[Côte d’Ivoire] Après l’incendie du village de Gandié (Gbonné): plus de 600 villageois sans abris

[Côte d’Ivoire] Après l’incendie du village de Gandié (Gbonné): plus de 600 villageois sans abris

– Le chef du village appelle le gouvernement au secours

Le village de Gandié dans la sous-préfecture de Gbonné dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, dans le département de Biankouma, a été le foyer de violences, à cause d’un problème foncier, le jeudi 10 mai 2018.

C’est un conflit, vieux de 4 ans qui oppose des allogènes à des autochtones qui a finalement tourné au drame. Le village de Gandié a été entièrement incendié. Le point du sinistre fait état d’aucune vie en perte humaine, mais les dégâts matériels sont énormes.

L’un des greniers dont le contenu est rendu en cendres

On note, plus de 400 habitations incendiées et plus de 700 personnes sans abri en déplacement dans 11 villages de la sous-préfecture de Gbonné.

Selon Salia Mamadou, président Coges de l’école dudit village, il y a 4 ans que le nommé, Goualo Bientôt a vendu une parcelle de terre de la forêt sacrée du village à Solo, un allogène. Ce dernier y a fait de la cacaoculture. Après le décès du vieux Goualo Bientôt, les jeunes du village vont demander à ce que l’étranger rétrocède la parcelle au villageois. Pour eux, il était temps que l’allogène quitte la forêt pour avoir profané la forêt sacrée.

Bien avant, selon notre interlocuteur le chef du village, Véhi Albert avait entrepris des négociations sans succès. Les choses vont tourner au drame dans l’après-midi du mercredi 9 mai, à la découverte du corps d’un manœuvre agricole allogène dans le champ.

Convaincus que ce sont les jeune autochtones, les allogènes s’organisent à leur tour le lendemain. Ils mettent  le feu à toutes les maisons du village pendant que les habitants sont au champ. Paniqués, les villageois se réfugient dans les villages voisins.

Il aura fallu un fort détachement de gendarmes afin de limiter les dégâts.

À ce jour, le sous-préfet de Gbonné, Albert Assagnan multiplie les rencontres avec les différentes communautés afin de consolider les positions.

Quant au chef du village, il appelle le gouvernement au secours après avoir tout perdu. « (…) Nous sollicitons l’aide du gouvernement. Nous avons perdu tous nos biens, nos cases, maisons, greniers et argent. Si rien n’est fait, ce sera l’hécatombe dans notre village qui compte plus de 600 armes », plaide Vehi Albert.

Doumbia Balla Moise, district des montagnes

 

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