[Associations de valorisation de l’entraide communautaire] Un modèle de lutte contre la pauvreté

[Associations de valorisation de l’entraide communautaire] Un modèle de lutte contre la pauvreté

L’Associations de valorisation de l'entraide communautaire rôle dans la région de Gbêkê, en Côte d'Ivoire, se présente comme un modèle pour lutter contre la pauvreté. Ces associations d’entraide renforcent l’autonomie économique et la solidarité des membres, avec un impact durable sur leurs communautés.

Bouaké, le 6 décembre 2024 (crocinfos.net) – Les Associations de valorisation de l’entraide communautaire (AVEC) jouent un rôle fondamental dans le développement socio-économique de la Côte d’Ivoire, en particulier dans la région de Gbêkê. Ces structures favorisent l’entraide, la solidarité et l’autonomisation des membres, principalement des femmes. Ce dossier explore les multiples facettes des AVEC, leur fonctionnement, leurs projets et leur impact sur la communauté.

L’une des photos d famille de l’Associations de valorisation de l’entraide communautaire.

Créées pour lutter contre la pauvreté, Les AVEC permettent à leurs membres de s’organiser autour de l’épargne et de l’entraide. Une AVEC rassemble entre 15 et 30 personnes, elle facilite l’accès au crédit pour des projets générateurs de revenus. Dans la région de Gbêkê, ces associations ont initié des projets ambitieux  qui contribuent au développement local. Les AVEC encouragent une culture d’épargne collective qui renforce les liens entre les membres. Cette approche favorise non seulement l’accès au crédit mais aussi le soutien mutuel entre membres.

Des projets  qui rassurent

Les AVEC réalisent divers projets collectifs qui améliorent les conditions de vie des membres. Par exemple, le marché de gros de Brobo, financé sur fonds propres par 3000 membres regroupées au sein de 100 AVEC, permettra le stockage et la commercialisation des produits vivriers. Selon Angeline N’Guessan, Directrice Générale de la  Fédération des Sociétés Coopératives Agricoles de Côte d’Ivoire, ce projet a permis la construction de 150 magasins et un bureau. Le projet déjà réalisé à plus de 50 pourcent  est estimé à 45 millions de FCFA. C’est un modèle d’autonomisation économique qui illustre bien le potentiel des AVEC.

« Grâce à notre AVEC, j’ai pu obtenir des crédits ; d’abord en interne puis d’une microfinance de la place. L’argent que j’ai reçu m’a permis d’ouvrir une petite  boutique et un  point de mobile money. Aujourd’hui, j’arrive à prendre soin de mes trois enfants sans l’aide de quelqu’un  », témoigne Konan Adjoua, membre d’une AVEC de la région de Gbêkê. Ces réussites individuelles renforcent l’idée que l’union fait la force.

Le Gouvernement, les partenaires, un soutien sans  faille

Le gouvernement ivoirien soutient activement les AVEC par le biais de politiques favorisant leur développement. La Ministre de la Cohésion nationale , de la solidarité et de la lutte contre la pauvreté ,  Myss Belmonde Dogo a récemment lancé une campagne pour inciter les populations à rejoindre ces associations : « Avec peu on peut mener à bien une activité… C’est possible d’avoir une épargne dans l’union et la solidarité ». Dans cette même veine, Dr Bendé Flore, Directrice des Stratégies de Réduction de la Pauvreté donnant les nouvelles orientations, au cours d’un atelier a indiqué. « A l’origine, les AVEC sont pour la plupart tenues par les femmes en zone rurale, dans les nouvelles orientations, nous avons décidé d’inclure de plus en plus les hommes car ce programme de lutte contre la pauvreté est une affaire de tous. »

L’objectif  du gouvernement ivoirien est d’installer  25 000 AVEC fonctionnelles d’ici 2025. Des organisations comme CARE International et ONU Femmes fournissent des formations et ressources nécessaires  aux AVEC pour être encore plus opérationnelles. Ces initiatives renforcent l’autonomie financière des populations vulnérables  dans toutes les régions de la Côte d’Ivoire. L’aide du gouvernement et ses partenaires ont permis aux  AVEC  de mettre en place en place plusieurs projets d’envergure qui contribuent à l’autonomisation des hommes et des femmes sur l’ensemble du territoire ivoirien.

Dans la région de Gbêkê, au centre du pays, plusieurs membres  issues des AVEC ont bénéficié de formations en gestion et en alphabétisation pour améliorer leur efficacité dans leurs projets. Ces formations sont essentielles pour garantir une gestion efficace de leurs activités génératrices de revenus.

Actions communautaires

Au-delà des projets économiques, les AVEC s’engagent également dans des actions communautaires comme le nettoyage des espaces publics et le reboisement. Ces initiatives renforcent non seulement l’environnement local mais aussi le sentiment d’appartenance au sein des communautés. Vendredi 06 décembre, au cours d’une activité de nettoyage de la cours de la sous-préfecture de brobo, Le Président du Conseil d’Administration (PCA) de la  Fédération des Sociétés Coopératives Agricoles de Côte d’Ivoire, Ouraga  Yves Bony « Nous voulons à travers cette activité, montrer à l’ensemble des membres que lorsqu’on est dans une association, il faut se mettre au service de sa communauté et contribuer à son développement. Chacun doit savoir que quand on se met ensemble on devient plus fort pour apporter notre contribution au développement de nos régions. Nous ne sommes pas à notre première activité communautaire, et ça ne sera pas la dernière » a-t-il indiqué

Des membres d’une avec au cours d’une reunion

Les Associations de Valorisation de l’Entraide Communautaire (AVEC) représentent un modèle prometteur pour lutter contre la pauvreté en Côte d’Ivoire. Dans la région de Gbêkê, elles démontrent comment la solidarité et l’entraide peuvent transformer des vies. Grâce à leur structure organisationnelle solide, leur capacité à mobiliser les ressources locales et le soutien du gouvernement, les AVEC contribuent significativement à l’autonomisation économique des femmes et à la cohésion sociale.

Octave Kouassi, Directeur régional de la cohésion nationale, de la solidarité et de la lutte contre la pauvreté (Gbêkê) soulignant l’importance des AVEC  dans la lutte contre la pauvreté en Côte d’Ivoire, souligne « Les AVEC sont un modèle d’entraide qui permet aux populations de s’organiser et de s’autonomiser financièrement. Grâce à ces structures, nous observons une véritable transformation dans la vie des membres, notamment des femmes qui deviennent des actrices clés du développement local. »

Pour lui, l’appui du gouvernement et des partenaires comme CARE International est essentiel pour étendre ces initiatives à l’ensemble du pays. Cet appui permettra de créer un environnement propice à l’épanouissement des AVEC, une clé pour renforcer la solidarité et améliorer les conditions de vie des communautés rurales.  Octave Kouassi ajoute « Le succès des AVEC repose sur la cohésion au sein des groupes et l’engagement collectif, permettant ainsi à chacun de bénéficier des dividendes de l’entraide communautaire. »

Les résultats obtenus jusqu’à présent témoignent du potentiel énorme que ces associations ont pour améliorer le quotidien des populations locales tout en favorisant un développement durable.

Les AVEC sont caractérisées par un système d’entraide financier et social basé sur des intérêts communs et une confiance mutuelle. À ce jour, selon le Ministère chargé de la lutte contre la pauvreté de Côte d’Ivoire, il en existe plus de 12 323 dans le pays.

François M’BRA II, correspondant régional de la région du Gbêkê


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