[Traitement de la cargaison du Zimrida au PAA] Pourquoi Alassane Ouattara attend la suite
Le message d'Alassane Ouattara sur la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption soulève des questions concernant le traitement de la cargaison du Zimrida au Port d'Abidjan.
Abidjan, Côte d’Ivoire, le 5 janvier 2025 (crocinfos.net) – Le message à la Nation d’Alassane Ouattara, président de la République de Côte d’Ivoire, du mardi 31 décembre 2024, dans la soirée, concernant la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption et le blanchiment des capitaux, qui feront l’objet d’une attention particulière tout au long de l’année 2025, n’a pas été bien compris par certains organismes publics, notamment la Direction générale du Port autonome d’Abidjan (PAA) : « Nous continuerons aussi d’accorder une attention particulière à la restauration de notre couvert forestier et au développement d’une agriculture respectueuse du climat. Enfin, nous poursuivrons nos efforts en matière d’amélioration de l’environnement des affaires, afin d’offrir un climat d’investissement toujours plus compétitif et attractif. La bonne gouvernance, la lutte contre la corruption et le blanchiment des capitaux feront l’objet d’une attention particulière tout au long de l’année 2025. »
Le Port Autonome d’Abidjan, certifié à la norme environnementale ISO 14001 et au Code ISPS pour la sûreté et la sécurité des biens et des personnes, savait que le Ruby avait chargé l’engrais à Kandalaksha, en Russie, en août 2024, pour le Brésil. Après avoir subi des dommages lors d’une tempête, la cargaison a cherché refuge auprès des autorités locales lituaniennes, qui ont refusé l’entrée du navire en raison de risques pour la sécurité. D’autres pays, comme le Danemark et la Suède, ont également restreint l’entrée du navire. Après avoir été redirigée vers un mouillage au large de l’Angleterre, la cargaison a été transférée sur le Zimrida à Great Yarmouth pour une nouvelle destination : le Port autonome d’Abidjan (PAA).
Les bonnes questions
Un avis aux navigateurs a été émis à tous les ports. Pourquoi avoir fait la rétention de l’information sur le Zimrida, soupçonné d’une avarie de sa cargaison, un navire transportant du nitrate d’ammonium, cette substance hautement inflammable à l’origine de la terrible explosion dans le port de Beyrouth le 4 août 2020 ? En effet, le navire en question transportait une cargaison d’engrais hautement explosive, selon la presse française. « Le navire n’a aucun endroit où accoster depuis deux semaines et tous les ports craignent une catastrophe », sept fois plus dévastatrice que celle de Beyrouth au Liban. L’explosion au port de la capitale libanaise avait fait plus de deux cents (200) morts et plus de 6000 blessés.
Il aura fallu l’alerte de JCK, sinon le nitrate d’ammonium aurait été déchargé ni vu ni connu, « la bombe flottante », au PAA. Depuis que le PAA a reçu l’information en août 2024, a-t-il informé le ministère des Transports, celui de l’Environnement et du Développement Durable, la Direction générale des Affaires maritimes et portuaires, les Douanes ivoiriennes, la gendarmerie du Port, ainsi que le Centre ivoirien antipollution (CIAPOL) ? C’est la première question à laquelle le Directeur général du PAA doit lui-même répondre lors de la rencontre du 6 janvier, qui coïncide avec l’entrée de « la bombe flottante ». Cela relève d’un souci de transparence dans les échanges d’informations.
Les bonnes réponses
Mieux encore, la Direction générale du PAA se vante d’être certifiée à la norme environnementale ISO 14001 et au Code ISPS pour la sûreté et la sécurité des biens et des personnes. En d’autres termes, notre port est doté de ressources humaines et de moyens pour prévenir tout danger environnemental. Cependant, le communiqué alambiqué du PAA achève de convaincre que la Direction n’applique pas les dispositions contenues dans ce code. Surtout que l’information a été relayée par plusieurs médias occidentaux dont TF1 et le site marineinsight.com
Les liens
- https://www.tf1info.fr/…/video-bombe-flottante-cargo…
- https://www.marineinsight.com/shipping-news/the-russian-floating-bomb-finally-docks-in-africa-after-months-of-controversy/
Le journal de bord, en lieu et place des commentaires
Qui est donc derrière ce bateau suspect ? Le PAA connaît le propriétaire de la marchandise qui a dévié vers la Côte d’Ivoire au lieu du Brésil, ainsi que le transporteur, comme le témoigne son communiqué. Cette fois-ci, la Direction générale du PAA doit répondre de ses actes devant la Nation entière. La capitainerie du PAA a-t-elle reçu un avis aux navigateurs dans cette affaire ? La réponse se trouve dans le journal de bord de ce navire. Selon des experts maritimes, c’est un ensemble de registres écrits, comprenant des sections comme le journal passerelle, le journal machine et le journal radio. Il est tenu par le capitaine ou les officiers à bord pour consigner des événements importants, l’état de la mer, les coordonnées géographiques et d’autres informations essentielles pendant la navigation.
Sur ce sujet, le président Alassane Ouattara attend avec impatience que la vérité éclate et que les responsabilités soient établies, conformément à son vœu concernant la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption et le blanchiment des capitaux.
Autant affirmer que les enquêteurs de la Haute autorité pour la bonne gouvernance (HABG), le Pôle pénal économique et financier (PPEF) et d’autres organismes sont interpellés.
Sériba Koné
En savoir plus sur Crocinfos
Subscribe to get the latest posts sent to your email.