[Régionales dans le Worodougou Interview] Dr Aboulaye Méité : ‘’Que chacun soit le gendarme de son voisin…’’
Dans cette l'interview exclusive du Dr Aboulaye Méité, candidat indépendant aux élections régionales du Worodougou le 2 septembre 2023, il partage son programme de développement et appelle à la mobilisation pour le changement.
-“Nous sommes debout et mobilisés parce que nous croyons en la victoire”
Au moment où nous sommes au terme de la campagne pour les élections régionales pour lesquelles vous êtes candidat, pouvons-nous savoir dans quel état d’esprit êtes-vous ?
Je peux vous dire que mon moral est au beau fixe, nous gagnons en confiance et en sérénité au fur et à mesure que nous nous approchons de l’échéance. Parce que le terrain parle pour nous, la jeunesse parle pour nous, les parents parlent pour nous et les femmes parlent pour nous eu égard aux échanges et aux contacts que nous avons eus avec nos populations.
Une situation à Kani pour laquelle nous avons été saisi fait état de ce que les machines que vous avez envoyé à l’hôpital de Kani pour offrir un forage vous a été refusé. Confirmez-vous cette information ?
J’étais sûr que vous reviendrai sur la situation qui a prévalu à Kani. Ce n’est pas une situation qui est nouvelle. L’hôpital de Kani qui est un hôpital général n’a pas d’eau. Vous savez que dans la pratique médicale, l’eau joue un rôle prépondérant dans la prise en charge de nos patients. Et c’est un élément qui concourt à l’hygiène de l’environnement mais aussi et surtout du malade. Donc sans eau, vous comprenez que c’est un facteur de propagation des infections et des maladies dans l’environnement. Et c’est aussi facteur d’insalubrité au sein de l’hôpital. J’ai été saisi par des fils de la région pour que nous leur apportions notre soutien en vue de soulager nos parents. C’est ce que nous avons voulu faire sincèrement, du fond du cœur, pour contribuer à sortir nos parents de la léthargie dans laquelle ils se trouvent. Le paradoxe c’est que mon adversaire actuel est le ministre de l’Hydraulique et de la salubrité de la Côte d’Ivoire. C’est son village, Kani. Et il est, par ailleurs, président du Conseil régional. Et depuis une dizaine d’années, il ne s’est pas penché sur la question. J’avoue personnellement qu’il n’y a que deux ou trois mois que j’ai été informé que tout ce problème prévalait au sein de l’hôpital. Et sensible à la question de la santé de nos populations, j’ai bien voulu réagir pour soulager un tant soit peu ces parents. Ce qui n’a pas reçu le cautionnement d’un certain nombre de cadres de Kani qui ont considéré comme de la provocation. Point était mon intention de provoquer un quelconque cadre. Mon objectif était simplement de servir les populations, mes parents. Mais connaissant un certain nombre d’entre eux, j’ai prévu qu’ils refuseraient que cela vienne, que l’apport en eau de l’hôpital vienne de ma personne. Mais je vous avoue que ç’aurait été une tiers personne, anonyme, cela n’aurait pas posé de problème. Pour moi, le plus important, c’est que les parents aient accès à l’eau. C’est le plus important. S’ils ont empêché que nous apportions, soulignons nos parents, j’espère bien que dans un délai très proche, ils permettront que l’hôpital ait accès à l’eau.
Au cours de la campagne, vous avez présenté votre programme. Pouvez-vous revenir en quelques mots sur ce programme ? Quels en sont les grands axes?
Vous savez, la situation politique à Séguéla est devenue telle qu’on a failli m’empêcher de tenir mon meeting d’ouverture au stade Losséni Soumahoro, le samedi 26 août. Il a fallu batailler, il a fallu tenir bon, ne pas céder à l’intimidation. Et nous avons réussi. Nous avons gagné le pari de tenir notre rassemblement. C’est pourquoi je dis qu’ils ont dit qu’ils allaient nous faire courir, mais à la fin, c’est moi qui les faire courir. Voyez-vous, l’école dans le Worodougou va mal. Sur les 31 régions que compte la Côte d’Ivoire, notre région est classée à la 30e place. Ce n’est pas normal. Il y a plus de 260 écoles construites en paille dans la région. Il n’y a pas d’eau, de cantines, de latrines et d’électricité dans 70% des écoles de la région. Il faut y remédier. Nous avons un plan concret et réaliste pour soulager considérablement nos enfants dans les écoles, dans les hôpitaux, dans les marchés, dans les villages. L’affaire du manque d’eau à l’hôpital général de Kani est tellement déplorable qu’il faut agir rapidement. Il n’y a pas d’échographe à l’hôpital général de Kani chez mon adversaire qui est un membre du gouvernement. Nos mamans attendent un mois pour faire une simple échographie. En tant que médecin, cela me rend triste. L’emploi des jeunes sera au cœur de notre action. Ils accusent la jeunesse de Séguéla de boire du ”Calao”. Je ne sais pas trop ce que c’est mais si la jeunesse a du mal, c’est parce que rien ne leur est proposé. Mon programme s’appuie sur quatre (4) piliers de développement, à savoir l’environnement, le social et l’économique, le tout supporté par la bonne gouvernance des hommes et des ressources mises à notre disposition.
À cette étape cruciale de cette période électorale, quel est le message que vous lancez à l’endroit de vos parents?
Ces élections nous donnent l’occasion de renforcer notre volonté de faire changer les choses, d’appuyer encore plus nos populations. Elles l’ont compris au regard de la mobilisation dont nous avons été l’objet lors de la precampagne et pendant la campagne même. Je voudrais ici leur exprimer ma gratitude et toute ma reconnaissance. Merci pour ce soutien infaillible et constant qui dénote de leur volonté de voir le développement arriver dans le Worodougou. Nous sommes sur le terrain pour nos parents, pour tous les parents du Worodougou. Je les appelle à sortir massivement pour aller voter, ce samedi 2 septembre 2023, leur fils que je suis, Dr Aboulaye Méité. Nous devons montrer que nous sommes pour le changement et le développement. Mais après le vote, ce n’est pas fini, nous devons tous rester mobilisés dans les centres de vote pour contrôler et s’assurer que notre vote est bien sauf. Il faut que chacun soit le gendarme de son voisin pour qu’à la fin, les résultats du scrutin soient conformes à la réalité dans les urnes. Tout cela devra se faire dans le calme et la sérénité. C’est pourquoi j’appelle les jeunes, les femmes qui se reconnaissent en nous à ne pas céder à la provocation, d’où qu’elle vienne et de quelque nature qu’elle soit. Nous devons rester concentrés à cette étape cruciale pour ne pas qu’il vienne à l’esprit à nos adversaires l’envie de tricher. Nous sommes debout et mobilisés parce que nous croyons en la victoire au soir du samedi 2 septembre.
Interview réalisée par CLAUDE KONAN, envoyée spéciale dans le Worodougou
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