feront finalement un an formation théorique à l’Inphb et ans de formation pratique en France.

Pendant ce temps, on se rend à Air Côte d’Ivoire pour en savoir plus. Le directeur de la formation, M. Bassan et la DRH nous informe que ceux qui sont en formation, finalement au nombre de 15 seront des pilotes et nous autres seront contactés pour être des techniciens avion.

Quatre mois passent, nous sommes appelés pour un entretien dont ne nous ne connaissons pas le but alors que nous avions fait tous les tests jusqu’à la visite médicale. Rendez-vous pris, je me rends cette fois-ci au siège de Air Côte d’Ivoire avec d’autres amis et là encore je vois trois personnes qui n’ont pas passé le concours qui sont présent (car nous les 60 on se connaissait bien).

Fac-similé2

Par curiosité, je leur demande s’ils sont là pour le concours, ils répondent oui qu’ils sont là pour le test de technicien avion. Là je me suis dit que ‘’tout est mort pour nous.’’ Après cet entretien, cette fois-ci avec la DRH de AIRCI et le DF, cinq jours après, huit parmi nous sont appelés et 7 autres inconnus pour suivre la formation à l’Inphb.

Toute la vérité sur la supercherie. On décide alors, nous qui n’avons pas été retenus de se rendre au siège de AIRCI pour explication. Et là, la DRH nous dit clairement et simplement que ‘’nous n’avons pas été retenus.’’ Nous avons échoué selon elle. Coup de tonnerre. Le lendemain, je contact l’école marocaine le groupe CFPNC (Centre de formation du personnel navigant, commercial et pilote de ligne) pour savoir au juste ce qui s’est passé.

Le directeur commercial, M. Gaillard Charles de l’école Marocaine me contact personnellement par mail pour me dire qu’on leur a dit au dernier moment qu’ils ne feront plus la formation de ces jeunes. C’est là que le DC de l’école marocaine CFPNC me fait une confidence selon laquelle le directeur de la formation de AIRCI, M. Bassin est un ancien de l’école française qui s’est vue attribuer ‘’illégalement’’ les contrats pour la formation de pilote et technicien avion.

Après cela nous avons entrepris des démarches pour que justice soit faite, de la haute autorité de la bonne gouvernance jusqu’aux ONG de droit de l’homme, jusqu’à présent nous n’avons pas eu gain de cause.

Fac-similé3

Je n’ai pas voulu mettre le nom des autres pour ne pas les exposer. Seul Wil Fried Boss’u ici qui a accepté que je le tague pourra vous confirmer notre rêve brisé.

Au moment où j’écris ces lignes, la formation est terminée et ils sont revenus au pays. Peut-être que nous aurons des personnes incompétentes qui n’ont pas suivie la procédure normale de recrutement pour devenir pilote qui seront aux commandes de nos avions.

Vous trouverez en capture le mail du directeur commercial de l’école qui confirme mes dits.

Que Dieu nous protège.”

NB: Les titres sont de la rédaction

 

CATEGORIES
TAGS
Share This