[Côte d’Ivoire/Présidentielle 2020] Le candidat du Rhdp investi dans un climat tendu à l’intérieur du pays
Abidjan, 23-08-2020 (https://crocinfos.net/) Alassane Ouattara, président auto-désigné du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et pour la paix (Rhdp) a été investi, au stade Félix Houphouët-Boigny, samedi 22 août 2020, dans un pays où, une partie de son peuple réclamait son départ dans une extrême violence.
Adama Bictogo, directeur exécutif du Rhdp a réussi l’union des forces vives du Rhdp autour du candidat de ce parti, Alassane Ouattara, à travers une forte mobilisation au stade Félix Houphouët-Boigny, ce samedi 22 août. Comme un seul homme, les militants et sympathisants du parti au pouvoir sont sortis massivement.
Ils sont venus des districts et des différentes régions de la Côte d’Ivoire pour être témoin de l’investiture d’Alassane Ouattara, leur candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre prochain. Ils ont bravé pour certains, la faim, la soif et le sommeil pour ne pas se faire raconter la cérémonie. À Abidjan, d’autres groupes de militants dont les quartiers sont proches du Plateau, commune où se trouve le mythique stade, le “Félicia’’ ont fait le déplacement par la marche.
Le tout dans un environnement politique où les marches sont interdites en Côte d’Ivoire depuis le mercredi 19 août dernier, en violation flagrante du respect des mesures barrières imposées dans le cadre de la lutte contre le Coronavirus par le conseil national de sécurité que préside, Alassane Ouattara, lui-même.
Pourtant, depuis le lundi 17 août 2020, le point de la marche dite “pacifique’’ de l’opposition, enregistrait plusieurs interpellations, des arrestations, des morts et plusieurs biens de personnes détruites. C’est dans cette vive tension sociopolitique menée par une opposition politique, qui ne veut rien lâcher malgré l’interdiction des marches que Alassane Ouattara a été investi.
Pour cette opposition significative, le souhait du président du Rhdp de briguer un 3e mandat à la tête du pays est une violation flagrante de la Constitution ivoirienne. Elle souhaite participer à la présidentielle, mais pas avec un candidat dont la légitimité est entachée d’irrégularité, reconnue par ses proches, qui jouent à la politique de l’Autriche. Le ministre de la justice, Cissé Bacongo, Ouraga Obou ont déjà expliqué au peuple ivoirien en 2016 “pourquoi Ouattara ne doit pas candidat en 2020’’. En outre, pour les opposants, cette marche arrière est la preuve que l’actuel locataire du Palais présidentielle ivoirien, “dit une chose le jour et son contraire la nuit’’.
Ainsi, pour se faire entendre face au dialogue politique rompu, ils ont choisi la rue. Là encore, leur moyen d’expression se heurte à un mur de roc. Le pouvoir en place a pris, le mercredi dernier, un décret d’interdiction de manifester sur la voie publique du 19 août 2020 au 15 septembre 2020.
C’est dans ce contexte délétère et peu démocratique que la Côte d’Ivoire est plongée, depuis quelques semaines, dans des manifestations d’une extrême violance dans certaines contrées.
Après Daoukro où les événements violents ont fait 3 morts et 78 blessées ainsi que la destruction de plusieurs biens, Bonoua, ville située à 75 Km d’Abidjan est devenue l’épicentre d’une rare violence. En attendant que le point officiel des destructions soit fait, des vidéos amateurs montrent clairement une ville en feu avec l’incendie du parc auto de la première compagnie de transport de ladite ville.
À Divo, à l’intérieur, du pays, c’est aussi la chasse aux biens et aux personnes. Les dégâts matériels et humains s’alourdissent chaque jour. L’horizon politique est sombre en Côte d’Ivoire. C’est dans ce bras fer teinté de feu et de sang que chaque parti politique prépare sa campagne, qui s’ouvre officiellement le 15 octobre 2020 pour prendre fin le 30 octobre 2020 à minuit.
Georges Kouamé
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