Cote d’Ivoire: debat autour du parti unifie, Ange Dagaret(Pdci-rda):” or, ce qui est flou devient toujours evanescent!”
Entre nous, parlons-en ! Sans prononcer d’anathème contre qui que ce soit.
Comme ce titre inutilement provocateur de ce journal. Qui oublie que ce sont ceux qu’il qualifie, aujourd’hui, de torpilleurs ; ce sont ceux-là qui étaient, hier, les chantres très applaudis et félicités de l’acceptation (pas évidente) par tous. De l’appel de Daoukro d’un candidat unique du RHDP à la présidentielle de 2015. Contre vents et marées dans ce pays ! Alors, parlons-en franchement à travers des faits !!! Et pas n’importe lesquels des faits mais par des faits concrets. Soutenus par des paroles entendues, des écrits lus, ici et là et par des actes vécus dans notre histoire commune récente et non lointaine.
Tout a commencé par notre opposition éparse, individuelle puis commune au régime de la refondation. Incarné par le président socialiste de la République de Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo (aujourd’hui en otage à la Haye).
Notre unité d’action politique était nécessaire pour avoir raison de son régime et du leader de gauche par les urnes. Et non forcément par les armes comme cela fut le cas (du 27 mars au 11 avril 2011).
Tel que ce régime et son président socialiste étaient entrain de phagocyter nos cadres en mission dans ses gouvernements successifs de large ouverture ; qu’imposait la situation politique difficile et diffuse dans notre pays, l’union des héritiers politiques de Félix Houphouët-Boigny était indispensable.. Elle était appelée de tous les vœux pour battre le candidat de la LMP. Après le condamnable et idiot coup d’Etat perpétré par les ennemis intérieurs et extérieurs irréductibles du parti libérateur et fondateur de la Côte d’Ivoire moderne.
Telle que la LMP devenait forte, il lui fallait un pendant aussi fort, le RHDP, pour équilibrer les forces politiques sur le terrain de la mobilisation des Ivoiriens. Les héritiers politiques du président Félix Houphouët-Boigny ne pouvaient que faire fi de leur division politiquement contreproductive et inutile pour réussir. Là où ils étaient tous condamnés à disparaitre.
C’était ainsi qu’ils avaient compris la nécessité de s’unir à partir d’une plateforme politique. Qu’ils ont signée le 18 mai 2005. Dans laquelle il était convenu que les partis houphouétistes signataires présenteraient chacun son candidat au premier tour de l’élection présidentielle de 2010. Et au second tour, le parti dont le candidat serait le mieux placé bénéficierait du soutien collectif des autres partis. N’ayant pu accéder au second tour. Ce qui était la belle procédure souhaitée. Et A encourager pour la manifestation de la démocratie plurielle. C’était ainsi que les partis ci-après nommés le PDCI-RDA, l’UDPCI, le MFA et plus tard le PIT et l’UPCI ont apporté leur soutien sans faille au candidat du RDR, devenu celui du RHDP. Selon l’esprit, la lettre et les actes concrets de cette plateforme.
Puis la contestation des résultats du second tour de la présidentielle du 28 novembre 2010 suivie de la grave crise postélectorale armée et le refuge des cadres houphouétistes dans un grand hôtel de la Riviera Golf ont soudé l’union de ceux-ci. Autour de l’idéal de vivre ensemble et de gérer ensemble la Côte d’Ivoire. A partir du lieu où ils s’étaient tous refugiés. Ils devenaient ainsi sept associations politiques et militaires (le PDCI-RDA, le RDR, l’UDPCI, le MFA, le PIT, l’UPCI et les forces nouvelles). Débutés le 6 décembre 2010.
Leur volonté de gérer ensemble va encore s’accroître et se concrétiser à travers la formation de différents gouvernements. Dont la composition donnait aux grands et aux petits partis selon leur importance sur l’échiquier politique dans le partage des sièges, de deux à sept, à une dizaine de membres.
Les forces nouvelles qui n’étaient pas un parti politique constitué ni signataires de la plateforme des houphouétistes de Paris ; mais qui avaient d’une manière ou d’une autre, participé par la force des armes à l’accession des héritiers houphouétistes au pouvoir d’Etat, bénéficièrent en premier de la primature (Guillaume Soro Kigbafori) et de certains postes de souveraineté, dans les gouvernements successifs. Ensuite cette deuxième institution de l’exécutif passa au PDCI-RDA (Jeannot Ahoussou Kouadio) puis au PDCI-RDA (Daniel Kablan Duncan) et enfin au RDR (Ahmadou Gon Coulibaly), présentement.
Mais avant que la primature ne parvienne actuellement au RDR et la vice présidence de la République de Côte d’Ivoire au PDCI-RDA ; il eut ce que je qualifie d’”anagoplan” (de blaguer et tuer) dans cette coalition (finalement) devenue celle de deux partis: le PDCI-RDA et le RDR. Puisque le RHDP, au regard de la composition actuelle du gouvernement et des discours précédemment entendus sur l’alternance au pouvoir d’Etat ne repose que sur ces deux formations politiques. Selon l’appel de Daoukro du 17 septembre 2014. Qui, à mon avis, est exclusif. En ce sens qu’il ne prend pas en compte les autres partis qui prétendent en être des membres actifs. Et qui, à considérer ce qui se passe actuellement, sont pratiquement des membres figuratifs. Ce sont les paroles et les actes qui le démontrent
Au nom de la stabilité politique et du retour définitif de la paix en Côte d’Ivoire ; et pour le travail abattu par le président Alassane Ouattara (il faut bien le reconnaitre), le président du PDCI-RDA n’a pas tenu compte de ce qui liait les partis frères du RHDP à travers la plateforme du 18 mai 2005. Et il a lancé son appel en demandant aux partis frères de ne pas présenter un candidat de leur parti. Mais tous devaient soutenir celui qu’il désigna comme le candidat unique du RHDP. A la présidentielle de 2015. Qu’il a confirmé expressément à l’inauguration du pont HKB, le 16 décembre 2014. Où il avait tenu ces propos : « Ce pont à lui tout seul vaut pour son constructeur plus qu’un mandat !». clamait-il ! Avec fierté !
Ce qui en disait long sur sa volonté affirmée de permettre au président de la République sortant, Alassane Ouattara, d’obtenir un deuxième mandat à la fin du premier.
Son initiative personnelle faisait certes grincer les dents des militants. Mais elle n’exigeait pas que l’on s’y oppose ouvertement. Au vu du travail abattu par le président de la République sortant. Un mandat de plus! C’était pour parachever les chantiers ouverts pour la reconstruction de notre pays. En dehors de ceux qu’il avait qualifiés d’irréductibles à son appel de Daoukro. Et qui, si l’on y prend garde, ridiculiseront sûrement tous ceux qui sont, aujourd’hui, traités de « torpilleurs » et à qui il est exigé d’ « arrêter ça ». A la Une d’un journal.
Avec les mic mac que je constate autour de la concrétisation de l’appel de Daoukro dans les faits actuels; et, en faveur d’un militant actif du PDCI-RDA, à l’élection présidentielle de 2020 dans le cadre du RHDP. Je suis sceptique du retour de l’ascenseur à son envoyeur.
Une option politique diversement interprétée depuis qu’elle a été proposée par le président du PDCI-RDA et président de la conférence des présidents du RHDP.
Dès qu’elle a été suggérée, le président Alassane Ouattara principal bénéficiaire de cet appel n’était pas allé dans le même sens que le président du PDCI-RDA. Lors de sa traditionnelle conférence de presse à la fin de ses visites d’Etat, il avait, face aux journalistes, et a Daoukro, pratiquement pris le contrepied du contenu de l’appel de Daoukro. Il avait soutenu que le choix du candidat à sa succession se ferait dans le cadre du parti unifié, du RHDP. Et que celui qui le serait, sera le meilleur d’entre les cadres de ce parti unifié.
Le principal bénéficiaire de l’appel de Daoukro, le président Alassane Ouattara n’était donc pas en phase avec le président Bédié. En fonction de leur conception respective sur la question de l’alternance et du parti unifié. Ils avaient ce même jour, deux visions contraires. Le président Bédié souhaitait une alternance entre le RDR et le PDCI-RDA dans la perspective d’un parti unifié qui s’appellerait PDCI-RDR. Sans que les autres partis membres n’y soient mentionnés. C’était déjà des contradictions internes qui n’étaient pas propices ni évidentes pour un débat fructueux sur l’avènement d’un parti unifié dénommé le RHDP. L’esprit des deux leaders ne s’accordait pas. Notre envie de conserver le pouvoir dans le cadre du RHDP, à l’election presidentielle de 2015, nous avait tellement aveuglés que nous n’avons pas prêté attention aux propos contradictoires de nos deux leaders. Ce qui provoque tous ces doutes et volte-face autour de ces deux questions politiques.
A l’occasion de la célébration du premier anniversaire de l’appel de Daoukro le 17 septembre 2015, j’étais dans la tribune officielle. Et j’ai entendu le président de la conférence des présidents des partis membres du RHDP, lancer un deuxième appel (encore) de Daoukro. Dans lequel il invitait tous les frères et sœurs houphouétistes à rejoindre la maison du père, de revenir au PDCI-RDA. Cet appel avait soulevé des vivats et des cris de joie dans la foule des militants si nombreux et assis sous les bâches. Quelle fut la réponse du RDR à cet appel à l’union et aux retrouvailles des frères dans la maison commune du père? Ce fut un NON cinglant et retentissant! Pour un RHDP ou rien. Qu’est-ce qu’il y a dedans? Pour qu’on en fasse un groupement politique légal le 5 août 2015 à l’insu des bases? C’est un manque total et de considération des militants.
Puis il est advenu le 16 février 2016 un communiqué du directoire annonçant la création d’un parti unifié, le RHDP. Ce communiqué commenté à la télévision ivoirienne provoqua un tonnerre de protestations et de contestations de part et d’autre. Particulièrement au PDCI-RDA. Ce qui permit aux décideurs du RHDP de repréciser leur pensée à travers des explications pour dire qu’il ne s’agissait pas de la création d’un parti unifié. Toute suite et maintenant ! Mais d’un processus devant conduire à la création d’un parti unifié, plus tard. En attendant d’y arriver; tous les partis membres du RHDP restent autonomes et souverains et peuvent vaquer à leur fonctionnement et à leur organisation.
Ce dernier plan trompe-l’œil avait pour objectif essentiel de ne pas démobiliser les bases face à la volonté du président de la République réélu d’organiser un référendum pour l’adoption d’une nouvelle constitution, le 30 octobre 2016. Donc, il fallait mettre balle à terre pour qu’il y ait une forte participation des Ivoiriens militants sympathisants du RHDP. Au référendum. En vue d’atteindre un taux de participation honorable et louable de 42,42 % selon la CEI. Pour la nouvelle constitution adoptée à 93,42%. Contre laquelle l’opposition avait appelé à un boycott du vote.
L’intention d’un parti unifié a été exprimée par les leaders de nos partis politiques revendiquant l’houphouétisme comme philosophie politique. Comment et pourquoi ? Est-ce dans les textes de la plateforme ou dans la gestion commune des affaires publiques de notre pays dans le cadre du RHDP. Ou bien est-ce parce qu’un leader d’un parti membre au pouvoir dans une coalition travaille si bien que tous les partis devront se saborder pour donner vie à un parti unifié ? Je ne le crois pas. Et non plus ce n’est pas du tout la bonne manière.
Des exemples de partis unifiés existent à travers le monde. Proche de nous, en France, il y a eu l’UMP (Union pour un mouvement populaire) de Jacques Chirac. Elle est d’abord l’Union de la majorité présidentielle créée dans la perspective des législatives de 2002. Elle est issue de trois forces politiques principales : gaulliste, libérale et centre-droit. En vue « d’unir les forces politiques de toutes les droites » Elle en est l’un des exemples les plus édifiants.
Crée le 17 novembre 2002 à la suite du second mandat du président Jacques Chirac, elle s’est muée en Les Républicains, le 30 mai 2015 ; après la défaite de Nicolas Sarkozy à la présidentielle française en tant que candidat de l’UMP. Il est devenu le président fondateur de Les Républicains pour se repositionner à la présidentielle de 2016. A laquelle il échoua lamentablement aux primaires de Les Républicains sans y avoir même accédé. La dénomination « Les Républicains » a même fait l’objet d’un débat houleux au bureau politique de l’UMP. Avant de triompher. De même que ses statuts fondateurs par une consultation populaire des adhérents.
Alors, avant d’aboutir à un parti unifié, un processus démocratique devrait accompagner la fusion des partis qui vont le fonder (le RHDP). Ce sont les membres des partis l’ayant exprimé qui vont adouber et adhérer au nouveau parti unifié. A travers des consultations populaires de leurs membres respectifs et non par l’imposition d’une volonté exprimée. Fut-elle celle d’un ancien président de la République et d’un président de la République en exercice.
Il s’agit de la vie des hommes que l’on ne devrait pas conduire sans leur avis. Les instances de nos partis sont mises en place pour ce genre de procédure. C’est un impératif démocratique de prendre l’avis important des militants. Chirac était le fondateur du RPR, il pouvait en disposer comme il le voulait et le saborder. Ses militants pouvaient grogner mais sa volonté pouvait être prépondérante.
Le président Bédié et son ancien ministre de la santé, Guikahué ne sont pas les fondateurs du PDCI-RDA. Ils héritent de quelque chose qu’ils n’ont pas crée. Le premier avait douze ans et son numéro deux n’était pas même né. L’un était le président successeur du président fondateur et l’autre était l’un des secrétaires nationaux du secrétariat général sous Laurent Dona-Fologo lorsque l’héritage politique de Félix Houphouët-Boigny a plié l’échine sous le poids des armes sans casser. Leur premier devoir n’est pas ailleurs que de nous laisser le PDCI-RDA tel que son principal fondateur le leur a laissé. A défaut de le faire revenir au pouvoir (s’ils ne peuvent pas) ! Entre-nous ; voilà la vérité qui prévaut et qui doit être dite ! Et dont il faut tenir compte avant toutes ces tergiversations et ces querelles trompeuses et de quelle que nature que ce soit !
Au soixante septième anniversaire du PDCI-RDA, le 27 avril 2013, au gala organisé dans un grand hôtel de Cocody par l’ex DG du PDCI-RDA, Désiré N’Zi Assamoi ; le président Bédié avait souhaité « Cent ans au PDCI-RDA ! » Et c’est possible pourvu que l’on respecte la mémoire du bâtisseur de la Côte d’Ivoire moderne !
Si le RHDP comme le PDCI-RDA vient de DIEU, il s’imposera pour longtemps aux Ivoiriens. Mais s’il vient de la malice des leaders pour leur unique positionnement personnel et pour faire souffrir leurs militants respectifs, il disparaitra comme il est venu à cause de son but inavoué et caché aux militants.
Le PDCI-RDA a perdu le pouvoir par un coup d’Etat et non par les armes. Et ceux qui détenaient les armes de sa déchéance du pouvoir d’Etat et leurs complices avaient trois objectifs principaux dans leur agenda caché. C’etait chasser l’individu Henri Konan Bédié du pouvoir d’Etat, dissoudre la force politique nationale qu’est le PDCI-RDA et reverser son patrimoine privé dans celui de l’Etat. Mais le général putschiste Robert Guéï ne l’avait pas voulu ainsi. Même s’il reste et restera toujours dans la mémoire collective ivoirienne celui par qui le malheur est arrivé au paisible et pacifique peuple ivoirien. Il n’avait pas voulu détruire le seul héritage politique de l’homme d’Etat qu’il considérait comme son père spirituel et son bienfaiteur. L’ex chef d’Etat major de Félix Houphouët-Boigny et l’ex ministre d’Henri Konan Bédié avait par ce seul fait, fait œuvre utile. En épargnant la seule trace politique parmi ses grandes œuvres de construction nationale.
En tenant compte de ce que je viens de rappeler les torpilleurs ce ne sont pas ceux qui expriment leur opinion en fonction de l’attente generale des Ivoiriens et des militants du PDCI-RDA. Mais ceux qui croient que le RHDP est si fort qu’il demeurera toujours et éternel. Les lignes politiques (si ceux qui sont aveuglés par le pouvoir absolu l’ignorent) ; elles ont gravement bougé dans ce pays. Qu’on ne s’y trompe pas ! Deux courants politiques s’affronteront désormais dans ce pays. Les houphouétistes et les gbagboistes!
Surtout les houphouetistes qui resteront dans le droit fil politique du premier président de Côte d’Ivoire, Félix Houphouët-Boigny. A travers une démocratie apaisée par le dialogue, le pardon, la tolérance et la paix préalable à toute coexistence entre les habitants d’un même pays. Loin de l’affairisme caractérisé, du tribalisme rempant, de l’ethnocentrisme primitif, du régionalisme exacerbé, du clanisme éhonté et de toute exclusion érigée en système de gestion de la vie nationale. Et les gbagboistes dont le mentor est détenu sans une moindre preuve d’accusation dans les geôles d’un pays tempéré. Et, qui fait, aujourd’hui, (qu’on le veuille ou non), figure d’un grand martyre national et d’un référent politique. Avec lequel il faudra compter dans les débats politiques futurs en Côte d’Ivoire. Cela est indéniable ! Parce que tout y concourt dorénavant!
Que ceux qui veulent le comprendre qu’ils le comprennent! Ce qui semblait être acquis dans ce pays ne l’est plus ni ne le sera plus jamais!!! Désormais les yeux des Ivoiriens sont ouverts !!! Après tant de malheurs que ce peuple ivoire a connus, subis et vécus. Après tant de souffrances qu’il a endurées ! Le coup d’Etat ! La rébellion et ses effets néfastes ! La crise postélectorale armée causant tant de désolations et des morts ! L’Ivoirien a vécu le pire qu’un peuple si pacifique ne méritait pas de vivre. Il en est aguerri. Et plus rien ne lui fera plus peur. Il sait maintenant ce qui lui faut pour souffler un tout peu et avoir un peu de répit. Le PDCI-RDA !!! Car ce qui est flou devient toujours évanescent!
Merci à vous!
A bientôt… !
Ange Dagaret Dassaud
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