[Côte d’Ivoire] Lancement du rapport 2017 sur l’état de la population mondiale : Mabingue Ngom présente un tableau peu reluisant pour l’Afrique #pauvreté

[Côte d’Ivoire] Lancement du rapport 2017 sur l’état de la population mondiale : Mabingue Ngom présente un tableau peu reluisant pour l’Afrique #pauvreté

Le directeur régional de l’Unfpa pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Mabingue Ngom a, lors du lancement du rapport 2017 sur l’état de la population mondiale au Golf hôtel d’Abidjan, le 17 octobre 2017, introduit son exposé sur trois points basés sur les inégalités de notre époque.

Une vue des participants

À l’en croire, premièrement, notre monde est de plus en plus confronté à une inégalité croissante qui affecte surtout les femmes et les jeunes. « Cette inégalité n’est pas seulement économique. »

Secundo, le conférencier a affirmé que cette inégalité concerne aussi le pouvoir, les droits et les opportunités. « Et ces nombreuses dimensions se nourrissent les unes les autres. »

Pour conclure, Mabingue Ngom a indiqué que chez la femme et la jeune fille, cette inégalité commence et est surtout centré sur les droits en matière de scolarisation et de santé de la reproduction,  particulièrement la capacité de choisir, si elle désire avoir des enfants, le nombre, quand, où et avec qui les avoir.

Selon le nouveau rapport de l’Unfpa, si l’on ne prend aucune mesure pour réduire les inégalités et que l’on ne parvient pas à protéger les droits des femmes les plus pauvres, le monde pourrait faire face à des troubles, la paix pourrait être compromise et les objectifs mondiaux de développement risquent de ne pas être atteints.

Un tableau peu reluisant qui se traduit en quelques chiffres. « La richesse cumulée des  1% de milliardaires du monde s’élève à plus de 7.7 milliards de dollars, ce qui équivaut incroyablement au PIB cumulé de 80% des pays du monde en 2015 », a-t-il indiqué.

En Afrique, environ 70% de la population est constituée de jeunes  de moins de 35 ans, dont 72%  vivent avec moins de 2 dollars par jour. « La pauvreté est plus accentuée chez les filles et femmes », a-t-il révélé.

Dans le secteur formel, les femmes occupent 4 emplois sur 10 et gagnent en moyenne deux tiers du salaire de leurs collègues masculins.

Les disparités entre les genres ont engendré des pertes évaluées à 105 milliards de dollars en Afrique subsaharienne en 2014.

« En Afrique de l’Ouest et du Centre, le ratio de scolarisation est de 78% pour les garçons et 69% pour les  filles, tandis que le taux d’accès au secondaire est de 38%pour les garçons et 31 % pour les filles », a poursuivi directeur régional de l’Unfpa pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.

Par ailleurs, les conséquences  en matière de santé maternelle démontre qu’en Europe de l’Ouest, le ratio des décès maternels est compris entre 6 et 8 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes.  En Afrique de l’Ouest, ce ratio est compris entre 400 et 600 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes.

« En d’autres termes, quand 1 femme meure de la grossesse en Europe de l’Ouest, ce sont environ 100 femmes qui en meurent en Afrique de l’Ouest », a-t-il révélé.

La situation en matière de planification familiale. Selon lui, en Afrique, le nombre moyen d’enfants par femme, mesuré par l’indice synthétique de fécondité (ISF), est de 4,5 enfants, contre une moyenne mondiale de 2,5 enfants par femme. « Ce niveau actuel de la fécondité fait que présentement, l’Afrique a le taux de croissance démographique le plus élevé au monde avec  plus de 2,5 % par an, pour une moyenne mondiale de 1,2 %. »

Cependant, en Afrique de l’Ouest et du Centre, les besoins non satisfaits en planification familiale (environ 24%). « La fistule obstétricale : un exemple de conséquence des inégalités sur les droits reproductifs des filles et des femmes : la fistule obstétricale, a été pratiquement éliminée dans les pays les plus riches du monde et dans les communautés les plus aisées des pays pauvres. »

Pour pallier cet état de fait, l’Unfpa fait un appel à tous les partenaires des gouvernements pour la centralité de la santé sexuelle et reproductive, et l’éducation de la jeune fille, incluant  la santé de la reproduction.

Kpan Charles

 

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