[Reportage] Adieux déchirants au Lt des Douanes Coulibaly Awa Anastasie

Abidjan, dimanche 8 septembre 2024 (crocinfos.net) – Une tristesse palpable enveloppait la ville tandis que le cortège funéraire du Lieutenant des Douanes ivoiriennes, Coulibaly Awa Anastasie Yelé, traversait les rues en direction de Diendera, le vendredi 6 septembre. Décédée le 1^er septembre au CHU de Treichville, la défunte repose désormais au cimetière familial Gon, laissant derrière elle des proches dévastés, mais surtout une nation en deuil.

La remise des insignes de la défunte par des sous-officiers à la famille, qui en rajoute à l’injustice.

Les larmes inondaient les visages de ses collègues, amis et membres de la famille, tous rassemblés pour ce dernier adieu. Les étreintes silencieuses, les regards vides de ceux qui peinaient à croire à cette perte brutale, témoignaient de l’amour et du respect qu’inspirait la disparue. “Repose en paix, chère sœur”, murmuraient certains, tandis que d’autres sanglotaient en silence, tentant d’étouffer leurs sanglots face à l’insupportable réalité.

Des accusations lourdes sur la profonde détresse

Un moment solennel a marqué la cérémonie, celui de la remise des insignes de la défunte à sa famille au nom de l’État ivoirien. Ce geste symbolique, chargé de reconnaissance, honore l’engagement sans faille de Coulibaly Awa au service des Douanes ivoiriennes. Cependant, l’émotion fut amplifiée par l’indignation. Son cercueil n’était pas accompagné des officiers de sa promotion, mais par des sous-officiers. « Ce n’est pas lui rendre hommage comme il se doit », dénoncent certains agents, pointant du doigt une injustice de plus.

Les conditions de son décès, en lien avec l’affaire des faux diplômes, continuent d’interroger. Des accusations lourdes pèsent encore sur la profonde détresse. Notamment sa prime trimestrielle travaillée, considérée comme acquise pour les mois de janvier, février et mars 2024, non perçue avant sa suspension. « Pour les 26 agents de la promotion 2021, la Direction générale des Douanes nous doit deux primes (de janvier à juin) et cinq temps supplémentaires (TS) pour nous avoir suspendu sans notification », précise une source bien introduite.

Mais, face à cette épreuve, certains membres de sa famille préfèrent s’en remettre à Dieu, priant pour que son âme repose enfin en paix. À cet effet, le jeudi 5 septembre, il y a eu la lecture coranique au domicile familiale de la défunte à Korhogo, sis au quartier Résidentiel 1 de 21h à 23h. « Nous continuerons à prier pour le repos son âme », soutiennent des membres de sa famille.

Coulibaly Awa laisse derrière elle trois enfants, dont un dernier encore si jeune, à peine âgé de huit ans. Ses collègues, quant à eux, promettent de ne jamais oublier son combat et de veiller à ce que justice soit faite.

Aujourd’hui, la terre de Diendera accueille le corps de cette femme courageuse, mais le souvenir de Coulibaly Awa Anastasie Yelé vivra à jamais dans les cœurs de ceux qui l’aimaient et l’admiraient.

Bienvenue R.K. envoyée spéciale à Korhogo