Roger Fulgence Kassy! RFK! Ful! 29 après! #RTI

Roger Fulgence Kassy! RFK! Ful! 29 après! #RTI

-Roger Fulgence Kassy! Son nom et prénoms à l’état civil !

-RFK ! Ses initiales pour ses grandes émissions !

-Ful pour ses amis et ses intimes !

Jeune ivoirien, du grand centre baoulé. Il s’est révélé par son talent de grand animateur de télé aux téléspectateurs ivoiriens, au milieu des années 70. Ses émissions mobilisaient tout le monde. Grands et petits, jeunes et vieux, enfants et adolescents, filles et garçons, papas et mamans, élèves et étudiants, travailleurs et chômeurs, ouvriers et cadres, membres de gouvernement et le chef de l’Etat, Félix Houphouët-Boigny.

En tout cas ! Toute la population ne restait pas insensible ni indifférente à son grand talent d’animateur. Il plaisait par sa forme svelte et sa beauté de crooner. Avec son style vestimentaire particulier plus à l’américaine qu’à l’ivoirienne ! Au micro dont il avait seul le secret, il était autre chose. Il avait l’aisance dans son métier. Il dérangeait mais il finissait toujours par plaire aux plus répugnants de ceux qui ne voulaient pas le voir sur le petit écran.
Il avait fini par s’imposer aux téléspectateurs par son génie créateur. Ses émissions se succédaient comme ce que nous voyons actuellement sur certaines chaines françaises câblées. Qui n’avait pas aimé « RFK Show » ? Qui n’avait pas apprécié « Super Star Station » ? Qui n’avait pas regardé « Jamboree » ? Qui n’avait pas succombé à « Première Chance » ? Qui avait voulu rater « Nandjelet » ? Qui n’avait pas adoré « Podium » ? Qui n’avait pas participé à « Faites vos vœux » ? Il aimait la télé ! Et il était en avance sur son temps. Parce qu’il était unique.

Il s’appelait Roger Fulgence Kassi. Enfant de Kokoumbo dans le département de Toumodi. Où il repose à jamais ! A l’entrée du village, auprès de ses ancêtres.

Son décès avait mis en émoi toute la Côte d’Ivoire et tous ses habitants. C’était un 20 janvier 1989. Les Ivoiriens n’en croyaient pas mais c’était la triste réalité. Le ciel s’était, ce jour-là, fortement, assombri, après avoir été orangé.

J’étais un élève au lycée. L’atmosphère était insoutenable. Les écoliers, les élèves et les étudiants, les jeunes qui connaissaient l’animateur, l’admiraient et aimaient ses émissions restaient inconsolables.

Toute la jeunesse ivoirienne qu’il avait sue incarnée était éprise de compassion. Elle était mobilisée pour lui rendre un dernier hommage. Les rues étaient bondées de monde. Il était difficile de se faufiler entre cette foule immense. Qu’avait chanté ses compagnons Tirbuce Koffi, Yves Zogbo, Venance Konan…

J’étais ceux qui pleuraient l’artiste. Je n’arrivais pas à comprendre qu’une telle star, une telle étoile pût disparaitre. Aussi si tôt ! Mais plus tard, devenu grand ; j’avais compris qu’il était effectivement une étoile filante. Et les étoiles filantes n’étaient pas créées pour durer ou perdurer dans l’atmosphère mal ambiante.

Elles devraient filer rapidement pour ne pas être contaminée ou détruite par ce qui devrait arriver. Un an plus tard après sa mort ! La mauvaise démocratie à l’ivoirienne. Depuis 1990 ! Faite de tribalisme, de violences verbales, physiques et armées !

Il ne devrait pas voir le magma d’une politisation à outrance de la vie nationale. Dans laquelle tout est politisé depuis l’état civil au Sport en passant par l’Ecole et la Culture. Rien n’a échappé à la politique ! Même les ordures ménagères ont une odeur politique. Elles envahissent les rues pour salir les politiciens. Tout est devenu politique.
Au lendemain de sa mort et à l’avènement du multi tribalisme politique ; l’un de mes compagnons de lycée, un ami intime m’avait posé la question sur le campus. Il est aujourd’hui enseignant à Lièges, en Belgique. Groubéra Tapé (Grobson Grob) m’avait posé la question suivante : « Pour toi qui connaissais Ful ! Comment se serait-il conduit aujourd’hui ? Et quel serait son parti politique ? » Je lui avais répondu qu’ « il serait du côté du peuple ». Parce qu’il était un enfant du peuple. Et il aimait profondément le peuple. Il fallait le regarder fonctionner dans son boulot. Pour s’en rendre compte. Il était ouvert à tous les Ivoiriens et à tous les Africains de passage dans notre pays.

Ful était non seulement un nationaliste, un patriote mais il était aussi un panafricaniste. Son patriotisme avait fait que dans son métier, il s’était ouvert à toutes les musiques de notre terroir national. Autant, il aimait le reggae de son grand frère et ami, Alpha Blondy ; autant il aimait la cantatrice Zéré de Pappara, dans le plus profond du nord du pays sénoufo.
Autant, il pouvait vanter l’art du goli de N’Goran Jimmy Hyacinthe ; autant il vantait le Gbégbé de Sery Simplice et les frères Djaty. Autant il pouvait faire la promotion du likiné de Guéi Victor autant il pouvait promouvoir le Zaouli de Germain Bi Gokon et le Kayeli band. Autant, il était amoureux de la musique de recherche de Paul Wassaba ; autant il relançait la musique de Okoi Séka Athanase et les grands colombia d’Adzopé.

Ful était un animateur ouvert à la culture nationale dont il tenait tant à la promotion. Il imposait à chaque édition de podium, son émission culte, un rythme musical type d’une région donnée.

« De N’Klowo » des Bozambo en 1977 à « Abidjan pomsou » des sœurs Comoé. Ful avait tenu à ce qu’à chaque édition (possible) de podium, une musique de notre répertoire traditionnel national soit à l’honneur. Durant près de onze ans, aucune ethnie, dont le rythme tradimoderne, était en vogue en Côte d’Ivoire n’avait été oublié par le célèbre animateur de podium.
Son dernier grand show comme s’il disait au revoir aux Ivoiriens, à tous ses admirateurs et à ses fans, aux téléspectateurs, fut le meilleur de tous ses shows télévisés. De mémoire du jeune fan que j’étais, je n’avais jamais vu l’homme Ful aussi au summum de son art. Je ne pouvais pas m’imaginer que deux ans plus tard, il allait nous quitter pour toujours. Et que l’écran finirait définitivement par s’éteindre sur lui.

Mais les grands hommes, les grandes vedettes ne meurent jamais. Parce que ce qu’ils ont fait pour les autres leur survit toujours. Ainsi Roger Fulgence Kassy ! RFK ! Ful ! Je l’ai approché par deux fois, en 1979 et en 1980, comme le font aujourd’hui les teenagers pour les grandes stars comme Didier Drogba, DJ Arafat et bien d’autres. Je l’avais fait pour Ful. Dans ma ville natale de Gagnoa.

Une fois, au cercle libanais de Gagnoa où les Jim’s music de son ami Wedji Ped jouaient. Et une autre fois, à l’hôtel Le Fromager de la même ville. Où il était venu avec toute l’équipe de la RTI. Je m’étais faufilé parmi les nombreux spectateurs à ces différents spectacles pour le saluer et pour lui dire que je l’aimais. Il en était très heureux de me voir lui avouer mon amour.
Et plus tard, je l’avais rencontré en 1984 au studio 302, à l’étage du grand bâtiment de la télévision ivoirienne. J’étais déjà devenu un lycéen, entre-temps. Il m’y avait reçu avec chaleur et enthousiasme. Il m’avait demandé comment je m’appelais ? Je lui avais répondu que je suis Ange Dagaret. Il m’avait rétorqué, avec un grand sourire : « Connais-tu Arthur ? ». Je répondis ; « Oui ! C’est mon grand frère. » Il me dit ; « Ah bon ? Il est où, lui ? » Arthur, c’est bien le surnom de mon frère ainé, Joseph Honoré Dagaret-Dassaud. Qui était son condisciple au lycée municipal de Bouaké.

Lorsqu’il m’avait reçu ce jour-là, il était accompagné de ses collaborateurs du studio 302. Dont son fidèle ami et réalisateur Bandama Dabach. Que je voyais pour la première fois. Etant donné qu’ils sont toujours derrière la caméra ou dans la cabine de réalisation.
J’avais fait ma toute première télé avec Ful, à l’émission « Nandjelet ». Au cours de laquelle je connus de grands et respectables, messieurs Bamba Alex Souleymane (BAS), A. M. Taki, W. S. Aboké, Yves Zogbo Junior et bien d’autres. Ils sont devenus pour la plupart  des amis.
Ful était un homme ouvert et sensible aux autres. Il était grand par son talent, mais il n’avait pas la grosse tête. Comme certains jaloux avaient voulu le faire croire aux Ivoiriens et à tous ceux qui n’avaient pas eu l’occasion de l’approcher. Il aimait rigoler et était moqueur de ceux qui n’étaient pas ni modernes ni villageois. Ce n’était pas méchamment ! Ses rigolades ! Et ses moqueries taquines !

Son petit frère, devenu un grand ami à moi, Lambert Kassi, aujourd’hui installé à Toumodi. Où il m’a bien reçu dernièrement les 14, 15 et 16 novembre 2017 ; il peut le témoigner. Ful pouvait se déshabiller et habiller celui qui en avait besoin. Ce n’est pas non plus le grand Blondy qui dirait le contraire.

Il avait pitié de son prochain qui était dans une souffrance de vie. J’en avais fait l’expérience avec lui. Il était aussi contre l’injustice. Ce qui lui valait les courroux de ses différents « bosses ». Comme il aimait appeler ses différents patrons à la RTI. Et, il était aussi pour la franchise et pour la vérité.

Il était un homme mais il était très humain pour être un homme. Beaucoup d’entre nous l’avait pensé immortel. Mais il y a vingt et neuf  ans qu’il nous faisait le coup de disparaître  définitivement du petit écran. Vingt et neuf  ans après, des âmes généreuses et reconnaissantes dont son oncle, Marcelin Kouamé de Paris, sa relation amicale madame Rabet J. S, la marraine de Clignancourt et bien d’autres ont décidé de faire revivre la légende pour les nouvelles générations.

Parce que la légende doit continuer à travers le festival RFK Show de Kokoumbo et Toumodi, les 19, 20 et 21 janvier 2018. Afin que chaque année et particulièrement l’année prochaine, à l’occasion des 30 ans de son décès, un big anniversaire de son décès réunisse tous ceux qui l’ont aimé, admiré et qui ont bénéficié de sa grande amitié pour ses prochains puissent lui rendre un vibrant hommage.

C’est vrai que les Africains que l’imprévisible président américain Trump injurie et traitre « de merdes » aiment tuer leur héros. Même de leur vivant !!!

Mais notre RFK, notre Ful sera ressuscité grâce à Show Business Accademy et social et toutes les bonnes volontés. Amoureuses des grands talents et des perfectionnistes. Ça commence déjà ce mercredi 17 janvier à partir de 17h au pavillon Nennya, non loin de Café de Versailles.

Et Ful en était un !!! Vive RFK ! Même 29 ans après ! 30 ans après ! … 100 après ! Ful vivra dans nos cœurs et par nos actes !

Une contribution de Ange DAGARET-DASSAUD Admirateur, Fan, Ami de Ful

 

 

 

 

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