[Les élections françaises] Modèle à suivre pour l’Afrique ?

[Les élections françaises] Modèle à suivre pour l’Afrique ?

Les élections législatives françaises de 2024 offrent des leçons essentielles pour les démocraties africaines. Confiance, transparence et professionnalisme sont au cœur d'un processus électoral réussi, selon l’analyse de Vincent Toh Bi Irié.

-Voter et vivre

Abidjan, Côte d’Ivoire, le 24 août 2024 (crocinfos.net)—Quoi qu’on dise, quoi qu’on pense, la France est un grand pays, une grande démocratie.

Laissons de côté, pour l’instant, l’analyse politique des conséquences des élections législatives du 30 Juin et du 07 Juillet 2024. Ceux, politiques ou citoyens, qui ne prêtent pas attention à l’évolution des aspirations profondes d’un peuple devront regarder ces élections d’un œil sérieux, sinon ils seront toujours surpris par le cours des événements.

L’environnement électoral, les conditions matérielles et logistiques d’organisation des élections en France sont d’importantes leçons pour de nombreuses expériences démocratiques Africaines.

Il est évident que le niveau de développement d’un pays conditionne également l’efficacité et le professionnalisme dans l’organisation d’une élection, sur le plan des infrastructures, des technologies, de la stabilité des institutions, de la solidité des Lois, de la psychologie des populations.

Il est impensable qu’une élection législative décidée à la surprise générale se tienne 20 jours après, en toute légalité, sous nos tropiques. Les candidats, au lieu de chercher, l’argent pour la campagne, cherchent plutôt à convaincre les électeurs par leurs idées et par leur engagement à leurs côtés, car l’argent offert ne corrompt pas les votes dans les démocraties sérieuses. Les Députés qui attendent 4 ans et demi avant d’aller parler à leurs populations à la veille d’une élection législative auraient été pris de court.

‘’Il est impensable qu’une élection législative décidée à la surprise générale se tienne 20 jours après, en toute légalité, sous nos tropiques.’’

L’industrie locale est capable de produire tout le matériel électoral, imprimer tous les bulletins de vote, organiser toute la logistique. L’Etat peut mobiliser tout le personnel électoral et dégager en urgence les fonds nécessaires.

Mais tout réside dans la confiance dans les institutions, la confiance des populations dans l’Etat et ses représentants, la confiance au Ministère de l’Intérieur (qui organise les élections), même quand le Ministre de l’Intérieur lui-même est candidat ; il n’a aucun levier de manipulation sur sa propre élection organisée par ses propres agents et collaborateurs. Aucun parti ne remet en cause la transparence, l’équité et la légitimité de cette institution qui organise les élections car le comportement de ses acteurs, leur probité et des décennies de démocratie l’ont rendue crédible. La confiance des populations vis-à-vis des populations est fondamentale, les opinions personnelles sont respectées.

Vincent Toh Bi Irié, président du mouvement Aube Nouvelle, le contributeur. Ph.Dr

En France, on peut voter avec une carte d’identité périmée depuis 5 ans, afin d’accroître la participation. Dans une circonscription de moins de 2.000 habitants, on peut voter sans carte d’identité parce qu’on suppose que tout le connaît tout le monde et qu’une pièce administrative est moins importante que la confiance sociale. Chez nous, les génies politiques transformeraient ces dispositions en puissantes machines de fraude et certains se feraient élire à 112%.

En France, les résultats sont donnés à 20h00 et non à 20h13 ou le lendemain ou dans 5 jours ou dans 3 semaines, le temps de bien organiser la fraude.

En France, quelques minutes après les résultats, le Premier Ministre annonce démissionner le lendemain, plusieurs de ses Ministres pourraient ne plus revenir au Gouvernement. Le ciel ne leur tombera pas sur la tête et ils redeviendront des citoyens ordinaires, pouvant revenir aux affaires par la voie d’autres élections.

‘’En France, quelques minutes après les résultats, le Premier Ministre annonce démissionner le lendemain, plusieurs de ses Ministres pourraient ne plus revenir au Gouvernement.’’

Quand nous serons à cet état mental d’élévation vis-à-vis du pouvoir, nous voterons sans mourir, nous organiserons nos alternances sans drames, nous ne mènerons pas nos vies politiques avec autant de férocité et d’animosité.

On pourrait arrêter de fantasmer sur ce que devrait être la démocratie dans nos pays et mettre en œuvre les réformes qui permettraient à nos pays d’être aussi des exemples et de garantir notre bien-être. Pourquoi les autres, humains comme nous, sont  au niveau où nous pensons ne jamais pouvoir arriver ?

Ce Lundi matin, la France se réveillera avec une nouvelle configuration politique, avec bientôt un nouveau Gouvernement, avec un Président affaibli, et la vie ne s’arrêtera pas. Personne ne mourra, il n’y aura pas de violence de rue, ni de quartiers barricadés. Il n’y aura pas d’atmosphère de deuil et de désolation.

Quand nous ferons en sorte que nos institutions et nos populations aient cet état d’esprit, nous aurons trouvé le bon canal pour que les richesses d’Afrique profitent aux Africains, car la paix et la stabilité permettront de développer, de faire émerger puissamment les génies créateurs de notre jeunesse, de préserver les libertés, de définir nos orientations économiques, de faire des choix intègres de ceux qui sont réellement dévoués au bonheur de leurs peuples et non à la préservation des intérêts d’une caste , d’une région, d’un groupe d’intérêts ou d’un cercle de privilégiés.

Vincent Toh Bi Irié dans sa publication sur sa page Facebook certifiée du lundi 8 juillet 2024 à 8h41min.’

NB : Le titre est de la rédaction, le sous-titre de l’auteur


En savoir plus sur Crocinfos

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

CATEGORIES
TAGS
Share This

En savoir plus sur Crocinfos

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading