Le Burkina Faso sous la menace des terroristes et de la junte militaire

Le Burkina Faso sous la menace des terroristes et de la junte militaire

L'impact de la menace terroriste et de la junte militaire au Burkina Faso, ses conséquences sur la population et les défis auxquels le pays fait face devient critique. La situation politique et sociale dans ce pays des Hommes intègres inquiète.

Abidjan, Côte d’Ivoire, le 9-4-2024 (crocinfos.net)—Les nouvelles en provenance du Burkina Faso ne sont bonnes. Le coup d’État perpétré par le capitaine Ibrahim Traoré contre le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba le 30 septembre 2022 fait ses effets. Il a marqué un tournant décisif dans l’histoire du Burkina Faso. Les motifs avancés par le putschiste, notamment la “situation sécuritaire dégradée” et le “non-respect des engagements” pris par l’ancien président, ont été invoqués pour justifier cet acte radical.

Cependant, la montée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré a été accompagnée d’une propagande visant à diaboliser l’ancien régime. Des accusations telles que la prétendue responsabilité de Damiba dans le contrôle par les terroristes d’une grande partie du territoire burkinabè (environ 40%), en collusion avec les Français, ont été largement répandues pour légitimer le renversement du pouvoir en place.

À l’époque âgé de seulement 34 ans, Ibrahim Traoré est devenu le plus jeune chef d’État au monde en prenant la tête du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration. Sa popularité s’est rapidement répandue parmi la jeunesse burkinabè, qui a massivement soutenu ses initiatives, notamment la fin de la présence française et l’alliance avec la Russie.

Cependant, la réalité sur le terrain a rapidement contredit les promesses de changement et de prospérité. Malgré les efforts militaires déployés par la nouvelle junte pour consolider son pouvoir, le pays sombre dans une spirale d’attaques terroristes, de répression de civils et de désillusion, selon plusieurs sources. Les médias étrangers à l’instar de RFI, France 24, Jeune Afrique, Libération, le Monde, LCI sont suspendus de diffusion dans le pays et leur correspondant, expulsés. La presse et les médias locaux ont la mitraillette sur la tempe. Pas de critiques à l’encontre de la junte militaire au pouvoir. La société civile est mise sous l’éteignoir, l’opposition a perdu les pédales et la voix. Aucune presse ou un média local ne doit relayer la souffrance du peuple burkinabé en général, encore moins la souffrance des populations prises en otages par les terroristes. Chacun doit obéir à la règle par ‘’patriotisme’’. Le Burkina Faso est taillé à la mesure du capitaine IB. Aujourd’hui, le pays est dirigé par les Wayignas (qui veut dire sortez). Le cri que ses partisans lançaient sur la toile quand ils inventaient les coups d’état imaginaires. Les Wayignas font la pluie et le beau temps. Ils menacent publiquement de mort celui qui ne crie pas fort ‘’Vive IB’’. La junte est à son apogée au pays des Hommes intègres.

‘’Aucune presse ou un média local ne doit relayer la souffrance du peuple burkinabé en général, encore moins la souffrance des populations prises en otages par les terroristes. Chacun doit obéir à la règle par ‘’patriotisme’’.’’

Pendant ce temps, l’aide russe qui devrait s’avérée être un soutien de poids pour le nouveau gouvernement ne donne pas de résultats probants. Les opérations militaires contre les groupes terroristes sont intensifiées par une communication manipulatrice.

Pour rappel, au moment où le jeune capitaine prenait le pouvoir par les armes, une partie du pays, notamment la région du Sahel où se trouve Arbinda était sous blocus des groupes terroristes. D’autres parties étaient accessibles dont Dori et Seytenga. Mais aujourd’hui, toutes ces localités ne sont pas d’accès et sont difficilement ravitaillées en vivres. Même Solenzo où Ibrahim Traoré est allé prononcer un discours et avait largué des bombes sur son passage est devenu inaccessible.

Conséquence : les habitants sont obligés à sortir de leurs villages pour trouver de la nourriture.

L’enthousiasme initial envers le nouveau régime se dissipe rapidement parce que les réalités de la vie quotidienne deviennent de plus en plus difficiles pour de nombreux Burkinabè. Les manifestations et les protestations se sont multipliées ces derniers mois dans les provinces, signe d’un mécontentement croissant face à un pouvoir autoritaire et déconnecté des besoins réels de la population. Pendant ce temps, IB trouve un bouc émissaire à son échec en provoquant des pays voisins comme la Côte d’Ivoire.

Enfin de compte, la junte militaire semble déterminée à s’accrocher au pouvoir, reniant même ses propres engagements envers une transition démocratique. En témoigne, sa propre signature du 14 octobre 2022 issue de la charte de la transition fixée au mois de juillet 2024. Les médias, la presse et la société civile ne doivent pas en parler. C’est la loi de la junte et de ses partisans.

Dans un tel contexte, le futur du Burkina Faso semble incertain, avec des perspectives sombres pour ses citoyens qui continuent de souffrir des conséquences des décisions iniques prises par leurs nouveaux dirigeants du pays des Hommes intègres.

Kpan Charles

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