[Côte d’Ivoire Santé] 18 ans après sa création : le centre de santé de Vridi 3 enfin géré par la communauté #santé

[Côte d’Ivoire Santé] 18 ans après sa création : le centre de santé de Vridi 3 enfin géré par la communauté #santé

-Barakissa, le sacrifice ?

-Les premiers dons réceptionnés

-Une équipe de départ de sept agents pour démarrer

Le Centre de santé urbain communautaire (Csucom) de Vridi 3, Pointe des Fumeurs ou Zimbabwe a retrouvé son fonctionnement et sa gestion normale le lundi 15 janvier 2018, à la faveur de sa rouverture par l’émissaire du ministère de la Santé, Pr Samba Mamadou, directeur des centres de santé communautaires de Côte d’Ivoire.

La joie et la gaieté se lisaient sur le visage des populations de Vridi 3, le lundi 15 janvier 2018. Du chef central des communautés, M. Djedji Augustin, à la présidente des femmes burkinabè, Mme Kindo Fatoumata en passant par des présidents d’associations, l’atmosphère était bon enfant. Parées de leurs plus beaux habits, c’est avec des applaudissements nourris qu’elle (population) a accueilli l’annonce du premier don de matériel de leur centre de santé.

En effet, après 18 ans  (1999-2018) d’existence, la population estimée à environs 24000 habitants, se voit s’offrir son centre qui a été géré par un médecin-chef et un gestionnaire ; alors qu’il a été crée pour être géré par la communauté sous forme de Centre de santé urbain communautaire (Csucom). Conséquences : les mauvaises qualités de service, les mouvements d’humeur des populations, les décès de femmes en couche ou de bébés, la gestion opaque, ont perturbé le fonctionnement de cet établissement sanitaire de premier contact.

La journée du lundi 15 janvier 2018, s’écrit comme un nouveau jour qui, apparemment va effacer les mauvais souvenirs et écrire les belles pages du  futur. Après sa fermeture le 21 septembre 2016, suite à l’incident malheureux du 7 août 2016, après l’accouchement de Mme Sinaré Barakissa ; ainsi que les manifestions liées à sa rouverture, font désormais du passé.

Pour la gestion et le fonctionnement de la Csucom, le maire intérimaire de la commune de Port-Bouët, Touré Lasseni a, dans le cadre des ‘’menus d’amélioration du plateau technique du centre’’,  offert un lot de 29 matériels médicaux, composés entre autres, de  tensiomètre à mesure, de tables d’examen, de table gynéco, d’un réfrigérateur et de lampes gynécologies.

Le représentant de la ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Pr Samba Mamadou a, au nom Dr Raymonde Goudou Coffie traduit toute la reconnaissance à ce geste.

Cependant, il a tenu à rendre hommage au président de la Confédération des Etablissements sanitaires communautaires de Côte d’Ivoire (Cescom), par ailleurs président Conseil d’administration de la Formation sanitaire urbaine communautaire (Fsucom) de Yopuougon-Ouassakara-Attié, Ouattara Clément. « M. Ouattara, depuis que nous avons commencé à faire chemin ensemble, mon travail marche très bien ; vraiment, merci pour le soutien », a-t-il témoigné. « M. Ouattara n’est pas du ministère, il est comme vous. Il a une structure comme la vôtre qu’il gère, mais il est toujours disposé à m’aider, malgré ses charges», a-t-il ajouté.

Aussi, Pr Samba a-t-il livré officiellement le nom des sept agents qui travailleront désormais dans ce Csucom ‘’avant la mise en place effective des organes et les recrutements à avenir’’.

Le centre va fonctionner avec deux sages-femmes, Mmes. Ahouachi Valery et Bohoussou Marie Dorothée et cinq autres agents, des choix faits en accord avec le nouveau président du conseil d’administration élu en juillet 2017, Traoré Saïdou.

Quant au gestionnaire, M’Bro Fernand Gomez (contesté par la population), ‘’il a été remplacé’’. « Nous voulons avoir une meilleure visibilité de ce qui se passe ici et éviter des histoires de gestion », a conseillé Pr Samba.

Un nouveau défi à relever. Par ailleurs, le président de la Confédération des Escom est revenu sur les tristes évènements en les situant dans un contexte historique. Son témoignage du sacrifice fait par la reine Abla Pokou au 18e siècle pour sauver le peuple baoulé achevait de convaincre : « Ma joie est grande quand je revoie Barakissa, celle par qui, l’incident est arrivé. Chaque fois que vous m’avez invité ici, je vous ai toujours répété que ‘’parfois, il y a des sacrifices qui sont essentiels’’, parce que cela fait plus 17 ans, que cette structure devrait être gérée par la population ; mais cela n’a pas été le cas. Il aura fallu attendre en 2018. Autant vous dire que, Dieu est passé par Barakissa avant que le centre soit géré par la population. Elle demeure un symbole pour ce centre», a révélé Ouattara Clément.

Avant de situer les responsabilités : « Chers parents à partir d’aujourd’hui, la structure devient pleinement communautaire. Elle est gérée par vous à travers le président que vous avez élu. Désormais, c’est lui et son conseil d’administration qui gèrent vos problèmes de santé au quotidien. C’est à eux que ministère de la Santé va confier le personnel », a-t-il précisé.

En revanche, il a insisté sur le défi qui attend la nouvelle équipe et la population : « Par le passé, votre centre était géré par un médecin-chef et un gestionnaire, aujourd’hui c’est géré par le conseil d’administration. Vous devez faire mieux que ce qui était fait ».

Par ailleurs, il a invité la population à fréquenter le centre : « Vous ne devez pas attendre beaucoup de l’Etat. Retenez que depuis 20 ans, l’Etat a décidé de créer les centres de santé communautaire et de les confier à la population. » Poursuivant, il a dit ceci : « C’est ce que vous payez (recouvrez) que le conseil d’administration va réinvestir pour votre santé. La nouvelle équipe et les agents doivent descendre dans les différents quartiers pour vous sensibiliser à fréquenter le centre afin d’éviter d’acheter les médicaments de la rue.»

Le nouveau conseil d’administration du Csucom de Vridi 3, se voit confier un nouveau défi à relever. Surtout qu’il doit sensibiliser plus 24 000 habitants à se départir d’une pratique à la peau dure : l’achat des médicaments de rue ancré dans leurs mœurs, ainsi que la bonne gestion et le bon fonctionnement de l’établissement communautaire.

Le Montagnard

 

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