[Discours de fin d’année d’Alassane Ouattara] Ces points qui seront évités

[Discours de fin d’année d’Alassane Ouattara] Ces points qui seront évités

Alassane Ouattara s'adressera au peuple ivoirien lors de son discours de fin d'année ce 31 décembre. Il abordera les réalisations et les défis à venir, mais va éviter la lutte contre la corruption et les conclusions du GAFI.

Abidjan, le 31 décembre 2024 (crocinfos.net) – Alassane Ouattara, le président des Ivoiriens, s’adressera au peuple de Côte d’Ivoire dans les heures à venir à l’occasion d’un discours de fin d’année. Comme tous les présidents du monde entier, il abordera les grandes thématiques pour donner espoir à son peuple sur ce qu’il n’a pas pu réaliser, après avoir dressé un bilan positif des actions concrètes menées.

Les infrastructures telles que les routes, les ponts, les stades, les hôpitaux et les universités, entre autres, sont des réalisations qui achèvent de convaincre que le chef de l’État, Alassane Ouattara, et son gouvernement ne font pas dans la dentelle. Ces différentes réalisations ont un impact positif sur le peuple, qui en jouit fièrement.

Le confrère Fernand Dédeh, dans sa chronique du jour, informe dans les moindres détails comment le discours de fin d’année de M. Ouattara sera enregistré. Ancien de la RTI, il sait de quoi il parle : « Il (le discours) sera enregistré en milieu d’après-midi et diffusé sur les antennes des télévisions nationales ainsi que sur le site de la présidence à partir de 20 h. » Il aborde le timing et les différents points qu’il a pu recueillir de ses « Quiconques ». Voici les grandes lignes, sauf changement de dernière minute : « Ces dernières années, l’adresse à la nation de votre camarade n’excède pas la vingtaine de minutes. L’architecture est connue : bilan de l’année, autosatisfaction sur l’économie nationale, énumération des actions entreprises dans les différents domaines de la vie sociale et culturelle, la place de la Côte d’Ivoire dans le monde, et la grâce présidentielle pour les détenus de délits mineurs. »

‘’Les infrastructures telles que les routes, les ponts, les stades, les hôpitaux et les universités, entre autres, sont des réalisations qui achèvent de convaincre que le chef de l’État, Alassane Ouattara, et son gouvernement ne font pas dans la dentelle.’’

La production de cacao, d’acajou, ainsi que l’exploitation des minerais du sous-sol et des ressources maritimes telles que le gaz et le pétrole suscitent l’appétit, mais le peuple attend les retombées concrètes dans son assiette.

À dix mois de la présidentielle, Alassane Ouattara ne reviendra pas sur la corruption qui gangrène l’économie du pays depuis des décennies. Il en a fait mention dans ses différents discours au cours des dernières années. Il a même mis en place des indicateurs de performance afin de lutter contre ce fléau, mais il est officiellement constaté que 1 400 milliards FCFA échappent aux caisses du Trésor public ivoirien. La conséquence directe de cette situation est que le Groupe d’action financière (GAFI), institution internationale spécialisée dans la conformité financière mondiale, a publié les conclusions de sa dernière séance tenue du 23 au 25 octobre 2024. Notre pays se trouve dans la zone grise, et il est impératif d’éviter la zone noire.

À cet égard, le plan d’action actuel cible six domaines prioritaires que le GAFI considère comme essentiels pour atteindre une conformité complète. La Côte d’Ivoire devra notamment renforcer sa coopération internationale dans les enquêtes et les poursuites liées au blanchiment d’argent et au financement du terrorisme, améliorer les contrôles fondés sur les risques dans les institutions financières et autres entités non financières, ainsi que mettre en place des campagnes de sensibilisation visant à accroître la conformité des entreprises.

Une autre priorité consiste à faciliter l’accès aux informations sur les bénéficiaires effectifs des personnes morales, en prévoyant des sanctions en cas de non-respect de la réglementation. Le pays s’engage également à accroître l’utilisation des renseignements financiers, en encourageant leur exploitation par les autorités pour identifier et poursuivre les infractions financières.

‘’Ce n’est pas un jeu d’enfant ni des paroles pour encenser Alassane Ouattara du haut de la tribune lors d’un meeting politique. Il faudra respecter les règles pour obtenir sa confiance.’’

Le renforcement des actions de poursuite est également attendu. La Côte d’Ivoire doit démontrer une augmentation du nombre d’enquêtes et de poursuites, couvrant diverses infractions en adéquation avec le profil de risque national. Enfin, l’application rigoureuse des sanctions financières ciblées viendra compléter ce dispositif de sécurité financière.

Ce n’est pas un jeu d’enfant ni des paroles pour encenser Alassane Ouattara du haut de la tribune lors d’un meeting politique. Il faudra respecter les règles pour obtenir sa confiance.

Dans ce contexte peu reluisant, la justice ivoirienne et les institutions chargées des enquêtes sont mises à rude épreuve. Elles doivent démontrer leur capacité à augmenter le nombre d’enquêtes et de poursuites, couvrant diverses infractions en adéquation avec le profil de risque national. La facilitation de l’accès aux informations sur les bénéficiaires effectifs des personnes morales ne doit plus être confidentielle.

La vision du programme social du gouvernement, dont le but ultime est d’améliorer les conditions de vie de toutes les populations, notamment les couches les plus défavorisées, n’a pas encore atteint sa vitesse de croisière.

Ce discours de fin d’année, avant la présidentielle de 2025, ne sera pas comme les autres ; il présente, de loin, l’espoir aux Ivoiriens.’’

Sériba Koné


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    C’est l’analyse de la rédaction. Merci

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