[Crime contre la liberté de presse au Cameroun] Le décès du confrère, Samuel Wazizi se confirme
Dix mois après son arrestation et son transfert dans une caserne militaire, la mort du confrère, le présentateur de la chaîne privée Chillen Media Television (CMTV), Samuel Abuwe Ajiekha, plus connu sous le nom de Samuel Wazizi se confirme, selon plusieurs médias.
Samuel Wazizi, journaliste camerounais, serait mort des suites de ses ‘’blessures’’ après avoir subi plusieurs mois de ‘’tortures’’ dans une prison à Buea, dans le sud-est du Cameroun, selon plusieurs sources concordantes.
Il y était détenu depuis 10 mois pour des soupçons de complicité. D’autres sources affirment qu’il aurait aidé les séparatistes anglophones, avec lesquels le Cameroun est en froid depuis plusieurs années.
Outre ce crime odieux contre Samuel Wazizi, le Cameroun détiendrait au moins 8 confrères et lanceurs d’alerte en prison, dont l’ancien directeur général du média gouvernemental, selon le Journal du Cameroun.
Depuis son incarcération en août 2019, sa famille, ses amis, ses collègues et ses avocats sont sans nouvelles de lui. Les autorités gardent le silence, malgré la pression de diverses organisations internationales, dont Reporters sans frontières. « À l’instar de ses avocats, Reporters sans frontières (RSF) est extrêmement préoccupée par le sort de ce présentateur télé et demande aux autorités de faire toute la lumière sur cette affaire », lit-on sur le site de l’organisation, ajoutant, par ailleurs « la détention au secret de ce journaliste et l’absence totale de nouvelles le concernant nous font craindre le pire ».
Le jeudi 28 mai, Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique de RSF s’inquiétait de l’existence sur terre de Samuel Wazizi, qui devrait se présenter devant la Haute Cour de Fako, située dans le Cameroun anglophone, au sud-ouest du pays. « Si ce journaliste est encore vivant, rien ne justifie qu’il soit détenu par l’armée sans accès à ses proches ou à ses avocats et sans avoir été présenté à une cour de justice. Sa détention s’est effectuée en dehors de toute procédure légale et au détriment des principes de droit les plus élémentaires. Si aucune preuve de vie n’est fournie et que le journaliste n’apparaît pas lors de l’audience ce jeudi, les craintes sur son sort n’en seront que renforcées. Nous demandons aux autorités camerounaises de mettre fin à ces longs mois de silence en faisant toute la lumière sur cette affaire. »
Le conseil demandait que les militaires qui, selon eux, détiennent le journaliste présentent “son corps” devant la Cour. Joint par téléphone, par RSF, l’un de ses avocats, maître Emmanuel Nkea, estimait, désormais qu’il y a “plus de chances que le journaliste soit mort que vivant”.
En attendant que les autorités camerounaises prouvent le contraire, Samuel Wazizi vient de ranger à jamais le micro après plusieurs mois de ‘’tortures’’ et ‘’ blessures’’ entre les mains des militaires.
La rédaction
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