[France en Afrique] L’affaire des bases militaires françaises  (chronique)

[France en Afrique] L’affaire des bases militaires françaises (chronique)

Dans sa chronique du jour, Fernand Dédeh aborde les enjeux des bases militaires françaises en Afrique, les réactions des dirigeants africains face aux propos du président français, Manu, et les avancées médicales en Côte d'Ivoire, notamment la séparation réussie de sœurs siamoises.

Abidjan, Côte d’Ivoire, 7 janvier 2025 (crocinfos.net) – À Barthelemy Zouzoua Inabo : Bases militaires françaises en Afrique, le clair-obscur. Les propos peu diplomatiques de Manu masquent en réalité le malaise de l’ancienne puissance coloniale. « Non, le navire Zimrida n’est pas une bombe flottante », rassurent les autorités ivoiriennes. Santé, hôpital Mère-Enfant, Marie-Dominique et Grâce-Dominique se portent bien.

« Elles m’ont fait des sourires comme si rien ne s’était passé. »

Manu n’a pas surfé sur les mots. Il a voulu montrer que ce qui était présenté comme un acte de bravoure, d’autonomie, de souveraineté par certains dirigeants africains n’en était pas un, en réalité. Le départ des troupes françaises en Afrique francophone est une décision dictée par l’hexagone. Contre le gré de certains chefs d’État. Il ajoute une couche noire : « Aucun d’entre eux ne serait aujourd’hui à la tête d’un pays souverain si l’armée française ne s’était pas déployée dans cette région. »

Les réactions du Sénégal et du Tchad ne se sont pas fait attendre. Elles prennent le contre-pied des propos du président français.

En vérité, la France perd lentement et sûrement pied en Afrique. Elle a perdu les États du Sahel et l’apocalypse annoncée n’est jamais arrivée. Les troupes françaises ont quitté le Tchad. La Côte d’Ivoire et le Sénégal ont indiqué un accord pour le départ des militaires français. Seuls le Gabon et Djibouti conservent, officiellement, des bases françaises.

‘’L’orgueil français est blessé par les discours en Afrique et la pénétration des Russes et des Chinois sur ce qui était sa chasse gardée.’’

Le chef de la junte du Niger, très actif ces dernières semaines, a dévoilé la nouvelle stratégie militaire de la France en Afrique : réduire les effectifs, bouger, sans partir. Se rendre moins visible aux yeux d’une opinion africaine de plus en plus réfractaire à la présence militaire étrangère et notamment française sur son sol, plus de 60 ans après les indépendances.

Manu parle plus à son opinion publique qu’à celle de l’Afrique. L’orgueil français est blessé par les discours en Afrique et la pénétration des Russes et des Chinois sur ce qui était sa chasse gardée. De quoi perdre son sang-froid et sortir des canevas diplomatiques et nourrir les tensions.

Tensions normales au port autonome d’Abidjan. Les autorités ont désormais tranché : le navire Zimrida n’est pas une bombe flottante et est autorisé à accoster. Confirmation faite que le nitrate d’ammonium n’est pas un produit dangereux pour les installations portuaires et les populations. Précision faite que c’est un intrant courant pour les intrants et certaines activités minières. Par ailleurs, le chargeur a toutes les autorisations nécessaires et suffisantes pour son importation.

’Félicitations et encouragements à l’équipe médicale qui a réussi l’opération et la séparation des sœurs siamoises.’’

Bref, tout est bien, qui finit bien. 7656 tonnes de nitrate d’ammonium à bord du navire sur les 19.731,381 tonnes sont destinées à un client ivoirien.

Question indiscrète : quel est ce client ? Il opère dans quel domaine d’activité ?

Cette intervention, une première en Côte d’Ivoire, a été réalisée par une équipe de médecins ivoiriens, avec la collaboration de deux médecins français, sous la coordination de l’association humanitaire « La Chaîne de l’Espoir »

À l’hôpital Mère-enfant, l’heure est à la joie contagieuse. Pas de questions ici. Félicitations et encouragements à l’équipe médicale qui a réussi l’opération et la séparation des sœurs siamoises. L’épouse de ton camarade, Gnian Gougouessi avait le visage radieux ce lundi 6 janvier 2025, en voyant les deux gamines qui portent d’ailleurs son prénom : « Elles sont toutes mignonnes. Elles m’ont fait des sourires comme si rien ne s’était passé. »

Cette intervention, une première en Côte d’Ivoire, a été réalisée par une équipe de médecins ivoiriens, avec la collaboration de deux médecins français, sous la coordination de l’association humanitaire « La Chaîne de l’Espoir ».

La chronique de Fernand Dédeh


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