‘’L’existence du franc CFA interpelle encore’’, selon l’ex-international français Lilian Thuram
APA-Abidjan (Côte d’Ivoire)
L’ex-footballeur international français, Lilian Thuram a déclaré vendredi à Abidjan, être ‘’interpellé’’ par le fait ”qu’il existe encore le franc CFA (Communauté financière africaine)”, une monnaie créée en 1945 et que plusieurs pays francophones de l’Afrique de l’Ouest et Centrale ont en partage.
‘’En venant ici, la chose qui m’interpelle par exemple, c’est qu’il existe encore le franc CFA», s’est offusqué l’ancien défenseur français en marge d’une cérémonie de dédicace de son ouvrage intitulé ‘’Mes étoiles noires: De Lucy à Barack Obama’’, au palais de la culture de Treichville (Sud d’Abidjan).
‘’Je pense qu’il faut que les sociétés africaines qui utilisent le franc CFA se questionnent sur cette monnaie’’, a ajouté M. Thuram avant d’expliquer que l’esclavage était avant tout une domination de l’Europe sur l’Afrique. Le franc CFA a une parité fixe avec l’euro, la monnaie commune à l’Union européenne. Les pays de la zone franc ont l’obligation de déposer 50 % de leurs réserves de change auprès du Trésor public français.
‘’La colonisation, c’était exactement la même chose. Et ce qui est intéressant, c’est que nous devons nous questionner sur les éléments de domination qui existent encore aujourd’hui», a-t-il analysé.
‘’Ce livre de Thuram permet de comprendre que contrairement à ce que pensent certains et même nous africains, les noirs ont été au centre de l’histoire’’, a pour sa part, expliqué le ministre ivoirien de la culture et de la francophonie, Maurice Kouakou Bandaman ajoutant que ‘’cet ouvrage, c’est pour sensibiliser les africains, les noirs de ce qu’ils sont capables de devenir grands par le travail’’.
Poursuivant, M. Kouakou a condamné l’immigration clandestine qui engendre de nombreuses morts de jeunes africains dans la méditerranée. ‘’Aujourd’hui des milliers de noirs meurent dans la méditerranée parce qu’ils pensent certainement tous que c’est de l’autre côté de la méditerranée qu’il y a le bonheur’’.
‘’C’est vrai qu’il y a ces possibilités, mais certains auraient pu réussir ici en Afrique chez eux’’, a-t-il soutenu. ‘’Nulle part on ne réussit sans efforts, sans travail’’, a conclu Maurice Bandaman. Défenseur de la conscience noire et militant des actions citoyennes depuis sa retraite du football professionnel, Lilian Thuram est présent en terre ivoirienne à l’invitation du ministère de la culture avec qui il a participé jeudi dernier dans le village de Kanga-Gnianzé (Nord-Ouest d’Abidjan), au lancement de ‘’La route de l’esclave’’ en Côte d’Ivoire.
Son ouvrage, ‘’Mes étoiles noires: De Lucy à Barack Obama’’, mettant en lumière les icônes d’origine noire, est une sorte d’invitation à l’Afrique à prendre conscience de son potentiel.
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