[Fraude sur l’identité ou l’âge d’Amza Junior Kabre] La Commission demande à Isca de fournir des preuves solides

Abidjan, Côte d’Ivoire, le 6-6-2024 (crocinfos.net)—Dans le cadre de l’affaire Isca contre Issia Wazi, la Commission de discipline de la Fédération ivoirienne de football (FIF) a rendu sa décision concernant les allégations de fraude sur l’identité ou l’âge du joueur Amza Junior Kabre. Isca, le club plaignant, doit désormais apporter des preuves substantielles pour étayer ses accusations. Retour sur les faits et les décisions prises.

Décision de la commission de discipline

Touré Mamadou, président de la commission de discipline de la Fédération ivoirienne de football, a statué que le club Isca doit fournir des preuves concrètes concernant la réclamation de fraude sur l’identité ou l’âge d’Amza Junior Kabre, joueur du club Issia Wazi. La commission a accordé à Isca un délai de trois jours à compter de la notification de cette décision pour faire appel auprès de la commission de recours, s’ils le souhaitent.

Contexte de l’affaire

La Commission éthique et discipline de la FIF, lors de sa séance du 28 mai 2024, présidée par Touré Mamadou et assistée par plusieurs membres dont Gogbe Bitti, Esmel Memel Jean, Sahande Moussa, Doukoure Salif et Coulibaly Lassine, a examiné la réclamation de fraude déposée par Isca.

Les faits allégués par Isca

Selon Isca, le joueur Amza Junior Kabre aurait fraudé sur son identité ou son âge. Cette réclamation fait suite à un match nul (1-1) entre Isca et Issia Wazi lors de la 19^e journée du championnat national de ligue 2, le 6 mai 2024. Le club Isca a affirmé, sur la base d’investigations et d’un certificat de recherche infructueuse délivré par l’administration de la sous-préfecture de Sabréguhé, qu’aucune trace de l’acte de naissance d’Amza Junior Kabre n’avait été trouvée dans les archives de l’état civil.

Arguments des parties concernées

Le conseil d’Issia Wazi, accompagné du secrétaire général, du vice-président du club et du père du joueur, a contesté ces allégations devant la Commission. Ils ont souligné que le certificat de recherche infructueuse ne prouve pas automatiquement une fraude sur l’identité du joueur.

Considérations juridiques

La Commission a examiné les articles 20, 106 et 175 du code disciplinaire de la Fédération ivoirienne de football ainsi que les articles 76, 77 et 78 du règlement général de la fédération. Selon l’article 175, toute infraction disciplinaire doit être poursuivie d’office, et les dénonciations doivent être faites par écrit. En l’espèce, Isca a déposé sa réclamation conformément aux règles.

Toutefois, selon l’article 77, tout club souhaitant déposer une réclamation pour fraude sur l’identité doit apporter des preuves irréfutables, faute de quoi la réclamation est jugée irrecevable. De plus, l’article 79 stipule que, sauf faute de sa part, le club utilisateur du joueur conserve le bénéfice du résultat de la rencontre.

Délibérations de la commission

Après avoir entendu les parties et examiné les preuves soumises, la Commission a statué que les éléments fournis par Isca ne constituaient pas des preuves suffisantes pour établir une fraude sur l’identité ou l’âge d’Amza Junior Kabre. En effet, l’absence d’un acte de naissance dans les archives ne constitue pas une preuve de falsification de l’identité. Il aurait fallu produire un autre acte de naissance ou des documents contradictoires montrant des informations différentes sur le joueur.

Conclusion et décision

La Commission, statuant à l’unanimité, a jugé que la réclamation d’Isca était mal fondée. Cependant, elle a reconnu le droit d’Isca de faire appel de cette décision dans un délai de trois jours. Ainsi, la Fédération ivoirienne de football attend de voir si Isca décidera de saisir la commission de recours pour contester la décision.

À propos de la FIF

La Fédération ivoirienne de football est l’organe dirigeant du football en Côte d’Ivoire, chargée de superviser les compétitions nationales et de veiller au respect des règlements sportifs. Sa Commission éthique et discipline joue un rôle très important dans la gestion des litiges et la garantie de l’intégrité des compétitions.

Cette affaire renforce l’importance de preuves solides dans les réclamations de fraude et démontre la rigueur avec laquelle la FIF traite de telles accusations pour maintenir l’équité et l’intégrité dans le sport.

Athanase Kangah