[Les commissions électorales en Afrique] Quel impact sur le retard des résultats des élections ?

Abidjan, le 30 juin 2023 (crocinfos.net) Depuis l’instauration de la démocratie sur notre continent, les processus électoraux étaient gérés par le ministère de l’intérieur. Cela ayant montré plusieurs limites vu les conflits issus des différents scrutins. Aussi pour une question d’équité et de transparence, les acteurs politiques du continent ont jugé bon de mettre en place une Institution crédible et indépendante pour gérer le processus électoral afin de mettre un terme aux heurts et violences post électorales qui impactent négativement la stabilité politique de nos Etats africains : ce sont les commissions électorales indépendantes.

En Afrique, les résultats électoraux mettent du temps à être publiés par les Institutions en charge du processus électoral créant auprès des populations des incertitudes, des angoisses et la peur.

En 2010, lors de la présidentielle en Côte d’Ivoire, la publication des résultats du second tour a été émaillé par des incidents dont les conséquences ont été néfastes pour notre pays avec plus de 3000 morts.

Au Kenya lors de la présidentielle de 2022, on a assisté à un spectacle similaire à celui de la Côte d’Ivoire, lors de la publication des résultats de la présidentielle présentant une image négative de notre continent.

Au regard du constat observé sur le continent les Institutions électorales sont-elles indépendantes ou instrumentalisées par le pouvoir politique

La majorité des observations faites sur les institutions électorales révèlent un véritable problème de crédibilité sur le taux de suffrage exprimé, le taux de participation sujet de discorde entre le pouvoir et l’opposition créant ainsi la bataille de l’opinion au sein de la population.

Le retard constaté dans la publication des résultats lors des élections sur le continent constitue une porte ouverte à certains observateurs électoraux notamment les internautes et les représentants des partis politiques qui utilisent les canaux des réseaux sociaux pour publier des résultats non conformes à la réalité et donner des informations sur le processus électoral avec des vidéos et des images souvent fausses,  créant ainsi des troubles  au sein des populations.

Nos Institutions  électorales  gagneraient à copier sur les Institutions  en charge du processus électoral en Europe et en Amérique qui publie les résultats dans des brefs délais sans aucun malentendu de l’opposition et la vie continue sans heurt.

‘’En Afrique, les résultats électoraux mettent du temps à être publiés par les Institutions en charge du processus électoral créant auprès des populations des incertitudes, des angoisses et la peur.’’

L’élection en Europe est considérée comme la fête de la démocratie or sur notre continent à l’approche des scrutins électoraux nos populations sont apeurées créant ainsi des violences lors du processus électoral à savoir la publication du listing électoral, des candidats, l’ouverture de la campagne, lors du scrutin et surtout à l’occasion de la publication des résultats.

Les acteurs politiques doivent s’inscrire dans la politique de la non-violence électorale contribuant à instaurer un climat de stabilité politique, gage de développement humain durable afin de crédibiliser davantage nos Institutions électorales dans nos pays respectifs.

Les acteurs de la société civile et les leaders d’opinion ayant une compétence sur les thématiques de la culture démocratique et des questions de citoyenneté doivent apporter leur modeste contribution afin de promouvoir un environnement électoral démocratique apaisé pour la vitalité démocratique de notre jeune démocratie afin de mettre un terme aux conflits électoraux sur notre continent qui endeuillent les populations innocentes à chaque élection.

ADOU EVARISTE

Analyste Politique