Pourquoi l’État a-t-il du mal à payer ses fournisseurs ? (analyse)
Ange Djeni, Journaliste, diplômé de l’ISTC Polytechnique, analyste politique s’interroge sur les motivations des responsables des services publics en charges de la gestion des prestataires de services et les fournisseurs et de la vision du gouvernement qui est de faire du secteur privé le levier du développement économique et social de la Côte d’Ivoire. Son analyse.
Abidjan, le 2-5-2022 (crocinfos.net) Ange Djeni, journaliste, diplômé de l’ISTC Polytechnique, analyste politique s’interroge sur les motivations des responsables des services publics en charges de la gestion des prestataires de services et les fournisseurs et de la vision du gouvernement qui est de faire du secteur privé le levier du développement économique et social de la Côte d’Ivoire. Son analyse.
En 2019, la croissance s’est établie à +6,9%, grâce au dynamisme de l’industrie extractive, de l’industrie agro-alimentaire, de la construction, du transport et du secteur agricole. En 2020, du fait de l’impact de la pandémie à COVID-19, la croissance a ralenti à +2%.
Le secteur privé représente un moteur de croissance économique et de création d’emplois. Il contribue fortement à la croissance du PIB et occupe une place de choix très importante dans le développement de la Côte d’Ivoire.
Au nombre des opérateurs économiques du secteur privé, une bonne partie exerce en qualité de fournisseurs de services auprès de l’Etat. Ces entreprises exercent dans divers domaines tels que le BTP, la construction, la distribution en agro-alimentation, le transport… ces fournisseurs de services ont pour partenaire très souvent l’administration donc l’Etat.
L’État travaille avec une multitude de prestataires de service et de fournisseurs certains sont payés sur le budget propre des ministères EPN ou par le Trésor public et enfin certains par les bailleurs de fonds ou partenaire technique et financier de l’État.
Dans sa politique d’accompagnement ou de soutien au secteur privé et surtout pour son opérationnalité, l’État va faciliter le paiement des factures à travers la direction générale du Trésor et de la Comptabilité publique.
Dans ce cas les fonds sont mis à la disposition des structures d’État chargées de la gestion de ces secteurs, exemples de structures AGEROUTE, FER, Conseil Café Cacao…
Malgré tous ces mécanismes mis en place par l’État nous constatons, malheureusement que les prestataires de services et les fournisseurs grognent avec colère le dysfonctionnement de ces services.
‘’La conséquence de ces impayés a occasionné pour la plupart des fournisseurs de services et fournisseurs, la fermeture de leurs entreprises et pour d’autres, la prison pour non respects des engagements pris auprès des banques…’’
Selon certains fournisseurs depuis quelques années l’État leur doit plusieurs factures non payées, ils estiment ces impayées à plus de 6000 milliards FCFA. Ces impayés représentent des sommes colossales au titre de la dette intérieure que les institutions financières internationale invitent l’État à les régler au fin de contribuer activement à la croissance économique nationale.
En plus des non paiements des factures, certains fournisseurs et prestataires dénoncent le manque de communication de ces structures d’État pour les rassurer quant au règlement de leurs ardoises, ce qui n’est pas sans conséquence dans la gestion financière de leurs structures.
Il est important de noter que ces fournisseurs et prestataires de services ont des charges administratives (bureaux, personnels, équipements…) internes à gérer et ont des engagements auprès des banques sans perdre de vue les charges fiscales.
‘’Au regard de cette triste situation, l’on a l’impression que l’État est un poison mortel pour le secteur privé, notamment les prestataires de services et les fournisseurs. Nous nous interrogeons sur les motivations des responsables des services publics en charges de la gestion de ces secteurs ?’’
La conséquence de ces impayés a occasionné pour la plupart des fournisseurs de services et fournisseurs, la fermeture de leurs entreprises et pour d’autres, la prison pour non respects des engagements pris auprès des banques… parmi les secteurs sinistrés celui du BTP est en première ligne. Notons qu’en fermant ces entreprises, l’État perd non seulement des devises en fiscalité et occasionne au même instant la fermeture de plusieurs emplois d’où l’augmentation du chômage.
Au regard de cette triste situation, l’on a l’impression que l’État est un poison mortel pour le secteur privé, notamment les prestataires de services et les fournisseurs. Nous nous interrogeons sur les motivations des responsables des services publics en charges de la gestion de ces secteurs ? Cela nous invite également à nous interroger de la vision du gouvernement qui est de faire du secteur privé le levier du développement économique et social de notre pays.
Ange Djeni, Journaliste, diplômé de l’ISTC Polytechnique, analyste politique
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