[Côte d’Ivoire Affaire “député gifleur”] Voici la version du député rapportée par son avocat Me Meité…#justice

[Côte d’Ivoire Affaire “député gifleur”] Voici la version du député rapportée par son avocat Me Meité…#justice

Publié le Mercredi 31 Janvier 2018.Par Le Temps

1/ « Mon client (jure) qu’il n’a jamais porté mains à la policière. Au nom de quoi le procureur croit en la version de la policière et ne croit pas en celle de mon client ? Il dit que la policière aurait reçu une puissante gifle? Quel élément lui permet d’apprécier la puissance de cette gifle? Mon client nie les accusations portées contre lui. Il dit qu’ayant d’abord envoyé son chauffeur pour prier la policière de lui accorder une priorité de passage parce qu’il avait une urgence (il venait de rentrer de voyage et venait d’être informé que sa maman était mourante), la policière a renvoyé son chauffeur. Il est alors descendu de son véhicule pour aller se présenter à la policière et réitérer sa demande de le laisser passer. Que cette dernière lui aurait tenu des propos désobligeants et qu’il a levé le bras pour dire à la policière, c’est ton nom qui est sur ton insigne là? Je peux voir ton nom? et que devant ce geste, cette dernière s’est mise a crier: Donc tu veux me frapper, tu veux me gifler, député c’est quoi, député c’est quoi? etc. Les cris de la policière ont attiré les badeaux qui ont voulu en découdre avec le député. Il s’est installé alors dans sa voiture et a passé des coups de fil. Des policiers sont arrivés et l’ont aidé à quitter les lieux. Il s’est retrouvé au commissariat du 30e arrondissement où il s’est entretenu avec le commissaire auprès de qui il a dénoncé le comportement désobligeant de la policière. Par la suite, il est rentré chez lui. C’était dans la nuit du vendredi 27 janvier. Pour le député, l’incident était clos.

2/ « le dimanche 29 janvier à 21h, le député reçoit un coup de fil d’un officier de police qui lui apprend que le commissaire qui la reçu le vendredi aurait été emprisonné à l’école de police sous prétexte qu’il ne l’a pas auditionné. Et cet officier d’inviter le député à la préfecture de police où le préfet voulait échanger avec lui. Il était 21h. Le député se rend donc en compagnie de son conseil juridique a la préfecture où il rencontre le préfet avec qui il échange quelque minutes. Au cours de l’échange le préfet lui demande d’accepter de se faire auditionner pour donner sa version des faits. Ce que le député accepte. Par la suite, on l’informe que le préfet est sorti et qu’il reviendra pour échanger avec lui encore avant de rentrer chez lui. Mais le préfet ne reviendra pas et quand le député demande à rentrer chez lui, on lui dit qu’il ne peut pas partir et qu’il doit attendre. L’attente durera jusqu’au lundi matin où il sera déféré au parquet. En réalité, le député a été séquestré, on ne lui a même pas notifié, comme la loi l’exige, sa garde à vue, on ne lui a pas dit pourquoi il ne pouvait pas rentrer chez lui. Ce qu’ils ont fait est parfaitement illégal, c’est une séquestration. On ne peut pas garder quelqu’un a vue sans lui notifier formellement cela ».

3/ « Le procureur, après avoir retenu le flagrant delit sans le prouver, après avoir placé le député sous mandat de dépôt, il avait l’obligation selon la loi, de présenter immédiatement le député devant le tribunal des flagrants délits qui avait une audience dans l’après midi du lundi, pour le faire juger. Il n’avait pas le droit d’envoyer le député à la Maca sans le visa du juge des flagrants délits. Mais il l’a fait. C’est illégal.

4/ « Le procureur à fait libérer le député alors qu’il était à la Maca, à la demande selon lui, du parlement. Là, encore, il a violé la loi. Il n’avait pas le pouvoir de faire libérer le député, seul le juge du tribunal des flagrants délits a ce pouvoir. Que le procureur Adou nous dise quelle est la loi qui lui a permis de faire libérer le député ? Tout ce qu’il a fait est illégal. Ce procureur doit démissionner de son poste. » Ce qui se passe est très grave. On est en train de créer un environnement dans lequel les représentants du peuple ne pourront plus circuler sans risquer de se faire lyncher en laissant en évidence leur macaron. Ce procureur a créé le buzz pour rien. Ce n’est pas dans un environnement agité qu’on mène la procédure pénale. »

Me Meité, Avocat du Député Yah Touré

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