[Présidence de l’Anaproci] Pourquoi les producteurs soutiennent Koné Kagnité

[Présidence de l’Anaproci] Pourquoi les producteurs soutiennent Koné Kagnité

Quand dans son Arrêt du 12 mai 2016, la Chambre judiciaire de la Cour suprême présidé par Ve Boua Vincent, déboute Boti Bi Zoua se déclarant président de l’Association nationale des producteurs de café-cacao (Anaproci) au profit de Seri Gervais, les producteurs ivoiriens de café-cacao ont poussé un ouf de soulagement parce que la crise au sein de leur association venait de prendre définitivement fin. C’est pour cela qu’ils ne comprennent pas la pseudo-crise que certains producteurs veulent instaurer au sein de cette association, ces derniers temps. Car les textes qui régissent le fonctionnement de  l’Anaproci donnent l’ordre de succession en cas d’empêchement (absolu ou temporaire) du président: le président, le 1er vice-président, le 2eme vice-président.

De fait, Seri Gervais, victime d’un mal qui le ronge depuis de longs mois, et en traitement prolongé hors du pays, décide de se retirer de la présidence de l’Anaproci. Selon les textes, c’est au 1er vice-président, Augustin Daouda Diallo, d’assurer la présidence de l’association jusqu’aux prochaines élections. Mais celui-ci se désiste et ouvre la possibilité à l’organisation d’une assemblée générale extraordinaire. Alors que selon les textes, c’est le 2eme vice-président, Kagnité (producteur de café-cacao à Lakota, membre fondateur de l’Anaproci, délégué régional du Loh-Djiboua, et  actuel vice-président du bureau intérimaire), qui doit prendre la présidence de l’Anaproci.

Le jeudi 8 février dernier, au cours d’un point de presse tenu à l’hôtel communal de Cocody, Hubert Dessi, se présentant comme «président de comité d’organisation» de cette réunion, avec l’onction du président par intérim, Augustin Daouda Diallo, et de Bouadou Kouamé, se présentant «président du Comité de restructuration et d’Accompagnement des Activités du Conseil d’Administration» (une structure qui n’existe pas dans les textes de l’association), annonce la tenue d’une assemblée générale mixte pour le mercredi 28 février dernier, au même endroit. L’objectif, selon lui, est de «repositionner l’association en tant que structure leader de la filière café-cacao». La période de dépôt de candidature est fixée du 8 au 15 février. Stupéfaction dans le camp des légalistes qui y voient une entorse aux règles de fonctionnement de l’association.

Qu’à cela ne tienne. Les légalistes acceptent le principe des élections dans l’objectif de maintenir le climat de paix au sein de l’association. Koné Kagnité doit affronter la candidature de Kanga Koffi. Problème, Kanga Koffi n’est pas reconnu comme membre de l’Anaproci. Il n’a pas de carte de membre, sa candidature a été cooptée sur PV. Ce que rejette le camp Kagnité. Dans la foulée, les partisans de Boti Bi Zoua ne se reconnaissent pas en cette AGE. Et la majorité des producteurs veulent maintenant retourner aux textes. «Vous ne voyez pas que l’AGE est placée sous la présidence du président Bédié ? Comment on peut organiser le renouvellement des instances de l’Anaproci sans la présence d’un représentant du ministre de l’Agriculture et du Développement rural ? Que vient faire Niamien N’Goran dans une affaire d’Anaproci ? Ils veulent politiser notre association et placer à sa tête quelqu’un qu’ils peuvent manipuler en vue des prochaines élections. On refuse la manipulation des producteurs et la politisation de l’Anaproci. Les producteurs de café-cacao souffrent trop pour qu’il y ait encore des dissensions en leur sein. Si on ne peut pas organiser une AG transparente, qu’on remette la présidence à Koné Kagnité que nous reconnaissons comme président légitime de l’Anaproci», fulminaient quelques producteurs contactés.

L’intéressé est bien favorable au renouvellement des instances de l’association dans les plus brefs délais, «mais pas dans n’importe quelle condition ; je reste lié aux textes fondateurs  de l’Anaproci et à l’application intégrale de ces textes», soutient-il, comme préalable.

Sollicités par souci d’équilibre de  l’information, les partisans de Kanga Koffi n’ont pas souhaité donner suite à notre requête, prétextant que ce n’est pas une affaire de journaliste.

Jusqu’à ce que nous mettions sous presse, la position affichée des producteurs est que la présidence revienne légalement à Koné Kagnité.

J-S LIA (La Voie Originale)

 

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