[Côte d’Ivoire] Attention à la liste grise GAFI
L'inscription de la Côte d'Ivoire sur la liste grise du GAFI soulève des inquiétudes quant à l'impact sur l'économie, la stabilité politique et la transparence financière du pays.
Abidjan, le 29 octobre 2024 (crocinfos.net) – L’inscription récente de la Côte d’Ivoire sur la liste grise du Groupe d’action financière (GAFI) suscite des interrogations quant aux implications pour l’économie et le positionnement international du pays. Elisa de Anda Madrazo, présidente du GAFI, a indiqué que cette mesure vise à inciter les autorités ivoiriennes à renforcer leurs efforts contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, deux enjeux incontournables pour assurer la transparence et la sécurité du système financier.
Le GAFI, organisation internationale, surveille l’application des normes de conformité financière au niveau mondial, regroupées dans ses 40 recommandations. Ces dernières portent sur des aspects essentiels, tels que le cadre juridique pour criminaliser le blanchiment, les mesures préventives dans les institutions financières, la transparence des bénéficiaires effectifs, et les pouvoirs des organismes de régulation pour mener des enquêtes et poursuivre les contrevenants.
‘’Bien que moins contraignante que la liste noire, cette classification pourrait dissuader les investisseurs étrangers, déjà hésitants à s’engager dans des juridictions perçues comme risquées.’’
Pour la Côte d’Ivoire, l’impact d’une inscription sur la liste grise est significatif. Bien que moins contraignante que la liste noire, cette classification pourrait dissuader les investisseurs étrangers, déjà hésitants à s’engager dans des juridictions perçues comme risquées. L’incertitude entourant les flux financiers pourrait également exacerber la méfiance dans le secteur bancaire, notamment les échanges et nuire aux coûts de financement.
Les répercussions de cette situation s’étendent au-delà des enjeux financiers. Un affaiblissement économique pourrait entraîner une augmentation du chômage, des tensions sociales et, par conséquent, une instabilité politique croissante. De plus, les relations diplomatiques de la Côte d’Ivoire pourraient être affectées, entraînant une diminution des soutiens et des aides internationales.
Pour sortir de cette liste, les réformes sont indispensables. Le pays doit démontrer au GAFI des avancées concrètes dans l’application des mesures correctives. Ce processus exige un engagement continu des autorités, une coopération entre les différentes institutions et un suivi rigoureux des progrès par les instances de régulation.
Sériba Koné
Encadré
Un suivi rigoureux des institutions impliquées
Pour figurer parmi les pays modèles du GAFI, la Côte d’Ivoire doit, par l’intermédiaire de la Direction générale des marchés publics (DGMP) et de la Direction générale des mines, publier la liste des bénéficiaires effectifs, conformément à la loi n° 2013-867 du 23 décembre 2013 sur l’accès à l’information d’intérêt public. Un flou persiste autour des bénéficiaires effectifs. Conséquence : la Côte d’Ivoire est à un carrefour critique en matière de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme, deux enjeux fondamentaux pour assurer la transparence et la sécurité de son système financier.
Sériba K.
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