(Mali Rétablissement de l’ordre constitutionnel) Voici ce qui coince

(Mali Rétablissement de l’ordre constitutionnel) Voici ce qui coince

Au mali, le retour à l’ordre constitutionnel après le coup d’Etat coince. Après trois jours de discussions, aucun accord n’a été trouvé sur la durée et la forme de la transition. Toutefois, une avancée. Le sort de l’ex-président Ibrahim Boubacar Kéita et de son premier ministre Boubou Cissé.

Le principal point de désaccord entre la junte et la médiation de la Cédéao porte sur la durée de la transition. Alors même que dans un premier temps, la junte, comme base de discussion, a proposé trois ans, avant de proposer par la suite, deux ans, la médiation préconise entre sept et douze mois. Autre question à l’ordre du jour qui pose encore problème, c’est le choix de celui qui va diriger la transition. Sur la question, pendant que la junte milite pour le choix d’un militaire, la Cédeao souhaite que ce soit un civil ou un militaire à la retraite. Si aucun accord n’a pour l’instant pas été trouvé, en revanche, il y a eu des avancées importantes sur le sort de l’ex-président Ibrahim Boubacar Kéita et de son Premier ministre Boubou Cissé.

« Nous avons eu des échanges par rapport à la transition, à l’équipe de transition, au président de transition, au gouvernement. Rien n’est arrêté. Rien n’est décidé. Nous, à notre niveau, l’architecture finale de la transition sera discutée et définie entre nous. Nous avons exigé, au regard des efforts qui ont été faits, qu’ils voient aussi comment lever les sanctions », indique Kalla Ankouraou, ministre nigérien des Affaires étrangères, de la coopération, de l’intégration africaine.

Il faut rappeler que si au départ la Cedeao avait fait du rétablissement d’IBK, 75 ans, au palais de Koulouba une condition sine qua non de sa participation à un dialogue avec la junte, le sujet n’était plus à l’ordre du jour. En effet, le chef de l’État renversé par les militaires le 18 août a dit aux émissaires ne plus vouloir gouverner.
« Les émissaires de la Cedeao ont demandé à voir IBK pour s’assurer de sa sécurité et de sa bonne santé. De façon spontanée, on a accédé à leur requête. [L’ancien président] a clairement dit avoir démissionné sans contrainte, car il a compris que son départ est l’aspiration du peuple. Ce dernier a dit être soulagé et n’a aucune intention de revenir au pouvoir », a assuré le porte-parole de la junte, qui a pris le nom de Comité national pour le salut du peuple (CNSP). Le chef de la délégation ouest-africaine a livré une version cohérente avec celle de la junte. « Écoutez, il a démissionné, on ne l’a pas forcé à démissionner, mais il a démissionné et gouverner à nouveau ne l’intéresse pas. » Précisions, toutefois qu’une grande confusion subsiste sur le lieu où se trouve Ibrahim Boubacar Keïta, sur un possible départ du Mali avec la mission de la Cedeao. Les propos qui lui sont prêtés par la junte et la mission n’ont pu être confirmés dans son entourage.
En dépit de ces quelques blocages, l’institution sous-régionale part cependant avec un espoir, celui que d’ici 24 heures, avant la réunion de mercredi prochain, des chefs d’États de la Cédéao par visioconférence, la junte fasse encore des efforts sur les points cités. Cependant, la Cédéao ne repart pas totalement bredouille. Elle accepte de tourner la page du président Ibrahim Boubacar Keïta qui a affirmé ne plus être intéressé par le pouvoir. Il n’est donc plus question de le réinstaller au pouvoir. Il va être, en principe, bientôt libéré. La junte en a parlé. Elle a également demandé la levée des sanctions contre le Mali.
« La Cédéao n’est pas ici pour imposer un gouvernement au peuple malien. Que ça soit un gouvernement élu ou transitoire, la décision reviendra aux Maliens. La mission de notre délégation, c’est de faire comprendre qu’il existe au sein de la Cédéao un protocole en vigueur qui régit toute la région ouest-africaine en la matière. En cas de situation anormale, il s’applique», a conclu le ministre nigérien, très actif au cours des échanges.
EKB

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