État des lieux, soupçons de corruption des arbitres, chantier de la revalorisation de l’image du corps arbitral…Kalou Bonaventure à cœur ouvert aux journalistes :

État des lieux, soupçons de corruption des arbitres, chantier de la revalorisation de l’image du corps arbitral…Kalou Bonaventure à cœur ouvert aux journalistes :

Kalou Bonaventure, ex-footballeur international et président de la Commission centrale des arbitres de la FIF était face aux journalistes de l’ONG Confrère journaliste de Côte d’Ivoire (ONG CJCI) par Whatsapp, mercredi 17 février 2023, sur le thème : ‘’Arbitrage dans le football en Côte d'Ivoire : quel état des lieux entre crises et soupçons de corruption ?’’. Pendant 2h30 min, les journalistes ont posé des préoccupations autour des sous-thèmes:  État des lieux  Polémiques autour de la nomination  Soupçons de corruption des arbitres  Chantier de la revalorisation de l'image du corps arbitral  Projets en lien avec la vision ''Rassembler pour développer'' du Président Yacine Idriss Diallo et, même d’autres préoccupations…

-« C’est à vous de mener des investigations »

Abidjan, le 16-2-23 (crocinfos.net) Nous vous proposons l’intégralité des questions-réponses…

Vous avez été  nommé président de la commission centrale des arbitres,  c’est un peu comme un ministre des Affaires étrangères qui ne connaît pas le monde de la diplomatie.  Est-ce que le travail que vous allez produire sera irréprochable ?

L’arbitrage est une branche du football. Il fait partie intégrante du football. Je ne vois pas en quoi, cela est différent du football pour que je n’y comprenne rien. On n’a pas besoin de faire Havard pour diriger une commission des arbitres. Ça reste de l’humain, il faut savoir gérer les gens. Il faut savoir manager. C’est totalement pareil ! Je suis un football qui peut être président de la Commission des arbitres, parce que c’est une partie du football.

C’est quand même un autre monde. Même si vous avez été un footballeur professionnel, c’est quand même osé d’accepter d’assumer cette fonction. N’avez-vous pas d’appréhension ? Quels étaient les défis à relever ? N’aviez-vous pas peur d’avoir à affronter les gens du milieu ?

C’est vrai que le footballeur est différent d’un arbitre, mais un footballeur doit connaître les règles du football un peu comme l’arbitre.

‘’Il fallait quelqu’un de neutre et de neuf pour pouvoir ramener certaines positions…’’

Diriger cette commission, c’était un peu osé de l’accepter. Le président a sondé ses hommes et il s’est dit que j’étais celui qui est à même de pouvoir mener cette mission parce que je ne suis pas président de club, afin de répondre à l’une des conditions. Je n’ai aucune peur d’affronter les gens du milieu, même pas d’appréhension. Il y a toujours des problèmes de personnes dans le milieu de l’arbitrage ivoirien. Justement, il fallait quelqu’un de neutre et de neuf pour pouvoir ramener certaines positions qui étaient totalement opposées.

À ce jour, quel est le nombre d’arbitres féminines en Côte d’Ivoire et à quel niveau officient-elles ?

Il y a environ quatre ou cinq qui sont des arbitres internationales qu’on utilise en Ligue 1 et d’autres en Ligue 2. Elles nous ont donné énormément de satisfactions, ces jeunes dames.

Vraiment, elles sont à encourager. Sur tous les matches qu’elles ont fait, ça été des félicitations. On va continuer avec elles et les accompagner le plus haut possible,  parce que je fais la promotion du genre.

En vous nommant président de la Commission centrale des arbitres, quelle, a été la feuille de route qui vous a été confiée par le président Yacine Idriss Diallo ? Et 7 mois après, quel est l’état des lieux ?

Ma feuille de route est de pacifier le milieu parce que la commission avait beaucoup de problèmes de personnes. C’était d’apaiser le milieu et essayer de rapprocher les différentes positions quelque fois avec succès d’autres fois, pas.

Pour ma part, les arbitres doivent se parler et regarder dans la même direction. De toutes les façons, les projets et les ambitions sont les mêmes : c’est-à-dire avoir un bon arbitrage au niveau international.

Quels sont tes hommes clés de la gestion de l’arbitrage ivoirien ? Et quelle est la mission de chacun ?

Il y a Yéo Songuifolo qui m’épaule dans la mission en tant que vice-président. Il est aussi là pour le renforcement des capacités parce qu’il est ancien arbitre, instructeur FIFA. Il y a également Sharaf qui est chargé de tout ce qui est planification et désignation des arbitres. Ce sont des personnes qui ont d’énormes bagages.

Aujourd’hui, quel est l’état des lieux du monde arbitrale quand on voit que nos arbitres ne sont pratiquement pas aux grands rendez-vous du football africain et mondial ?

C’est votre rôle de faire des investigations. Depuis le début de la saison, les arbitres ivoiriens sont utilisés régulièrement dans toutes les compétitions de la CAF. Pendant qu’on y est, il y a trois quatuors ivoiriens qui sont désignés pour officier dans les compétions Champions League et CAF. L’un d’entre eux est présentement au regroupement des U-20 au Caire.

L’arbitrage ivoirien est sorti grandi du CHAN 2022 avec un arbitre assistant en final de cette compétition. Ce sont des résultats qui méritent d’être signalés.

Ces quatre arbitres pour la Champions League sont Traoré Kalilou, Ngôh Adou, Nour Ouattara, Buro Kouassi. Pour la coupe CAF, on a Bléhi Patrick, Kouabenan Prosper, Bamba Kalilou, Soro Tuoniféré. Donc, on ne peut pas dire que les arbitres ivoiriens ne sont pas conviés aux grandes compétitions.

On parle de Ligue de football professionnel, est-ce que la FIF sur exigence de la CCA, filme tous les matches de Ligue 1 et Ligue 2 pour apprécier l’attitude des arbitres? Si non, sur quelles bases la CCA épingle-t-elle les arbitres fautifs ?

Les matchs de Ligue 1 sont tous filmés. Tous ceux qui ont été épinglés pour la plupart, c’est sur des matchs de Ligue 1. Pour le moment, je ne pense pas que la FIF ait les moyens techniques de faire filmer tous les matchs de Ligue 2 et D3.

En général, ce sont les présidents de club ou les clubs eux-mêmes qui font filmer leurs matchs et quand il y a des décisions un peu tendancieuses, on examine et on essaie de prendre des décisions adéquates.

Par exemple, il y a un président de club qui a tempêté et quand il a envoyé la vidéo de l’action, il n’y avait pas grandes choses. Donc, il faut que les uns et les autres arrêtent de façon systématique que lorsqu’on perd un match ce sont les arbitres. Je ne dis pas que tous les arbitres sont de très haut niveau, mais il y a cette part d’humanisme dans l’arbitrage qu’il faut prendre en compte. Quand ce sont des erreurs manifestes qui changent le cours d’un match, on prend des décisions qui s’imposent, parce que c’est aussi le rôle de la CCA.

La CCA fait tout ce qui est en son pouvoir pour améliorer l’arbitrage ivoirien. En même temps il ne faudrait pas que les présidents ne cachent pas l’incompétence de leur club en toujours criant au loup même quand ça n’a pas lieu d’être.

Vous remplacez Mme Athacou Agathe à la tête de la Commission centrale des arbitres. Quel est l’état des lieux, en termes de cohésion au sein de cette corporation ?

Il y a quelques temps nous avons fait l’état des lieux à la Bourse du travail à Treichville où toutes les entités en charge de l’arbitrage en Côte d’Ivoire étaient présentes.

Il n’y a pas péril en la demeure. Juste quelques petits problèmes d’incompréhension. Nous sommes en train de résorber ces problèmes petit à petit pour nous concentrer sur le renforcement des capacités des arbitres.

Finalement, ce qui est le plus important ce sont les prestations de nos jeunes gens sur les différents championnats.

Quelle est votre politique pour des arbitres de qualité en Côte d’Ivoire ?

C’est la supervision, le renforcement des capacités. Il n’y a que ça pour que les arbitres gagnent en qualité et soient bon sur tous nos terrains. En fin d’année, il y aura des évaluations.

Sur la politique du président Idriss, c’est de choisir 10 ou 11 quatuors qui seront des arbitres rémunérés. Mais avant d’y arriver, il faut de la supervision pour garder la crème de la crème de notre arbitrage.

Beaucoup de dirigeants de club grognent très fort depuis le début des différents championnats. Es-vous informé de tout ? Et quelles solutions proposez-vous en lien avec vos hommes qui sont très critiqués ? Par ailleurs, avez-vous eu les échos du match Yakro FC – ISCA de samedi dernier à Yakro ? Il semble que c’est scandaleux ?

Bien sûr que je suis informé et en réunion du comité exécutif, je l’ai dit à M. Bictogo, président de la Ligue que s’il  y a des corrompus c’est qu’il y a des corrupteurs.

Il faut que chacun balaie devant sa porte. Les présidents de clubs sont très prompts à vilipender les arbitres. Nous en prenons note, mais il faut aussi que certains arrêtent d’essayer de corrompre les arbitres. Comme le dit l’adage, le coupeur de têtes n’aime pas qu’on passe derrière lui avec une machette. Si on veut endiguer ce fléau, il faut qu’on travail main dans la main.

Pour le match Yakro FC contre ISCA, ça reste des spéculations. J’ai vu une image et je n’ai pas encore tout le contour de cette affaire. S’il y a d’autres éléments probants qui peuvent nous permettre de mettre l’arbitre devant les faits, je suis preneur. Mais pour l’instant, ce ne sont que des spéculations. Il n’y a pas d’éléments solides pour pouvoir prendre une décision qui s’impose.

Début janvier vous avez fait le bilan de la première phase des championnats nationaux de Ligue 1, Ligue 2, de la Division 3. Il se trouve que la Commission a épinglé huit arbitres pour faiblesse technique, indiscipline, mauvaise interprétation et application des lois de jeu etc. Comment comptez-vous pallier cela concrètement ?

Début janvier, nous avons fait l’état des lieux. Nous avons fait une sorte de bilan. Ces huit (08) arbitres qui ont été épinglés attendent toujours leur sentence.

Leur cas est toujours en train d’être examiné par la commission de discipline. Pour l’instant, ils ne sont pas désignés sur les matches en attendant que les sanctions tombent.

Avez-vous un système d’évaluation ou de contrôle des arbitres au niveau de votre commission ? Si oui quel en est le processus ?

Le système de validation, il est simple. Il y a des superviseurs qui vont suivre les matchs et les arbitres sont notés après chaque journée et en fin de saison on fait une évaluation générale pour voir le niveau de chacun.

Il a été question de la suspension de huit arbitres au terme de la première phase du championnat. Ces arbitre sont suspendus pour combien de matches ?

La sanction n’est pas encore tombée. Le dossier est encore entre les mains de la commission d’arbitrage. C’est eux, adossés aux textes qui pourront donner la sanction à la hauteur des délits commis.

Nous avons constaté que depuis votre arrivée l’arbitrage ivoirien refait surface sur le plan africain. Mlle Zomandré était présente à la CAN féminine. Au CHAN en Algérie, nous avons eu deux arbitres dont un a joué la finale. Quelle est votre potion magique pour avoir redynamisé l’arbitrage ivoirien ?

Il n’y a pas de potion magique. Ce sont des athlètes qu’il faut mettre en confiance. Pour ceux qui commencent, il faut les pousser. Pour ceux qui ont perdu la confiance, il faut les inciter à faire mieux. Le problème de l’arbitrage ivoirien est un verre à moitié vide et à moitié plein.

Pour être un arbitre, quel niveau intellectuel faut-il avoir et à partir de quel âge peut-on être arbitre ?

Tous les corps de métiers sont représentés dans l’arbitrage. Il y a des hauts cadres, des policiers, gendarmes, pharmaciens… C’est une question de vocation. On peut commencer à partir de 17 ans. Le mieux c’est de commencer à un jeune âge pour qu’à l’âge de 25 ans, on frappe à la porte de l’arbitrage international.

Concernant l’Assistance Vidéo,  quand est-ce que notre championnat sera soumis à la VAR afin que tout soupçon soit levé?

La VAR demande une configuration particulière et le stade Champroux n’en est pas doté. Tout en n’espérant que ça inclus dans les nouveaux stades que l’État a offert aux footballeurs et aux amoureux du football ivoirien. Mais en attendant nous sommes obligés de nous contenter de ce qu’on a.

Comment faites-vous la formation des arbitres ivoiriens pour être au-dessus de toutes suspicions même si on sait que vous venez d’arriver à la tête de cette entité ?

Ce sont toujours des stages d’avant et pendant la saison pour renforcer la capacité des arbitres et aussi les ramener à l’objectif premier de l’arbitrage qui est la neutralité en toute circonstance. Il ne doit pas influencer le cours d’une rencontre de quelques manières que ce soit. C’est en cela que les stages sont importants.

Depuis quelques journées des présidents de clubs accusent les arbitres de corrompus. La rencontre Yakro-ISCA, les dirigeants de Yamoussoukro accusent ceux de l’ISCA d’avoir corrompu les arbitres. Ces accusations sont-elles vraies?

Quand on parle de soupçon c’est que la faute n’est pas avérée. On parle d’éléments probants qui permettent à nous, la commission, de dire que l’arbitre a été corrompu. On a demandé des vidéos et des éléments pour confondre cet arbitre. La seule vidéo que j’ai reçue ne nous permet pas d’avoir une idée très claire de ce qui s’est passé. S’il y a d’autres éléments dont disposent les dirigeants de Yakro FC, la CCA les attend pour sévir le cas échéant.

Tout ce qui concerne la corruption ne doit pas être pris à la légère. Si vraiment, il y a des éléments qui sont clairs pour confondre cet arbitre, je prends sur moi de vous garantir qu’il arbitrera plus tant que je suis président de cette commission. Mais quand il n’y a pas d’éléments qui permettent d’accuser le maître du jeu, pour moi ça reste de la spéculation.

Bonaventure, grand footballeur qui a parcouru plusieurs championnats européens. Quelle comparaison faite-vous de l’arbitrage que vous avez connu dans ses pays ? Je veux parler de la Hollande et la France…est-ce que nos arbitres ont véritablement le niveau ?

‘’Ce ne serait pas normal que je sois maire d’une ville et que le sport soit lésé.’’

Comparaison n’est pas raison. Oui j’ai parcouru plusieurs championnats mais il y avait de mauvais arbitres en Hollande, en France. Même durant la dernière Coupe du monde où tout était technologie, il y avait des erreurs d’arbitrage. Il y a toujours la part humaine qui fait qu’on peut se tromper. Et je concède toujours à certains arbitres de pouvoir se tromper. Mais ce que je n’accepte pas c’est qu’ils puissent de façon délibérée agir sur le résultat d’un match. Et ça, quand nous avons tous les éléments probants, je ne transige pas. Après, il ya de très bons arbitres en Côte d’Ivoire.

Kalou, gloire du football ivoirien et Kalou, gestionnaire de L’arbitrage ivoirien dans sa phase administrative. Quel est ton nouvel état d’esprit ?

C’est le même état d’esprit. J’essaie de servir mon pays partout où je suis en y mettant toute la bonne foi possible même si la gestion administrative est différente de la fonction de footballeur. Parce que là, on est dans la planification, dans la gestion humaine. On n’est plus focalisé sur sa personne. On est à la tête d’une équipe et tout faire pour harmoniser les points de vue pour que chacun se retrouve à sa place dans ce puzzle.

Est-ce qu’un arbitre qui n’est pas en fonction et qui est recruté par la FIF, dont le revenu est exclusivement tiré de l’arbitrage ne s’expose pas à la corruption ?

En général, les arbitres sont des fonctionnaires. L’arbitrage vient en additif. Quel que soit votre rémunération, la corruption est une question de probité morale. Il y a des gens qui ont très peu de ressources et qui refusent catégoriquement de s’adonner à la corruption.

M. Kalou, vous avez fait une carrière footballistique qui nous a fait rêver, tant à l’Asec qu’au PSG. Autant affirmer que vous jouissez d’une notoriété, doublée de crédibilité. Malheureusement, vous arrivez à la tête d’une structure où les arbitres ivoiriens ne sont plus invités au Mondial. N’y a-t-il pas des tâches noires à nettoyer autour de vous dans la mesure où certains ont déjà été sanctionnés par les instances internationales du football, en décembre 2004?

Je pense que vous parlez de nos arbitres dont certains ont été sanctionnés par la FIFA. Est-ce que vous savez qu’ils étaient neuf (09) arbitres et certains parmi ces arbitres ont été réintégrés et on refait des matchs organisés par la FIFA ?

‘’Tout ce qui concerne la corruption ne doit pas être pris à la légère.’’

Moi, je suis pour la rédemption. Même le criminel le plus endurci a toujours besoin d’une autre chance. Il y a eu un incident, ils ont été réintégrés. Qui suis-je pour ne pas aller dans le même sens que la FIFA ? Puisque quand ces noms ont été mis sur la liste des matchs internationaux, la FIFA a validé. Donc, il n’y a pas de fautes de notre part. Il y en a un actuellement qui est l’un des meilleurs sur la place. Pourquoi se priver d’un tel élément si la faitière qui est la FIFA nous donne le droit de l’utiliser. On a tous droit à une seconde chance.

Monsieur le président  de la commission centrale des arbitres, est-ce correct qu’un arbitre d’un match, en train d’arbitrer ce match vienne s’enquérir du résultat d’un autre match qui se joue au même moment en un lieu différent, un résultat qui peut déterminer le classement de fin de saison juste à la fin du match ? Est-ce une démarche normale et déontologique, étant entendu que pour les compétitions internationales, il existe des canaux pour donner les informations relatives à ce type de matches programmés au même moment, à la même heure en vue justement d’éviter les arrangements, et de privilégier ou de défavoriser des équipes ? Avez-vous été déjà saisi de réserves ou plainte sur cette situation, qu’elle soit normale ou non ?

Il n’a pas à s’enquérir du résultat d’un autre match. Les autres résultats ne le regardent pas. Il officie son match et ça s’arrête là. Si tel a été le cas, il faut remonter l’information pour que les coupables soient punis. Moi, je me base sur des éléments probants, discutables pour qu’un arbitre soit sanctionné.

Qui de Sharaf Moucharaf et vous, dirige la commission? Qui désigne les arbitres? Avez-vous le temps entre Vavoua et Treichville, de consacrer du temps à l’arbitrage?

Sharaf est un collaborateur comme j’ai des collaborateurs à la mairie de Vavoua. Le Président de la République n’est pas toujours à son bureau. On délègue ses pouvoirs. C’est ça aussi travailler en équipe. Si déléguer à Sharaf, certaines tâches vous fait penser que c’est lui qui dirige la commission, tant mieux.

Mais, je sais par expérience que travailler avec des gens, c’est aussi déléguer ses pouvoirs. Je leur dis si vous pensez que diriger une commission quelle qu’elle soit est  au-delà de diriger une commune aussi sinistrée comme la mienne et bien venez une semaine à Vavoua et puis vous allez voir comment je travaille avec les gens de là-bas et vous comprendrez.

Monsieur Kalou est-il heureux d’être au RHDP. Pourquoi ?  Est-il confiant de remporter la prochaine municipales ?

Je prends mes décisions avec beaucoup de recul sans émotions. Je suis RHDP parce que j’estime qu’en tant qu’agent de développement, le Président Ouattara est celui qui a fait mieux depuis des décennies. Je me retrouve dans sa manière de développement ce pays. On ne développe pas en tenant compte de son appartenance et c’est ce qui m’a séduit. Je suis très heureux d’être au RHDP.

Pour les élections, ce sont des gens qui votent. Je fais ce qui était humainement possible avec le budget dont je disposais. Après, ça revient aux populations de décider.

Vous êtes en fin de mandat municipal.  Durant ces 5 longues années, qu’est-ce que vous avez pu faire pour vos populations ?  Êtes-vous satisfait de votre bilan? Kalou Bonaventure,  maire indépendant de Vavoua a viré en plein mandat au RHDP. Ce que vous appelez au football ” le Mercato” il a coûté combien ce transfert ?

Je ne peux pas citer toutes les actions hors budget et budgétisées réalisées à Vavoua. Il y en a énormément que ça soit le reprofilage des voies, réhabilitation d’écoles, enlèvement de dépôts d’ordures qui ont plus d’une vingtaine d’années, la réhabilitation complète du stade, la construction du centre culturel … Beaucoup de choses ont été faites. Ceux qui sont à Vavoua savent.

 ‘’Il y a une autre vision de la politique où d’un côté on est avec les anges tout blanc et de l’autre côté c’est le diable et vice versa. Il faut respecter le choix de chacun.’’

Je suis parti au RHDP en fin de mandat. J’ai pris la peine de réfléchir pendant quatre ans. Ce n’est pas anodin. Je n’ai jamais évolué dans un parti politique. Je suis très à l’aise aujourd’hui. L’offre politique est là, aujourd’hui et chacun est libre de choisir le parti qui lui sied. La politique est la saine appréciation des réalités du moment. Malheureusement, ici, il y a une autre vision de la politique où d’un côté on est avec les anges tout blanc et de l’autre côté c’est le diable et vice versa.  Il faut respecter le choix de chacun.

Je ne crois pas qu’une somme puisse me faire trembler. Mercato, Non ! Je suis responsable de milliers de personnes et de leur bien-être. En tant que responsable, je fais ce qu’il faut pour la multitude. Tout ce que je fais c’est pour les populations de Vavoua. C’est ma part sacrificielle que je fais pour Vavoua.

Quels sont vos projets pour le sport à Vavoua ?

Déjà, le stade a été réhabilité. Une équipe de football du district sera mise sur pieds sans oublier le handball féminin. Je suis le maire d’une ville sinistrée. Je ne sais pas si vous avez une image quand je parle de sinistre.

Tous les bâtiments administratifs datent de plus de 40 ans. Tout est à refaire avec un maigre budget. On fait ce qu’on peut. On pare au plus pressé. Ce ne serait pas normal que je sois maire d’une ville et que le sport soit lésé.

Par rapport à la politique dite novatrice de la Team YID, quelles sont, selon vous, les innovations concrètes apportées dans l’arbitrage ivoirien ?

Il y a d’abord les différents quatuors qui seront formés en fin d’années. Ensuite, tous les arbitres de Ligue 1 seront dotés d’oreillettes. Ils ne seront plus obligés de crier pour que l’arbitre central soit interpellé sur telle ou telle action.                                                                                                              Retranscrite par Joël DALLY


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