[Entretien] 4 mois après le congrès des ESCOM, Ouattara Clément (Pdt) parle enfin
Abidjan, le 20-3-23 (crocinfos.net) Ouattara Clément, président de la Confédération des établissements sanitaires à base communautaire de Côte d'Ivoire (ESCOM-CI), nous fait le point de la mise en œuvre des décisions prises au congrès de novembre 2022. Cette grande rencontre devrait donner un nouveau visage aux établissements de la santé communautaire à travers des textes, mais aussi leur autonomie selon l’attente des partenaires.
-‘’Ces dispositions ne sont pas révisables’’
Le 24 novembre vous étiez en congrès à Abidjan. Quelles ont-été les textes arrêtés?
Merci de revenir vers nous après le congrès du 24 novembre 2022 au Palm Club, organisé par la Confédération des établissements sanitaire à base communautaire de Côte d’Ivoire (ESCOM-CI). Les textes retenus à ce congrès étaient les textes harmonisés des statuts et règlement intérieur de chaque association gestionnaire des ESCOM. Depuis la création, il avait été laissé la latitude à chaque association de décider de la durée de son mandat et son mode de gouvernement. Donc nos textes n’avaient pas les mêmes contenus, selon les ESCOM.
29 ans après, nous avons jugé opportun que ces établissements qui ont les mêmes missions et vocations aient les mêmes textes associatifs. C’est en cela que nous nous sommes retrouvés en atelier. Nous avons adaptés les textes à l’actualité et les avons soumis au congrès qui est l’organe suprême de notre confédération. Et ces statuts et règlements intérieurs ont été adoptés à l’unanimité au congrès du 24 Novembre.
Cela veut dire que toute structure qui a pour vocable ESCOM en Côte d’Ivoire doit fonctionner, selon ces textes. Deuxièmement toute association ou mutuelle qui voudrait naître ici ou à l’intérieur du pays où ailleurs pour créer un établissement devra fonctionner sous ces mêmes systèmes. Il y avait aussi nos procédures administratives financières et comptables.
À l’origine, à la création des ESCOM par la coopération française à la demande de l’État de Côte d’Ivoire en 1994, il avait été mis en place une comptabilité simplifiée pour les 11 premières structures.
À la suite nous sommes passés à 39 ESCOM, mais cette comptabilité n’est plus adaptée à notre actualité. Nous sommes une véritable entreprise qui devrait capter des subventions ou des dons des partenaires à l’extérieur.
Il faudrait adapter nos méthodes administratives. Côté administratif : Comment recruter ? Comment déclarer notre personnel ? Comment catégoriser notre personnel ? Quant aux procédures financières cela part des dépenses à effectuer. Voici les textes que nous avons mis en place.
Quatre mois après, quelles sont les avancées de la mise en œuvre des décisions prises?
Le congrès a été fait devant plusieurs sommités de l’État. Il était sous le haut patronage Premier ministre et sous le haut marrainage de la ministre et des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de la Diaspora, représenté par son conseiller technique M. Atta Koffi.
Le ministre de la santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle était représenté avec plusieurs autres partenaires. Alors, il fallait voir l’application sur terrain, car ces dispositions ne sont pas révisables par les associations.
Pour le moment, la mise en œuvre des décisions prises à ce même congrès se passe très bien. Aujourd’hui, 25 structures sur 39 ont déjà adoptés les textes associatifs parce que les assemblées générales se font les samedis pour permettre aux adhérents de venir.
Parmi les 25, d’autres étaient en fin de mandat. Mais, les choses se passent sans difficulté. Nous terminerons ce processus le 25 mars, il y a 10 structures qui feront leur assemblée générale et les 5 autres, le 1er avril, compte tenu de la densité des activités.
‘’Il faut préciser que c’est une recommandation faite par le ministre de la Santé, de l’Hygiène publique et la Couverture maladie universelle, Pierre N’gou Dimba le 12 mars 2022.’’
Nous allons terminer dans le temps. Après cela, nous débuterons des ateliers de formation avec nos personnels pour mieux sensibiliser la population sur les nouveaux manuels de procédure administrative et comptable.
Monsieur le Président, à vous écouter ce que vous faites est interne. Est-ce qu’au fur et à mesure vous faites remonter le rapport de ce qui est fait au ministère de la Santé ?
Évidemment, le manuel a été édité avec la participation des hauts représentants du ministre à l’atelier de Yamoussoukro. J’ai fait un rapport détaillé à notre ministre de tutelle. Et aussi, adressé par courriers à toutes les autorités présentes au congrès ainsi qu’au partenaire au développement de la santé communautaire ayant pris part à ces activités.
En d’autres termes le ministère ne devra qu’entériner votre travail…
Effectivement, parce que nous aurons fini. Il faut préciser que c’est une recommandation faite par le ministre de la Santé, de l’Hygiène publique et la Couverture maladie universelle, Pierre N’gou Dimba le 12 mars 2022. Ses collaborateurs, Dr Able Ekissi Ambroise, Inspecteur générale de la Santé et Dr Samira Kouadio, conseiller technique chargée des relations avec les syndicats et la faitière des ESCOM-CI étaient tous à l’atelier de rédaction de ce manuel harmonisé de Yamoussoukro du 30 juin au 2 juillet 2022, et au congrès parrainé par le ministre de la Santé.
Nous sommes dans un système avant-gardiste, les textes de maintenant disent que le mandat a une durée de 5 ans renouvelable une seule fois. Ces dispositions ne sont pas révisables.
Cela a été l’une des difficultés pour faire accepter une association indépendante et autonome. Vous savez en côte d’ivoire la loi sur les associations est une loi de déclaration. Tant que l’association n’est pas insurrectionnelle (hors la loi), vous faites vos déclarations elle en prend acte et on n’impose pas.
Président, avez-vous quelque chose d’autre à évoquer ?
Je remercie tous les journalistes qui nous ont toujours accompagnés dans la sensibilisation. Je souhaite dans cette période de pénitence à tous les chrétiens, la grâce et la bénédiction de Dieu et son pardon. Dire aussi aux musulmans qui leur emboiteront le pas de ne pas hésiter à venir à l’hôpital avant de faire le jeûne. Il faut s’assurer que vous êtes aptes à le faire. Donc, les structures de santé sont là pour eux. Qu’ils ne fassent pas recours aux pharmacies par terre dans les quartiers.
Aux usagers des centres de santé à base communautaire, qui nous demandent les opérations d’enrôlement pour les cartes CMU dans nos établissements, nous disons que la décision ne relève pas nous, qu’elles (Ndlr : opérations) seront les bienvenues.
Entretien réalisé par Kpan Charles
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