[Édito] Côte d’Ivoire : Renforcer l’engagement de l’État pour la stabilité sur la bande frontalière nord

[Édito] Côte d’Ivoire : Renforcer l’engagement de l’État pour la stabilité sur la bande frontalière nord

L'État ivoirien intensifie ses efforts pour stabiliser la bande frontalière nord, en mettant en place des programmes de développement et de soutien aux jeunes pour contrer la corruption et l'extrémisme.

Abidjan, Côte d’Ivoire, le 13 juillet 2024 (crocinfos.net)—Depuis quelques années, la bande frontalière nord de la Côte d’Ivoire est le théâtre de troubles et de défis majeurs. Les jeunes, livrés à eux-mêmes, sont confrontés à une multitude de maux, parmi lesquels la corruption, l’orpaillage clandestin et d’autres activités illégales liées à l’extrémisme violent. Le taux de pauvreté élevé aggrave la situation, exacerbant les tensions et créant un terrain fertile pour l’instabilité.

Pendant un certain temps, l’État était largement absent de ces zones. Les populations étaient laissées pour compte. Cette absence a alimenté un sentiment de rejet et de marginalisation parmi les habitants. Une situation qui ouvert la voie à des relations précaires avec des acteurs extérieurs peu recommandables. Cependant, récemment, l’État a réaffirmé son autorité dans ces régions en mettant en place des programmes visant à soutenir les jeunes et à promouvoir le développement local.

Ces initiatives ont été généralement saluées comme un pas dans la bonne direction. Mais des voix se sont levées  à Tehini, Doropo et Bouna, pour dénoncer le fait que certains jeunes sélectionnés pour bénéficier de ces programmes n’ont jamais reçu l’aide promise. Il est impératif que l’État prenne en compte ces plaintes légitimes, car un jeune désœuvré et frustré peut devenir une menace pour la stabilité et la sécurité de la région.

Dans le contexte actuel marqué par des tensions croissantes entre la Côte d’Ivoire et ses voisins, le Burkina Faso et le Mali, la vigilance de l’État ivoirien doit être accrue. Les risques de déstabilisation et d’infiltration d’éléments extrémistes sont réels, et il est essentiel que des mesures adéquates soient prises pour prévenir toute escalade de la violence et du conflit dans la région.

Il est donc impératif que l’État renforce son engagement envers la bande frontalière nord, en veillant à ce que les programmes de développement et d’aide aux jeunes soient mis en œuvre de manière transparente et équitable. Il est également crucial de promouvoir la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption et le renforcement de l’État de droit pour garantir la sécurité et le bien-être des populations de la région.

‘’L’État doit s’assurer que ses actions sont inclusives, transparentes et efficaces, de sorte à restaurer la confiance des communautés locales et à renforcer la cohésion sociale.’’

La stabilité et la prospérité de la bande frontalière nord de la Côte d’Ivoire dépendent de l’engagement et de la responsabilité de l’État à répondre aux besoins et aux aspirations de sa population. Il est temps de traduire les paroles en actes concrets, afin de bâtir un avenir meilleur pour tous les habitants de ces régions marginalisées.

L’État doit s’assurer que ses actions sont inclusives, transparentes et efficaces, de sorte à restaurer la confiance des communautés locales et à renforcer la cohésion sociale.

L’État doit intensifier ses efforts pour lutter contre la corruption, qui sape les fondements de la société et entrave le développement économique et social. La transparence, la reddition de comptes et l’intégrité doivent être au cœur de toutes les actions gouvernementales, afin de garantir que les ressources publiques sont utilisées de manière efficace et équitable pour le bénéfice de tous.

Enfin, il est impératif que l’État investisse dans l’éducation, la formation professionnelle et la création d’emplois pour les jeunes de la région. En offrant des opportunités d’emploi et de développement personnel, l’État peut contribuer à briser le cycle de la pauvreté, la marginalisation, et à prévenir le recrutement des jeunes par des groupes extrémistes.

La situation dans la bande frontalière nord de la Côte d’Ivoire appelle à une action urgente et concertée de la part de l’État et de la communauté internationale. Il est temps de transformer les défis en opportunités, en investissant dans le développement durable, la justice sociale et la paix. En travaillant ensemble, nous pouvons construire un avenir meilleur pour les habitants de cette région, contribuer à la stabilité et à la prospérité de l’ensemble de la sous-région.

François M’BRA II


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