[L’inefficacité de la liste électorale en Côte d’Ivoire] ‘’Exclusion de 36% des candidats électeurs’’

Abidjan, le 30 mai 2023 (crocinfos.net) Selon le professeur Mamadou Koulibaly, les contraintes de temps, les difficultés d’obtention des pièces requises et d’autres facteurs contribuent à cette inefficacité, entraînant des millions de personnes en âge de voter d’être exclus des processus électoraux prévus jusqu’en 2025.

En Côte d’Ivoire, la liste électorale provisoire de 2023 révèle une réalité préoccupante : seulement 8 016 796 personnes sont inscrites sur une population totale en âge de voter de 12 593 428, d’après les chiffres du RGPH-2021. À l’en croire cela signifie qu’un pourcentage impressionnant de 36 % des potentiels électeurs se retrouvent exclus du processus démocratique.

Il rappelle que la période d’inscription électorale, qui s’est déroulée du 19 novembre au 10 décembre 2022, avec une prolongation jusqu’au 20 décembre 2022, avait pour objectif d’enregistrer entre 4,5 et 5 millions de nouveaux électeurs. Malheureusement, constate-t-il, seuls 531 714 individus ont pu être inscrits. « Ce résultat désastreux met en évidence un fiasco complet qui a pour conséquence l’exclusion de 4 576 632 personnes en âge de voter des processus électoraux prévus entre 2022 et la fin de l’année 2025 », dénonce-t-il.

Par ailleurs, selon lui, plusieurs facteurs expliquent cette inefficacité. Tout d’abord, la contrainte injustifiée de temps a été un obstacle majeur. La période d’inscription relativement courte a rendu difficile pour de nombreux citoyens d’obtenir les pièces requises dans les délais impartis. Les difficultés d’obtention et le coût des documents requis ont également été écartés à cette situation.

En outre, le désintérêt présumé des populations a été cité comme un autre facteur. Certains citoyens ont peut-être perdu confiance dans le processus électoral en raison d’élections passées controversées ou d’un manque de transparence. Cela a pu décourager leur participation et leur inscription sur la liste électorale.

« Un autre point important est la volonté manifeste de l’État de ne pas changer de stratégie pour l’enrôlement électoral », évoque-t-il. En revanche, « malgré les défis rencontrés et les résultats décevants, aucune mesure significative n’a été prise pour résoudre la situation. Cela soulève des questions sur l’engagement réel des autorités à garantir un processus électoral inclusif et équitable ».

Pis, il dénonce la non-indépendance de la Commission électorale qui est ‘’un problème persistant.’’ « L’absence d’une commission électorale désignée indépendante suscite des inquiétudes quant à son impartialité et à sa capacité à mener des inscriptions efficaces et transparentes », relève-t-il.

Quant aux différents partis politiques, la société et certaines ONG ils sont plus préoccupés par la radiation du président Laurent Gbagbo de la liste électorale.

Kpan Charles