[Burkina] Indignation, stupeur et interrogations au lendemain d’une double attaque (Reportage)
La capitale burkinabè cible vendredi, d’une double attaque “terroriste ” contre l’ambassade de France et le siège de l’état-major des armées, s’est réveillée samedi, avec plusieurs questions sans réponses, alors que l’attaque n’a toujours pas été revendiquée.
La vie a repris dans la capitale burkinabè après cette troisième attaque depuis 2016, en plein cœur de Ouagadougou et cette fois-ci dans la journée. “C’est vraiment un coup dur pour le pays. Le cœur de notre armée a été touché”, a déclaré à Xinhua samedi matin Stéphane Ouédrago, un étudiant retrouvé dans un kiosque à café.
“Il s’agit de la troisième fois que la capitale a été frappée dans son centre-ville. Mais pourquoi ces attaques contre le peuple burkinabè?“, s’est-il interrogé.
Pour Mamadou Bancé, enseignant, ce sont des symboles forts de l’Etat burkinabè qui ont été attaqués. “Cela démontre qu’il faut toujours travailler à sécuriser le pays”.
Depuis 2015, le Burkina Faso est régulièrement la cible d’attaques terroristes. Entre 2016 et 2017, la capitale avait déjà enregistré deux grandes attaques ayant fait au total une cinquantaine de personnes tuées.
Au même moment les attaques contre les positions de l’armée et de la police se sont multipliées notamment au nord du pays, atteignant 80 attaques avec plus de 130 morts.
Le vendredi 2 mars 2018, aux environs de 10 heures (TU), des attaques armées et synchronisées ont eu lieu dans la ville de Ouagadougou et touchant plusieurs cibles dont l’état-major de l’Armée Nationale et l’ambassade de France.
L’attaque n’a pas été revendiquée jusqu’à présent, selon une source sécuritaire.
“Le Burkina Faso poursuivra avec détermination et sans faiblesse sa construction d’un Etat de droit”, a déclaré dans un message le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré, suite aux attaques de vendredi dans lesquelles huit soldats burkinabè ont été tués et huit assaillants abattus.
“Je condamne avec la plus grande énergie cette attaque lâche et barbare contre notre pays et notre peuple”, a ajouté M. Kaboré.
L’Union pour le progrès et le changement (UPC, opposition) a condamné avec la “dernière énergie cette attaque ignoble” avant de présenter ses condoléances émues aux forces de défense et de sécurité, aux familles éplorées et à la nation toute entière.
Le parquet de Ouagadougou a ouvert une enquête et s’est transporté sur les lieux ainsi que les officiers de police judiciaire et les investigations se mènent sous sa direction.
“Nous lançons un appel à témoins pour aider dans la recherche et l’identification des complices, des hôtes et de tous facilitateurs éventuels des faits. Toute personne désireuse d’apporter son témoignage peut saisir l’un des commissariats de police ou brigade de gendarmerie le plus proche”, lit-on dans un communiqué du tribunal de grande instance de Ouagadougou.
Ouagadougou, 3 mars (Xinhua)
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