Affaire ‘‘conseillers pléthoriques’’ à l’Assemblée nationale / Guillaume Soro crache ses vérités

Affaire ‘‘conseillers pléthoriques’’ à l’Assemblée nationale / Guillaume Soro crache ses vérités

Suite aux accusations de mauvaise gestion du parlement ivoirien décriées par certains députés, le président de l’Assemblée nationale est monté au créneau ce jeudi, pour asséner ses vérités sur la prétendue affaire “des conseillers pléthoriques et hôtels de luxe”

Profitant de l’examen en plénière de six projets de loi, Guillaume Kigbafori Soro a fustigé les propos de certains parlementaires qui l’accusent de mauvaise gestion. Pour lui, cela n’est que de la manipulation. Nous vous proposons l’intégralité de sa déclaration…

« …Je ne parle pas d’Anoblé. Je parle des députés qui, sous le couvert de dépôt d’anonymat, ont porté des accusations me concernant depuis plusieurs semaines. Je dirai plusieurs mois. Ils ont tenté de faire courir le bruit selon lequel c’est parce que le Président de l’Assemblée nationale fait des voyages à l’extérieur, qu’il dort dans les hôtels luxueux en Europe, que le salaire des Députés ne peut pas être augmenté. Ils ont aussi ajouté que j’aurais entre 200 et 500 conseillers, payés sur le budget de l’Assemblée nationale. Alors, je tiens vraiment à ce qu’on se tienne pour dit que je voyage et dors dans les grands hôtels avant de devenir président de l’Assemblée nationale, et que je n’accepterai pas la manipulation. J’ai été Premier ministre de ce pays pendant plus de cinq ans, j’ai voyagé et dormi dans des hôtels avant de devenir Président de l’Assemblée nationale. J’ai lu dans un journal que j’ai un fonds de souveraineté ici à l’Assemblée nationale et que c’est de ce fonds de souveraineté que je me sers pour aider le Président Compaoré. Vraiment, laissez-le Président Compaoré tranquille là où il est. Je n’ai pas de fonds de souveraineté. Il n’existe pas de fonds de souveraineté à l’Assemblée nationale. J’ai été Premier ministre. Oui, le Premier ministre à un fonds de souveraineté. Pascal Affi N’guessan est là, il sait de quoi je parle. Là-bas, on ne parle pas en termes de centaines de millions mais plutôt en termes de milliards. Je n’ai pas de fonds de souveraineté à l’Assemblée nationale. J’ai ce qu’on appelle les frais d’hôtel. C’est disponible et vérifiable. Je demande aux services de donner les états. D’ailleurs, Monsieur le président de la commission (Ndlr : Sanogo Mamadou, président de la CAEF), quand vous êtes venu me voir, ai-je refusé de mettre le budget à votre disposition ? Au contraire, j’ai dit de donner le budget à tous les Députés pour qu’ils le regardent en toute transparence. Et s’ils pensent que dans les 23 milliards, ils peuvent avoir le double de leurs salaires, qu’ils prennent tout le budget. Tout, y compris mon salaire auquel je suis prêt à renoncer. Qu’ils prennent tout. Mais je ne peux pas accepter que les manipulateurs tentent de faire croire aux Députés que je voyage démesurément. Combien de voyages ai-je effectué en 2017 ? Les micros dans lesquels vous parlez, vous pensez que c’est l’argent de l’Etat de Côte d’Ivoire qui les a achetés ? Non, ça c’est l’argent des relations de coopération tissées au cours de mes voyages. Quand je venais à l’Assemblée nationale, tout était cramé. Mon bureau a été réhabilité parce que je suis allé aux Etats-Unis et que ce pays nous a octroyé 13 millions de dollars qui devraient servir également à organiser des séminaires de formation pour les députés. Alors je le répète, mon bureau a été réhabilité non pas, par l’argent de l’Etat de Côte d’Ivoire, mais par l’argent des Etats-Unis. Arrêtez la manipulation !

Je vais terminer par ceci : les dispositions qu’on prend à l’Assemblée nationale sont liées aux attributs que nous avons reçus. Ce n’est pas à l’Assemblée nationale que je vais m’enrichir. L’Assemblée nationale ne produit pas de recettes, l’Assemblée nationale n’a pas de port, n’a pas de douane. Elle n’a que le budget qu’on met à notre disposition : 23 milliards. Cette année, où est-ce que je suis allé ? J’ai eu à effectuer quatre missions. Vous savez, Il y a deux types de missions : Lorsqu’un pays m’invite, il prend en charge tout mon séjour. L’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire ne paye alors que le billet d’avion. Ceux qui sont allés avec moi au Japon ont bien vu qu’avant que le Premier ministre ne me reçoive, notre nourriture, notre logement et nos déplacements ont été pris en charge par le Japon. Mais l’Assemblée nationale ne paye mon séjour, que lorsque je vais dans les organisations internationales comme l’Union Interparlementaire. Et à ces voyages, je ne vais qu’avec mon aide de camp et mon majordome. Je vous assure que les autres Députés qui m’accompagnent voient bien la constitution des autres délégations. Quand j’arrive à Paris, je ne coûte pas cinq francs à l’ambassade de Côte d’Ivoire. L’Ambassadeur de Côte d’ivoire en France pourra en témoigner. Quand j’arrive à l’aéroport, je ne coûte que le salon d’honneur. Quand je sors du salon d’honneur, je prends mon véhicule et mon chauffeur et je disparais. Je ne roule pas dans une voiture de l’Ambassade de Côte d’Ivoire en France, je ne pèse pas sur les deniers de la République. Je veux que ce soit bien compris, et que les manipulateurs arrêtent. On veut fonder une famille ici à l’Assemblée nationale, on veut en faire une institution, mais il faut qu’on arrête avec la manipulation. Je vous remercie ».

Source : CICAN

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