Liberté de la presse en péril, intimidation des journalistes sous les régimes autoritaires (Par François M’BRA II)

Liberté de la presse en péril, intimidation des journalistes sous les régimes autoritaires (Par François M’BRA II)

La liberté de la presse est menacée sous les régimes autoritaires à travers le cas poignant de Dawit Isaak, emprisonné en Érythrée depuis 23 ans, et l'appel à la justice mené par Reporters Sans Frontières.

Bouaké, le 21 septembre 2024 (crocinfos.net) – La liberté de la presse est souvent qualifiée de pierre angulaire de toute démocratie. Elle garantit non seulement le droit d’informer, mais aussi celui d’être informé. Pourtant, dans de nombreux pays, y compris l’Érythrée, ce droit fondamental est bafoué. Le cas de Dawit Isaak, journaliste et écrivain, est une preuve palpable des dangers qui guettent ceux qui osent défier des régimes autocratiques par leur plume.

Dawit Isaak, qui a la double nationalité suédoise et érythréenne, est incarcéré depuis 23 ans sans jugement. Son arrestation en 2001, aux côtés de ses confrères Seyoum Tsehaye, Temesgen Ghebreyesus et Amanuel Asrat, a marqué le début d’une ère d’angoisse pour les journalistes en Érythrée. Ce pays, souvent désigné comme l’un des pires au monde en matière de liberté de la presse, a transformé la profession journalistique. Chaque mot écrit peut être synonyme de condamnation à perpétuité.

La plainte déposée par Reporters Sans Frontières (RSF) auprès du parquet suédois pour crimes contre l’humanité contre le président érythréen Isaias Afwerki et d’autres dirigeants souligne l’urgence de la situation. Cette action, fruit de 23 ans de négociations infructueuses, ne vise pas seulement à obtenir justice pour Isaak et ses collègues, mais elle ouvre également un débat crucial sur la responsabilité des dirigeants qui étouffent la voix de leurs citoyens.

La Question de Sécurité La sécurité des journalistes est devenue une question brûlante à mesure que le monde fait face à une montée des régimes autoritaires. Les journalistes sont souvent les premiers à être ciblés lorsque des gouvernements cherchent à étouffer la dissidence. Ils sont emprisonnés, torturés, voire tués pour avoir osé rapporter la vérité. Ce phénomène n’est pas nouveau, mais il a pris une ampleur alarmante ces dernières années, exacerbées par la désinformation et les discours de haine qui prolifèrent sur les réseaux sociaux.

L’Érythrée, sous le régime d’Isaias Afwerki, illustre parfaitement cette dérive. Le pays est classé parmi les derniers dans l’indice mondial de la liberté de la presse, et la répression des journalistes y est systématique. Les médias sont contrôlés par l’État, et toute critique du gouvernement est sévèrement punie. Le cas de Dawit Isaak est un triste rappel que, dans de telles conditions, le journalisme devient un acte de résistance.

L’importance de la solidarité internationale

La réponse à la situation en Érythrée ne peut pas se limiter à des actions isolées. La communauté internationale doit s’unir pour défendre la liberté de la presse, non seulement en condamnant les violations, mais aussi en soutenant activement les journalistes en difficulté. La plainte de RSF est un exemple de cette solidarité, mais elle doit être accompagnée d’une pression politique et diplomatique sur le régime érythréen.

‘’La Question de Sécurité La sécurité des journalistes est devenue une question brûlante à mesure que le monde fait face à une montée des régimes autoritaires.’’

Les gouvernements, les Organisations Non Gouvernementales et le grand public doivent également apporter leur contribution. En sensibilisant l’opinion publique et en exigeant des comptes, nous pouvons créer un environnement où les journalistes se sentent en sécurité pour exercer leur métier. La défense de la liberté de la presse est une responsabilité collective qui transcende les frontières.

Un appel à l’action

Le parcours de Dawit Isaak, après 23 ans de détention, est une tragédie qui devrait inciter chacun d’entre nous à agir. La liberté de la presse ne doit pas être un luxe réservé à quelques pays, mais un droit universel. Le soutien aux journalistes et la dénonciation des abus peuvent contribuer à bâtir un monde où la vérité peut être entendue sans crainte de représailles.

La plainte déposée contre Isaias Afwerki est un pas dans la bonne direction, mais elle doit être le début d’un mouvement plus large. Unissons nos voix pour défendre ceux qui, par leur courage et leur détermination, continuent de lutter pour un monde où la liberté de la presse est respectée et protégée. La sécurité des journalistes est l’affaire de tous, et il est temps de faire entendre notre voix.

François M’BRA II, Correspondant Région de Gbêkê


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