[Accident mortel à Pinhou] Toute la vérité sur la mort tragique du dozo sous une mastodonte

[Accident mortel à Pinhou] Toute la vérité sur la mort tragique du dozo sous une mastodonte

Le 22 janvier 2025, Savadogo Boureima, chasseur traditionnel, a perdu la vie dans un accident tragique à Pinhou. Tout sur les circonstances de cet événement et les témoignages recueillis sur place.

Duékoué, 25 janvier 2025 (crocinfos.net) – Le mercredi 22 janvier 2025, un accident mortel est survenu sur la voie internationale Duékoué-Guiglo. La victime, Savadogo Boureima, écrasée par un gros camion, était un membre de la confrérie de chasseurs traditionnels communément appelés Dozo. Soucieux d’élucider les véritables circonstances et contours du décès de ce chasseur traditionnel, nous avons mené des investigations sur le terrain. Ainsi, du 24 au 25 janvier 2025, des témoignages oculaires ont été recueillis à Pinhou, village de la Sous-préfecture de Duékoué, qui est par ailleurs le lieu du drame, ainsi qu’à Bloléquin, lieu de résidence du Dozo. Retour sur un drame qui continue d’alimenter les conversations des populations dans le Wēland, dans les régions du Guémon et du Cavally.

Les attitudes du chasseur traditionnel, à quelques heures de son décès

Feu Savadogo Boureima, national burkinabé, est la victime de l’accident de circulation survenu le 22 janvier 2025 à Pinhou, aux environs de 15 h. À en croire les témoignages des jeunes vendeurs ambulants et des responsables du syndicat des véhicules de transport de type Massa que nous avons rencontrés à Pinhou, le Dozo présentait des attitudes dignes d’un pensionnaire de l’hôpital psychiatrique de Bingerville. Très menaçant et agressif avec une machette en main, il s’en prenait à tout le monde, y compris aux gendarmes qui assuraient sa sécurité et qui tentaient de le convaincre de se débarrasser de sa machette.

Comme poussé par une force extérieure, le Dozo s’est débarrassé du haut de sa tenue de chasseur traditionnel ornée de gris-gris censés le protéger, avant de se jeter sous les roues du mastodonte mobile terrestre. Auparavant, c’est dans le village de Glaou, en partance vers Duékoué, que le Dozo s’est véritablement illustré négativement. Dans ce village à cheval sur Lokosso et Pinhou, Savadogo Boureima, tout en proférant des menaces à l’endroit des autres passagers, s’est saisi de sa machette pour tenter de se ôter la vie. Ainsi, ayant constaté que l’un de ses passagers était devenu incontrôlable, le conducteur du Massa a dû faire appel aux gendarmes en poste à Pinhou.

Les circonstances du décès du Dozo, à Pinhou

Savadogo Boureima, chasseur traditionnel, s’est volontairement donné la mort sous ce gros camion

Selon le conducteur du Massa qui transportait le Dozo, les renseignements recueillis sur place et les sources sécuritaires indiquent que “le conducteur du véhicule articulé roulait dans le sens Duékoué-Guiglo, lorsque, parvenu dans le village Pinhou, il a aperçu un homme qui faisait des déplacements désordonnés au milieu de la chaussée, muni d’une machette. Alors qu’il tentait de l’éviter par la gauche, c’est contre toute attente que le Dozo s’est jeté sous le camion en mouvement, créant ainsi l’irréparable.”

Les faits antérieurs, susceptibles de révéler les vraies raisons du suicide du Dozo

À Bloléquin, lieu de résidence du Dozo où nous nous sommes rendus le samedi 25 janvier 2025, plusieurs témoignages anonymes révèlent que, suspecté dans plusieurs cas de vols, le sieur Savadogo Boureima aurait juré sur le Coran pour prouver son innocence. Ce fait est corroboré par l’un des responsables du syndicat des véhicules de type Massa que nous avons joint le vendredi 24 janvier 2025 à Pinhou, juste après la prière de la communauté musulmane.

L’intervention prompte des forces de l’ordre, à Pinhou

Immédiatement saisie par les populations, le Commandant de Brigade de Gendarmerie de Duékoué a dépêché des éléments en renfort pour assurer la sécurité des lieux, jusqu’à l’intervention de l’équipage du service constat du Commissariat de police de Duékoué, en compagnie du médecin généraliste du Centre Hospitalier Régional (CHR) de Duékoué, aux fins de constatations et d’assistance. De sources proches du dossier, “le généraliste a trouvé un corps sans vie du chasseur traditionnel sous le véhicule mis en cause, conduit par le sieur Bamba Amara, chauffeur domicilié à Guiglo.”

Les attitudes étranges du Dozo relèveraient-elles des signes précurseurs d’un châtiment divin suite aux nombreux cas de vols dans lesquels il serait impliqué ? Savadogo Boureima aurait-il provoqué en duel un autre Dozo plus puissant que lui ? Enfin, aurait-il enfreint les règles de sa confrérie au point de vouloir se débarrasser de sa tenue Dozo avant sa mort tragique ? De toutes les façons, un grand mystère ne cessera de planer sur les causes réelles de ce drame, étant donné que le concerné n’est plus des nôtres pour nous éclairer sur ses scènes de délires avant son suicide. C’est pourquoi, dans le Guémon tout comme dans le Cavally, les populations ne cessent de dire que…

Domicilié à Bloléquin, feu Savadogo Boureima, né le 29 janvier 1993 à Vini au Burkina Faso, est le fils de Savadogo Moumouni et de Savadogo Lizeta, selon les informations prises sur sa carte de la confrérie Dozo trouvée sur lui.

Lainé Gonkanou, correspondant régional


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