Déguerpissement à Adjamé-Village] La Fidhop et le député Antoine Assalé se prononcent

Déguerpissement à Adjamé-Village] La Fidhop et le député Antoine Assalé se prononcent

La Fidhop condamne fermement les violences lors du déguerpissement d'Adjamé-Village pour le 4e pont à Abidjan. Le député Antoine Assalé Tiémoko appelle au dialogue et respect des droits des villageois et demande une enquête sur les forces parallèles impliquées.

Abidjan, Côte d’Ivoire, le 29 juillet 2024 (crocinfos.net)—Le 25 juillet 2024, Adjamé-Village, situé dans la commune d’Adjamé à Abidjan, a été le théâtre d’une opération de déguerpissement dans le cadre du projet de construction du 4e pont reliant Yopougon à Adjamé. Les habitants, refusant de voir leurs commerces et habitations détruits, ont résisté face aux agents du district autonome d’Abidjan, qui ont répliqué par l’usage de pierres, de gourdins et même de pistolets, comme le montrent des vidéos circulant sur les réseaux sociaux.

Gervais Boga, le président de la Fidhop. Ph.Dr

Lors d’un débat sur NCI (NCI 360) le 28 juillet, réunissant la chefferie d’Adjamé-Village, le directeur général de l’Ageroute et des observateurs, plusieurs points ont été soulevés :

  • Des discussions entre les représentants de l’État et les villageois avaient débuté en 2016 ;
  • Le protocole d’accord signé par la précédente chefferie avec l’Ageroute est contesté par les actuels dirigeants du village ;
  • En se basant sur une décision de justice, l’État a usé de la force sans que les villageois n’aient été dédommagés, l’argent étant toujours en banque ;
  • Les événements du 25 juillet ont surpris les villageois dès 6 heures du matin, entraînant des violences et des dégâts matériels importants.

Face à ces faits, la Fondation internationale pour l’observation et la surveillance des droits de l’homme et de la vie pacifique (Fidhop) pose une question cruciale : pourquoi l’État a-t-il eu recours à la force et à la violence alors que les discussions étaient encore en cours et que les personnes affectées n’avaient pas été pleinement identifiées ni indemnisées ?

La Fidhop condamne fermement l’usage de la force par l’État et les violences perpétrées contre les habitants d’Adjamé-Village et leurs biens. Elle déplore les atteintes à la dignité et les humiliations subies lors des déguerpissements initiés par le District Autonome d’Abidjan ces derniers mois, exigeant des réparations pour les préjudices causés. La Fidhop demande la suspension immédiate de tous actes de violences dans ce projet et invite toutes les parties au dialogue, dans le respect absolu de la dignité des populations et de leurs droits.

Un rapport détaillé sur les violences

Dans le cadre de la libération des emprises du 4e pont, le district d’Abidjan a mené des opérations de déguerpissement à Adjamé-Village, rencontrant la résistance des résidents. Les forces de l’ordre sont intervenues pour rétablir l’ordre, utilisant des gaz lacrymogènes conformément à la doctrine du maintien de l’ordre en vigueur. Cependant, des individus non affiliés aux forces de police officielles, armés de gourdins et d’armes létales, ont été observés participant aux actions contre les jeunes du village.

Antoine Assalé Tiémoko, député de la Nation. Ph.Dr

Cette situation soulève des questions sérieuses et nécessite des explications des autorités compétentes. Il est impératif que le procureur de la République ouvre une enquête officielle pour identifier ces individus. Dans un État de droit, la présence de forces parallèles aux forces régaliennes dans une opération de maintien de l’ordre est intolérable.

Le député Antoine Assalé Tiémoko appelle à un rapport détaillé sur les violences et au respect des droits des populations lors des déguerpissements.

Les événements survenus à Adjamé-Village lors du déguerpissement pour le 4e pont soulignent la nécessité d’un dialogue respectueux et d’une approche pacifique pour résoudre les conflits liés au développement urbain. La condamnation de la Fidhop et l’appel à une enquête officielle mettent en lumière l’importance de protéger les droits des citoyens face aux actions étatiques.

Charles Kpan


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