[Audit de la FIF par la FIFA] Ce que je pense (Fernand Dédeh)
La FIFA a saisi la FIF le 27 avril 2017 par courrier pour un audit judiciaire. Les réseaux sociaux ont ébruité l’affaire qui était devenue « super sensible » à la fédération ivoirienne de football. Les auditeurs de la FIFA sont attendus à Abidjan du 14 au 25 mai 2018.
À 72 h de la date indiquée, la fédération ivoirienne de football sort de son silence et fait connaître ses préalables. Elle est d’accord pour l’audit mais à deux conditions
1- comprendre le sens du mot « judiciaire » qui l’accompagne
2- Elle souhaite que l’audit prenne en compte seulement les financements FIFA et non les fonds reçus de l’Etat de Côte d’Ivoire et de ses sponsors. La FIF ajoute que « depuis 2016, elle n’a plus reçu de financement de la FIFA ». Autant dire que les auditeurs de la fédération internationale n’ont rien à faire à Abidjan.
En réalité, la FIF soupçonne l’instance internationale de faire le jeu de ses adversaires, le groupe de dirigeants de sport qui demandent depuis le 29 décembre 2017, une assemblée générale pour la révocation du président Sidy Diallo. Les deux parties s’étaient retrouvées le 20 mars 2018 à Zurich. La rencontre avait accouché d’une souris.
Au sortir de la table ronde, les clubs dissidents avaient annoncé l’accord de la FIFA pour un audit des comptes de la FIF sur la base des documents fournis. Le président de la FIF, Sidy Diallo et son vice-président, Sory Diabaté avaient uni leurs voix pour démentir cette information. De toute évidence, la FIFA garde la main dans le dossier ivoirien. L’audit judiciaire vient comme la suite logique de la table ronde de Zurich. La FIFA poursuit sa médiation.
Ce que je pense. Le football ivoirien souffre terriblement de ce qu’il faut convenir désormais d’appeler « la crise à la FIF ». Sory Diabaté l’a ouvertement déclaré lors de la rencontre avec les dirigeants des clubs au mois d’avril. « Vous ne savez ce que cette crise nous coûte. », avait-il dit. Il faut alors sortir au plus vite de cette turbulence.
Rien à cacher. La fédération a fait le point aux clubs présents à l’hôtel Seen au mois d’avril. Le président Sidy Diallo avait alors affirmé « Nous n’avons rien à cacher. »
1- Il a confirmé que la FIFA n’avait plus mis de fonds à la disposition de la FIF depuis 2016
2- Les projets financés par la FIFA ont été exécutés: cas de l’éclairage du stade Champroux et du Parc des Sports.
3- La pelouse synthétique du stade de Yopougon est un financement FIFA. Pareil pour la pelouse synthétique du stade d’Abobo. Le retard observé à Abobo est dû à la pluie.
Sidy Diallo et Sory Diabaté avaient révélé avoir subi un audit de l’inspection générale d’Etat qui n’avait rien révélé. Au contraire, selon les deux responsables, l’inspection d’Etat a proposé:
1- le détachement d’un régisseur du trésor auprès de la FIF pour la gestion des fonds reçus de l’Etat
2- la mise à disposition du Président de la FIF d’une voiture de commandement
3- la mise à disposition du président de la FIF d’une garde rapprochée
Concernant le contrat à Canal Horizons, Sidy Diallo et Sory Diabaté s’étaient montrés ouverts
1- Le contrat est de 1,5 milliards dont un peu plus de 900 millions redistribués aux clubs.
2- Un peu plus de 300 millions FCFA pour la production des matches
3- Un peu plus de 100 millions pour la montée satellite. Sory Diabaté avait même ajouté « maintenant que la RTI produit nos matches, nous réalisons une économie sur la montée satellite. Ce qui nous permet de donner plus de moyens aux clubs. »
Au regard des affirmations des dirigeants de la FIF, la transparence doit être le leitmotiv. La FIFA est dans un rôle-médiateur. La FIFA a été saisie. Elle veut aider au règlement de la crise. La FIF a tort de se mettre dans la peau de « bête assiégée ». Elle ne peut être seule contre tous. Elle doit au contraire, montrer patte blanche à la FIFA et confondre totalement et définitivement, ses détracteurs… Le conseiller n’est pas le payeur. Malheureusement!
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