[Côte d’Ivoire] Évasion de 20 personnes du Tribunal du Plateau : des zones d’ombre que doit élucider le Procureur de la République #sécurité

[Côte d’Ivoire] Évasion de 20 personnes du Tribunal du Plateau : des zones d’ombre que doit élucider le Procureur de la République #sécurité

Après les mutineries qui ont paralysé le pays depuis le début de l’année, une nouvelle forme de terreur a vu le jour avec l’attaque des commissariats de police, de camps de gendarmerie et d’établissements financiers. Comme si cela ne suffisait, une vingtaine de prisonniers s’est évadé du violon du Tribunal de 1ère instance d’Abidjan-Plateau en plein cœur de la capitale économique de la Côte d’Ivoire.

Les populations s’interrogent toujours sur ce qui s’est réellement passé au Tribunal et sur l’identité des 20 personnes évadées. Ph. À titre d’illustration

À ce jour, après cette évasion spectaculaire, digne des grands classiques d’Hollywood, après un communiqué laconique du procureur de la République, Adou Richard, aucune liste officielle des évadés n’a été publiée, confirmant tout le mystère qui entoure la qualité des 20 personnes évadées. Sur la question, les populations ivoiriennes attendent des éclaircissements de la part du procureur de la République

L’école nationale de police, les commissariats des 16ème  et 17ème  arrondissements de Yopougon, celui d’Adzopé, la Brigade Anti-Emeute(BAE), des brigades de gendarmerie, la prison de Gagnoa ont été attaqués par un commando “sans visage” utilisant le même mode opératoire. Braquage d’armes et pillages d’établissements financiers avant de s’épanouir dans la nature.

Les ministres de la Sécurité et de l’Intérieur Issa Diakité et celui de la Défense, Hamed Bakayoko ont annoncé des interpellations de militaires et de civiles grâce aux caméras de surveillance, dans le cas de l’attaque de l’école de police. S’il est vrai que cette réaction des “sécurocrates” ivoiriens a été salué par les populations ivoiriennes redoutant cette nouvelle forme de ‘’terreur”, force est de reconnaître que le mystère reste entier quant aux vrais visages de ces commandos et leur véritable motivation surtout qu’ils se gardent de faire des victimes (morts) dans les rangs des forces de l’ordre. Le moins que l’on puisse dire c’est que les commandos  “sans visages” ne sont  pas prêts  à baisser les armes.

Des visages qu’on cache à la presse et aux populations

La Côte d’Ivoire, selon les autorités actuelles caressent le secret espoir,  d’être émergente  à l’horizon  2020. Cela passe par la gestion rigoureuse des affaires et de la chose publique notamment par la diffusion d’informations nues et propres susceptibles, non seulement d’apaiser les populations apeurées, mais aussi et surtout, de garantir un climat propice pour les affaires. Mieux, ces personnes qui devaient être jugés sont désormais considérées comme de dangereux “fugitifs” qui menacent la vie des populations.

Dans le fond, à droite le poste de police d’où sont paris les évadés. Ph. Dr

Pour cette raison, comme au Farwest,  tels des “Wanted”, les portraits et noms de ces dangereux individus doivent être placardés dans les commissariats de police et les lieux publics sur toute l’étendue du territoire national et dans la presse. Selon certains observateurs, en  ne le  faisant pas, le communiqué qualifié de ‘’laconique’’ du JT du 08 août 2017 donne raison à ceux qui accusent le procureur Adou Richard  de vouloir ‘’sauver’’ sa face.

Pis, alors que certaines “mauvaises langues” avancent une évasion montée de toute pièce pour des besoins obscurs, d’autres par contre avancent l’hypothèse d’auto-attaque…En tout état de cause, la rumeur enfle et le procureur est appelé à faire la lumière sur l’identité de ces personnes au nombre desquels, il pourrait avoir de grands criminels. Qui viennent gonfler le rang de ceux qui courent toujours et continuent de perpétrer  des attaques à travers toute la Côte d’Ivoire.

C’est donc à juste titre que certaines personnes accusent le procureur d’assurer  ‘’sa sécurité’’ (parce que lui, connaît l’identité des wanted) au détriment de celle du  peuple. D’ailleurs, point n’est besoin de rappeler qu’avec la révolution technologique  l’heure des faux complots est révolue. : “L’eau est certes  versée  mais elle peut se récupérer par la pluie”, témoignent certaines langues. Et cette pluie, ce sont les paroles limpides et claires sur l’évasion des 20 personnes dont les contours demeurent encore flous.

Du mystère autour du footballeur sénégalais Oumar Cheick
 
“Ayant appris qu’un footballeur répondant au nom d’Oumar Cheik Tidiane était parmi les évadés, Linfodrome a entrepris, depuis lors, des investigations pour avoir de plus amples informations sur ce supposé sportif. Mais jusqu’à présent, l’œil fouineur de Linfodrome n’a pas encore reçu la fiche signalétique d’un footballeur sénégalais répondant au nom d’Oumar Cheik Tidiane”, indique le confrère “linfodrome” qui a d’ailleurs publié la liste des 20 évadés sans pour autant donner de plus amples informations sur leur dangerosité.

« Ce mardi 8 août 2017, aux environs de 11h, des détenus, extraits de la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan, qui venaient de recevoir des notifications en cabinets d’instruction, ont agressé des agents de police, en mission de déferrement au Palais de Justice d’Abidjan-Plateau, occasionnant ainsi l’évasion de vingt personnes, dont dix détenues et dix déférées», avait indiqué le procureur de la République, Richard-Christophe Adou, dans un communiqué le lendemain de cette évasion. Non sans indiquer qu’une enquête était en cours. Quelques jours après, la liste des 20 évadés a été publiée par le confrère linfodrome, sans toutefois rassurer l’opinion qui attend de plus amples informations. Autant affirmer que c’est une symphonie inachevée. En attendant, les 20  évadés, eux courent toujours.

Encadré1  : Ces interrogations qui entourent ‘’le Best-seller’’ de l’année…

Le procureur de la République, Richard Christophe Adou. Ph.Dr

On ne le dira assez. La rocambolesque évasion du violon du Tribunal d’Abidjan-Plateau continue d’alimenter les conversations en dépit  des assurances du procureur de la République Adou Richard. En effet, plus de 12 jours après ladite évasion, les Ivoiriens et les observateurs continuent de se poser mille et une questions quant aux zones d’ombre qui entourent “le feuilleton 12 évadés du Tribunal d’Abidjan” qui est en passe de devenir un “Best-seller”.

De fait pour qui connaît le centre  de la capitale économique de la Côte d’Ivoire, le Plateau est une zone de grande agglomération du fait de toutes les activités qui s’y déroulent. Autant dire  qu’à 11 heures où a lieu la spectaculaire évasion, le Plateau était encombré à cause de la circulation et les embouteillages indescriptibles. D’ailleurs, le Tribunal d’Abidjan-Plateau de par sa situation géographique, est  considéré comme un périmètre sécurisé. Vu que qu’à quelques encablures, se trouvent respectivement la police criminelle, le commissariat du 1er arrondissement , le commandement supérieur de la Gendarmerie, la Préfecture de police, l’état-major des Armées, un peu plus loin, la Sûreté nationale sans oublier le dispositif de sécurité  mis en place autour de  la Présidence, la Primature, l’Assemblée nationale et toutes les institutions de la République qui jouxtent le temple de “Thémis”.

Sans omettre les caméras de surveillance, cachées dans des angles bien connues des agents de la sécurité. Qui disons-le tout net, à en croire les autorités ivoiriennes du fait de ‘’leur efficacité’’ ont permis d’interpeller les auteurs de l’attaque de l’école de police sis à Cocody. Aussi curieux que cela puisse paraître, les mêmes caméras ont perdu de ‘’leur efficacité’’ quand il s’est agi d’évasion au cœur du Plateau. Une autre question et non des moindres, c’est incontestablement celle relative au véhicule du magistrat braqué qui en dépit de son immatriculation (sûrement révélée par la victime) qui a pu, comme par un tour de magie se retrouver à la “casse” de la commune périphérique d’Abobo.

En tout état de cause, sur ces différentes questions, le Procureur Adou Richard dont les enquêtes sont en cours, a observé un silence radio. Quant aux populations, elles sont impatientes d’être éclairées sur ce qui est convenu de qualifier sur les bords de la lagune Ebrié, ‘’le Best-seller de l’année.’’

EKB

Encadré 2: Une symphonie inachevée…

Qui sont réellement les 20 personnes évadées du Tribunal d’Abidjan-Plateau, le 08 août 2017? Le mystère reste entier. Tant, les spéculations vont bon train. Le procureur de la République,  Adou Richard qui, il faut le dire n’est pas avare en déclaration a eu la réaction que les populations attendaient dans les premières heures de l’évasion.

Malheureusement, pour la suite, nombreux sont restés sur leur faim. Justement, parce que jusqu’à ce jour, aucune liste officielle n’a été publiée par les service du Parquet du tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau en dehors de celle publiée par le confrère l’infodrome qui n’a jusque-là pas été l’objet de démenti de la part  des autorités judiciaires ivoiriennes. Pis, le degré d’accusation et la qualité des dangereux individus qui courent encore depuis douze jours ne sont pas  connus  par les populations qui sont encore sous le choc de ce” film”. Ces détenus, en instance de jugement demeurent un danger permanent pour les populations qui redoutent des représailles de la part de tous ces délinquants.

Au demeurant, les populations attendent impatiemment la communication d’un numéro vert qui permettra aux populations de collaborer de façon franche avec les autorités sécuritaires de la Côte d’Ivoire. Ce sont là autant d’éléments qui confortent ceux des observateurs qui soutiennent mordicus que le dossier des évadés du Tribunal du plateau est une symphonie inachevée dans leur position.

EKB

La liste des évadés rendue publique par linfodrome

1-Oumar Cheik Tidiane (Sénégalais)

2-Tia Lucien, 32 ans (Ivoirien)

3-Chébié Jean-Christian, 23 ans (Ivoirien)

4-Christian Sé Shié (Ivoirien)

5-Daleba Zézé Christophe, 17 ans (Ivoirien)

6-Kéïta Siaka, 29 ans (Ivoirien)

7-Yehoua  Anselme, 20 ans ( Ivoirien)

8-Guei Thierry Williams, 19 ans (Ivoirien)

9-Antoni Guéi (Ivoirien)

10-Touré Aboubacar dit «  Gouverneur » (Ivoiro-guinéen)

11-Sawadogo Mohamed, 23 ans (Burkinabé)

12-Moussa Adamou, 22 ans (Nigérian)

13-Sidibé Kalifa (Guinéen)

14-Koné Abdul Aziz (Malien)

15-Koné Moustapha

16-Kéïta Siaka

17-Tangara Mohamed Bachirou

18-Kéïta Driassa dit Badri ou Torès (Nigérien)

19-Rachid Ibrahim

20-Kouame Samin (Ghanéen)

Source : linfodrome

 

 

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