[Drame à l’hôpital général d’Adzopé] Le ministre de la Santé promet des sanctions (actualisé)
Dame Abiba, mariée, mère de quatre enfants, a été arrachée à la vie avec son bébé à son 5e accouchement à l’hôpital d’Adzopé, au sud de la Côte d'Ivoire à 105 km au nord d'Abidjan dans la région de la Mé, pour non-assistance par les sages-femmes dans la nuit du jeudi 6 au petit matin du vendredi 7 mai 2021, aux environs de 1 heure du matin.
–‘’Plus rien ne sera comme avant, ça suffit !’’, selon le ministre
Abidjan, le 9-05-21 (crocinfos.net) Dame Abiba, mariée, mère de quatre enfants, a été arrachée à la vie avec son bébé à son 5e accouchement à l’hôpital général d’Adzopé, au sud de la Côte d’Ivoire à 105 km au nord d’Abidjan dans la région de la Mé, pour non-assistance par les sages-femmes dans la nuit du jeudi 6 au petit matin du vendredi 7 mai 2021, aux environs de 1 heure du matin.
Après l’affaire du drame des jumeaux, morts pour non-assistance au CHU de Cocody (Abidjan), un autre hôpital public, cette fois-ci, à plus d’une centaine de kilomètres d’Abidjan, affiche le visage laxiste des sages-femmes et gynécologue de l’hôpital général d’Adzopé.
Ironie du sort, celle qui a trouvé la mort dans des conditions dramatiques, dame Abiba est bien connue par les agents soignants comme étant vendeuse de bouillie en face de cet hôpital.
Le jeudi 6 mai, elle est allée rencontrer le gynécologue de l’hôpital général pour lui faire cas du retard que prenait sa grossesse. Selon des témoignages, celui-ci lui aurait administré des soins pour déclencher l’accouchement et lui aurait demandé de revenir le soir quand elle se sentira mal.
Se sentant à terme, suite aux soins à lui administrés dans la journée, aux environs de 22h, elle se présente à la maternité dudit hôpital accompagnée de deux dames. Les sages-femmes de garde se contentent d’appeler le gynécologue en vain qui, à chaque fois, donnait des instructions à suivre par téléphone à celles-ci. Mais, à leur tour, elles étaient préoccupées par ce qui se passait à la télévision.
Abandonnée à son triste sort, rabrouée par les sages-femmes, épuisée de crier, dame Abiba a chuté du lit pendant que ses accompagnatrices, inquiètes et impuissantes, attendaient les sages-femmes dans le couloir de la maternité.
Aucune conscience professionnelle
Cependant, le bruit de sa chute n’a pas laissé les deux dames indifférentes. L’une d’entre elle a soulevé le rideau et mis à nu la scène horrible des derniers instants de dame Abiba et son bébé, loin du regard des sages-femmes. La pauvre dame se tordait de multiples douleurs à même le sol, la tête de l’enfant dehors. Conséquence de la chute : le bébé a eu le cou fracturé et dame Abiba, trois fractures au bras.
Pour maquiller leur crime et dégager leur responsabilité, les sages-femmes ont décidé de faire évacuer la victime et son bébé dans une clinique, alors que l’hôpital général est doté d’un bloc opératoire. Selon plusieurs sources, les parents présents n’ont pas attendu l’ambulance. Ils ont embarqué la dame dans leur voiture pour la conduire à une clinique située à 5 min de l’hôpital. Mais, dame Abiba a rendu l’âme avant d’y arriver.
Des sages-femmes recrutées au rabais ?
Les maternités sont pointées du doigt. Un confrère rongé par la douleur de la perte de son épouse dans une maternité à Abidjan se confie à Dieu. « Encore une preuve palpable de leur laxisme. Ces femmes ont rendu mon premier fils orphelin, il y a précisément un an. Mon épouse, bien qu’elle soit même sage-femme, n’a ébranlé personne, elle a perdu la vie dans une maternité à Abidjan, dans les mêmes conditions, alors qu’elle y était en couche. Paix à vos âmes Abiba et bébé Abiba. J’espère que des mesures seront prises. Moi j’avais pardonné mais…», témoigne-t-il.
Vers la fin de l’impunité
Le nouveau ministre de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, Pierre Dimba N’Gou, a témoigné sa compassion ainsi que celle du gouvernement à la famille éplorée et exprimé sa colère face à ce drame, le samedi 8 mai à Adzopé. Il a réuni tous les agents de ce centre de santé en présence du préfet de région, des membres de son cabinet pour des explications.
Il a rassuré la famille et l’ensemble des personnes présentes que des mesures seront prises pour que, plus jamais, un tel drame ne se reproduise.
De sources proches du dossier, le procureur a été saisi et plusieurs sanctions sont en étude contre ceux qui seront reconnus coupables de négligence ayant occasionné le décès de dame Abiba et de son bébé. « Plus rien ne sera comme avant, ça suffit ! », a martelé le nouveau ministre de Santé pour mettre fin à l’impunité dans cet hôpital.
Depuis quelques années, plusieurs agents des centres de santé de Côte d’Ivoire arrachent impunément la vie à des patients, sans aucune conscience professionnelle. Si le personnel soignant qui doit donner le sourire fait verser des larmes, à quand la fin de ce calvaire et comment?
Bienvenue R. Kwado
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