[12 ans après la crise] Restitution des corps dans le Cavally, ce que la COVICI et des OSC demandent à l’Etat

[12 ans après la crise] Restitution des corps dans le Cavally, ce que la COVICI et des OSC demandent à l’Etat

Après de longues années d’attente (12 ans), plusieurs dizaines de corps exhumés à l’issue de la crise post-électorale seront remis ce mercredi 8 mars 2023, aux familles des victimes, à Guiglo, Blolequin et à Toulepleu, dans l’ouest de la Côte d’Ivoire.

Si les organisations notamment la Confédération des organisations des victimes des crises ivoiriennes (COVICI), la Ligue ivoirienne des droits de l’Homme (LIDHO) et le Mouvement ivoirien des droits humains (MIDH) se félicitent de cette avancée pour les familles et les communautés concernées, elles s’interrogent sur la méthode et appellent les autorités à tenir leurs engagements en faveur des victimes des crimes les plus graves.

« Si la remise des corps de victimes de la crise de 2010-2011 à leur famille est un acte très important qu’il faut saluer après des années de crispation et d’incompréhension au sein des familles et communautés touchées, ce qui va leur permettre enfin de faire leur deuil, cela ne doit pas faire oublier l’immensité des attentes des victimes de la crise post-électorale », ont déclaré d’emblée ces organisations, par le biais d’une communication conjointe en date de ce mercredi 8 mars 2023 dont nous avons reçu copie.

Pour ces organisations de défense des droits de l’homme, « cette action attendue de longue date, devrait se faire en concertation et se préparer avec les différents acteurs impliqués sur le terrain, à commencer par les familles elles-mêmes. Un geste aussi symbolique 12 ans après la crise, aurait certainement mérité un travail de sensibilisation plus important pour permettre d’en garantir la portée et la bonne réception au sein des familles concernées et de veiller à ce que toutes les personnes touchées puissent effectivement participer aux cérémonies », ont-elles regretté.

Par ailleurs, ces organisations de la société civile (OSC) demandent au gouvernement d’établir à cette occasion, un plan clair et concerté, pour la poursuite des restitutions de corps et des différentes opérations d’exhumation et d’identification. Car diront-elles « Plusieurs corps exhumés n’ont pas encore été identifiés et seul un travail rigoureux de recherche pourrait permettre d’identifier les familles des dépouilles toujours anonymes ».

Et d’ajouter « De plus, les corps de plusieurs fosses communes connues de tous n’ont toujours pas fait l’objet d’exhumation. C’est en particulier le cas à Duékoué où les fosses communes situées à l’entrée de la ville abriteraient, selon les différents bilans disponibles, plusieurs centaines de corps. Ces exhumations doivent être conduites dans les meilleures conditions, en étroite concertation avec les communautés concernées », ont-elles préconisé.

C’est par des recommandations fortes adressées à l’Etat ivoirien que la COVICI, le MIDH et la LIDHO ont conclu leur note.

« Au-delà de la justice, les victimes ont également droit à des réparations. Nos organisations appellent ainsi le gouvernement à reprendre et à intensifier le processus de réparations à destination des victimes des crimes les plus graves et à rendre compte de manière transparente, le processus d’indemnisation engagé depuis 2015, successivement par la Commission nationale d’indemnisation des victimes (CONARIV), le Programme national de cohésion sociale (PNCS) et les différents ministères concernés », ont –elles plaidé.

Y.K

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