[11e Congrès de l’UNJCI] Tout est mélangé

[11e Congrès de l’UNJCI] Tout est mélangé

L'Union nationale des journalistes de Côte d'Ivoire (UNJCI) traverse une zone de turbulence et les secousses de forte magnitude risquent de la faire crasher, tout est mélangé, et l’association se trouve à la croisée des chemins, constate le confrère Ferro M. Bally.

-L’UNJCI à la croisée des chemins

Abidjan, le 10-11-22 (crocinfos.net) Au centre de la désunion, le Conseil d’administration (CA) de l’Union composé de cinq membres. Cet organe est au début et à la fin des élections. Mais le poumon du scrutin électoral, emporté par les enjeux et les pressions, a refusé de jouer son rôle.

Il a sacrifié sa mission et failli en violant les textes de l’organisation. Il a divisé ainsi les journalistes en deux groupes antagonistes qui ont déterré la hache de guerre pour s’écharper.

D’une part, le président Kolo Coulibaly et son équipe ont pris, le 4 novembre, des libertés avec les textes. Sans qu’aucune disposition ne les y autorise, ils ont, unilatéralement, reporté au 8 novembre 2022 la proclamation définitive de la liste des candidatures pour le Congrès du 26 novembre, le 11e.

En effet, selon les Statuts de l’Union, le CA ‘’ouvre la réception des candidatures au Conseil exécutif 45 jours avant le Congrès (soit le 12 octobre 2022) et le clôt, 30 jours avant (soit le 27 octobre)’’.

Il ‘’se prononce sur la recevabilité des dossiers de candidature et publie la liste provisoire de candidatures retenues dans les 72 heures qui suivent la date de clôture du dépôt des candidatures’’, soit le 30 octobre.

Pour terminer, il ‘’reçoit, traite les éventuelles réclamations (déposées les 2 et 3 novembre) et publie la liste définitive dans les sept (7) jours qui suivent la date de publication de la liste provisoire’’, soit le 6 novembre. Et enfin, il ‘’ouvre la campagne électorale 15 jours avant le Congrès’’, soit le 11 novembre 2022. Toutes ces étapes n’ont pas été respectées rigoureusement.

D’autre part et comme si cela ne suffisait pas, le CA a installé expressément la confusion et le chaos pour saboter le Congrès. Alors que l’article 13 du Règlement intérieur de l’Union dispose que ‘’le CA délibère et prend ses décisions à la majorité simple de ses membres présents, avec voix prépondérante au président en cas d’égalité’’, deux communiqués contradictoires sont venus mettre les journalistes d’accord sur leur désaccord.

‘’Après avoir piétiné les textes, le CA, par intérêts interposés, livre une piteuse bataille qui, non seulement bafoue son autorité et sa crédibilité, mais le disqualifie dans le désordre qu’il a provoqué.’’

Le 1er, signé le 8 novembre par le 1er vice-président Yacouba Gbané, élimine la liste ‘’Cohésion, Action et Professionnalisme (CAP)’’, conduite par Lance Touré ou ‘’Team Lance’’ pour ses partisans. Ne reste en lice que celle du président sortant, Jean-Claude Coulibaly, baptisé ‘’Union de toutes les générations’’. Le même jour, le président Kolo est sorti de sa réserve pour déclarer ce communiqué ‘’nul et de nul effet’’.

Après avoir piétiné les textes, le CA, par intérêts interposés, livre une piteuse bataille qui, non seulement bafoue son autorité et sa crédibilité, mais le disqualifie dans le désordre qu’il a provoqué.

Le Conseil des sages, dirigé par Yao Noël, assiste, impuissant, à cette querelle de clochers. Il n’a qu’un rôle de médiateur. Sans pouvoir exécutoire, il ne peut que donner des conseils, à prendre ou à laisser.

Et dans l’impasse, consécutive à la crise volontairement créée, l’UNJCI se trouve à la croisée des chemins. Son 11e Congrès est menacé de blocage et la transition à laquelle elle a échappé de justesse en 2019, au 10e Congrès houleux pour la succession de Moussa Traoré (MT), pointe du nez.

En effet, les sempiternelles crises imposent un traitement de choc, au-delà du tintamarre d’une assemblée générale incontrôlable. Cela part du nettoyage au kärcher des textes désormais désuets et caducs pour la plupart afin de les adapter au nouveau contexte et redorer le blason qui se ternit davantage d’une organisation, qui vivote.

Comme me l’a dit le président du Conseil des sages, en citant le professeur Francis Wodié, ‘’un texte sans contexte n’est rien’’.

Ferro Maurice Bally


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