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[Justice et emballement médiatique] L’affaire de Drogue

Abidjan, le 18-2-23 (crocinfos.net) En matière judiciaire, l’emballement médiatique est un poison. Plus une affaire est médiatisée, plus la pression de l’opinion est forte sur un appareil judiciaire et plus la probabilité de débordement est grande dans la procédure.

‘’La privation de liberté est une décision exceptionnelle dans un État de droit et, en aucune manière, elle ne doit devenir le principe.’’

Dans l’affaire de Drogue qui a défrayé la chronique voilà maintenant 10 mois, les filets de la justice ivoirienne, sous pression, selon toute vraisemblance, se seraient étendus de façon quelque peu ambitieuse dans leur prise.

Après lecture d’un récent papier de ‘’Jeune Afrique’’ sur la question et suivant quelques informations glanées, je voudrais, en tant que journaliste mais surtout en tant que législateur, faire la réflexion suivante.

Ce qui fait la force des États de droit, c’est qu’ils mettent les citoyens à l’abri de l’arbitraire (parfois une simple appréciation souveraine du juge à l’exclusion de tous faisceaux d’indices concordants et suffisants), de sorte que personne n’y est privé de sa liberté sur la base de simples présomptions, il faut des preuves directes et irréfutables au-delà de tout doute raisonnable.

‘’Dans un État de droit, il vaut mieux avoir dix coupables en liberté qu’un seul innocent en prison, c’est ce qui fait la force d’un État qui se donne l’appellation de République démocratique.’’

La privation de liberté est une décision exceptionnelle dans un État de droit et, en aucune manière, elle ne doit devenir le principe.

On met les gens un peu trop vite en prison, dans notre pays, c’est inquiétant !

Dans un État de droit, il vaut mieux avoir dix coupables en liberté qu’un seul innocent en prison, c’est ce qui fait la force d’un État qui se donne l’appellation de République démocratique.

Pour avoir goûté moi-même aux indicibles souffrances de la privation de liberté, je sais ce que c’est que la fragilité morale et le taux de mortalité de personnes détenues et qui crient leur innocence.

L’instruction judiciaire dans un État de droit se faisant obligatoirement à charge et à décharge, la charge initiale sous emballement médiatique, une fois la fièvre retombée, ne doit pas continuer indéfiniment, à tenir la ‘’décharge’’.

En l’absence d’éléments suffisants, il y’a un doute. Et, dans un État de droit, le doute, toujours, doit profiter à l’accusé.

Pour que la liberté reste le principe et la détention, l’exception !

Nous y reviendrons…

Assalé Tiémoko Antoine

Journaliste professionnel

Député de la nation.

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