Hausse des prix sur les marchés, Pulchérie Gbalet répond aux questions de Fernand Dédeh (chronique)

Hausse des prix sur les marchés, Pulchérie Gbalet répond aux questions de Fernand Dédeh (chronique)

La société civile projette une journée ville morte le 19 juillet 2022 pour protester contre la hausse des prix sur les marchés et inviter le gouvernement à l’action sur le terrain. Dans sa chronique du jour, Fernand Dédeh a interrogé la présidente de l’Action citoyenne ivoirienne (ACI), Pulchérie Gbalet.

Abidjan, le 10-7-22 (crocinfos.net) À Barthelemy Zouzoua Inabo: La communauté musulmane a sacrifié au rituel de la fête de la Tabaski. Prières, dévotions, reconnaissance à Dieu, partage. Mon cercle de donateurs s’est agrandi. Le ministre chargé de la production des animaux et des poissons m’a réservé ma part…

N’empêche, j’attends toujours de lui, la définition de la politique nationale de production animale et des ressources halieutiques.

Si la vie est chère et que les Ivoiriens s’en plaignent, c’est parce que, l’un  des secteurs stratégiques et régaliens de l’Etat pose problème: l’Agriculture. L’Etat a entre autres missions prioritaires, de nourrir les citoyens.

La Côte d’Ivoire est auto-suffisante en volaille et en viande de porc. Elle dépend de l’extérieur pour le bétail et le poisson. C’est un risque énorme pour le pays. La société civile projette une journée ville morte le 19 juillet 2022 pour protester contre la hausse des prix sur les marchés et inviter le gouvernement à l’action sur le terrain. J’ai interrogé  la présidente de l’Action citoyenne ivoirienne (ACI), Pulchérie Gbalet.

Bonjour Madame Pulchérie Gbalet. Vous avez adressé une courrier au Premier ministre, Patrick Achi pour protester contre la hausse des prix sur les marchés, dénoncer les mesures insuffisantes du gouvernement contre la vie chère et annoncer une journée « ville morte le 19 juillet 2022. »

Y a-t-il eu une suite?

Pulchérie Gbalet: Pas encore. Le courrier a été déposé le jeudi 9 juillet 2022.

Vous aviez entamé des discussions avec le ministère du Commerce? Où en êtes-vous?

P.G: Les discussions se poursuivent…

Le gouvernement avance les arguments exogènes pour expliquer le coût de la vie. Pour l’ACI, quels sont les éléments de contradiction?

P.G: C’est une fuite en avant. La crise est effectivement mondiale, mais il y a des questions qui n’en dépendent pas et qui sont simplement liées à la volonté politique. Juste quelques exemples :

Est-il besoin de fixer des coûts aussi élevés pour un péage construit sur fonds publics ? Par ailleurs, ce péage aurait pu être installé à la frontière du Ghana à Elibu.

Quand on laisse IVOSEP abuser des populations, ça n’a rien à voir avec les cours mondiaux.

Quand on est incapable de faire respecter les prix qu’on a soi-même fixés, quel rapport avec l’inflation mondiale ?

Il faut que l’État se respecte et apprenne à respecter les citoyens !

La présidente de l’Action citoyenne ivoirienne (ACI), Pulchérie Gbalet.

‘’C’est une fuite en avant. La crise est effectivement mondiale, mais il y a des questions qui n’en dépendent pas et qui sont simplement liées à la volonté politique.’’

Qu’attendez-vous du gouvernement, dans le contexte actuel?

P.G: Ce que nous attendons du Gouvernement c’est qu’il arrête de prendre certaines décisions sans consulter les acteurs du secteur et qu’il prenne la peine d’analyser nos propositions.

Quelles sont vos contre-propositions par rapport à celles du gouvernement?

P.G: Nous avons fait des propositions dans le cadre du groupe tripartite donc nous ne pouvons pas les dévoiler avant la réponse du ministère du commerce, mais ce serait bien que déjà le coût du péage soit revu à la baisse à 250 F pour les particuliers et 500 F pour les véhicules de transport.

Votre organisation préconise la mise en place d’une centrale d’achat pour les produits vivriers: en clair, quel est le modèle économique d’une telle centrale? Comment elle fonctionne?

P.G: Il s’agit simplement de rapprocher les produits des commerçants de l’intérieur du pays pour garantir les mêmes prix à l’intérieur comme à Abidjan, puisqu’en allant s’approvisionner à Abidjan, les commerçants sont  exposés au transport et aux faux frais dus au racket. Ainsi les centrales d’achat régionales permettraient  aux grossistes d’approvisionner le marché intérieur car leurs camions ne subissent pas le racket.

Le mot d’ordre de ville morte le 19 juillet, comment sera-t-il mis à exécution?

P.G: Il sera mis à exécution si les ivoiriens sont courageux et si chaque citoyen accepte de prendre ses responsabilités. Pour notre part, il ne sera pas  suspendu.

La chronique de Fernand Dédeh

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