Santé des femmes, des enfants et des adolescents, le PMNCH tire la sonnette d’alarme
Les dirigeants du monde doivent améliorer la santé des femmes, des enfants et des adolescents et réduire les inégalités entre les sexes, remis en cause par la triple menace des conflits, des changements climatiques et du COVID-19.
Abidjan, 25-9-22 (crocinfos.net)
Dans un communiqué de presse du 21 septembre 2022, The Accountability Breakfast informe que la santé des femmes, des enfants et des adolescents est organisée par la plus grande alliance mondiale, le PMNCH (Partenariat pour la santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant).
À cet effet, le PMNCH a mis en évidence la nécessité d’investir en urgence et de façon spécifique dans des programmes et politiques visant à lutter contre l’impact social et économique dévastateur des crises sur la santé et le bien-être des femmes, des enfants et des adolescents vulnérables, en marge de la 77e Assemblée générale des Nations Unies (AGNU) à New York.
Helen Clark, présidente du conseil d’administration de PMNCH et ancienne première ministre de la Nouvelle-Zélande a déclaré que « Les citoyens doivent absolument être entendus aux plus hauts niveaux du gouvernement et des dirigeants. Les dirigeants doivent comprendre ce que les gens veulent, et jouer leur rôle de champions dans la création de systèmes de santé et de communautés robustes et réactifs.»
Un point alarmant dans les pays d’Amérique latine et des Caraïbes
Le rapport EWEC-LAC indique que malgré les grands progrès réalisés par les pays d’Amérique latine et des Caraïbes au cours des dernières décennies pour améliorer les systèmes de santé, les inégalités persistent. Malgré l’introduction de nouvelles politiques en matière de santé et de droits sexuels et génésiques (SDSG) et les progrès réalisés dans la prestation de services, 24 millions de femmes de la région LAC ont un besoin non satisfait de contraception moderne, tandis que le taux de natalité chez les adolescentes est le deuxième plus élevé au monde, après l’Afrique subsaharienne.
Des progrès mis en mal
Au cours des deux dernières décennies, des efforts concertés à l’échelle mondiale ont permis d’améliorer la vie de millions de femmes, d’enfants et d’adolescents. La proportion de filles scolarisées dans le monde, par exemple, est passée de 73 % en 1995 à 89 % en 2020 ; le nombre de mariages d’enfants a diminué de 15 % au cours de la dernière décennie, ce qui a permis d’éviter environ 25 millions de mariages ; et il y a eu une baisse de trois millions de naissances d’adolescentes par an depuis 2000. Ces progrès, et bien d’autres encore, sont aujourd’hui mis à mal par le COVID-19, les changements climatiques et les conflits.
Vers la réduction à néant de 30 ans de progrès
Les données de l’OMS et de l’UNICEF montrent que pour la seule année 2021, 25 millions d’enfants n’ont pas reçu le vaccin de base contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche, un indicateur de la couverture vaccinale en général. Il s’agit de la baisse la plus importante et durable des taux de vaccination systématique des enfants depuis une génération, ce qui pourrait réduire à néant 30 ans de progrès. En 2022, 274 millions de personnes auront besoin d’aide humanitaire et de protection. Ce chiffre est en forte augmentation par rapport aux 235 millions de personnes de l’année dernière, qui était déjà le chiffre le plus élevé depuis des décennies.
L’Afrique de l’ouest et du centre comptent le plus grands nombre de déplacés
L’Afrique de l’ouest et du centre sont l’une des plus grandes populations de personnes déplacées en Afrique, avec quelques 5,6 millions de personnes déplacées à l’intérieur, 1,3 million de réfugiés, 1,4 million de rapatriés qui ont encore besoin d’aide et 1,6 million d’apatrides. Dans la région du Sahel, les conflits armés et les attaques contre les civils ont causé le déplacement de près de trois millions de personnes, près d’un million depuis janvier 2019.
Le Burkina Faso, par exemple, a connu une convergence de crises, notamment des violences interethniques, des conflits armés, la pauvreté, les inégalités, l’insécurité alimentaire et les changements environnementaux. En conséquence, plus de 1,4 million de personnes ont fui leur foyer en quête de sécurité, ce qui a engendré l’une des crises de déplacement et de protection dont la croissance est la plus rapide au monde. L’instabilité a également créé des mouvements transfrontaliers.
Depuis janvier 2021, plus de 17 500 personnes ont fui vers les pays voisins (Niger, Mali, Bénin et Côte d’Ivoire), ce qui a presque doublé le nombre total de réfugiés et de demandeurs d’asile burkinabè en six mois seulement. Malgré ces troubles internes, le gouvernement du Burkina Faso continue d’accueillir plus de 22 700 réfugiés et demandeurs d’asile, la plupart venant du Mali.
Une étude systématique a révélé que les filles et les jeunes femmes réfugiées, migrantes et déplacées en Afrique n’ont généralement pas accès aux informations sur la santé sexuelle et reproductive, alors qu’elles sont exposées à un risque élevé de violence basée sur le genre (VBG), notamment de violence sexuelle.
Quand la COVID-19, cause de la hausse des prix et …
La COVID-19 a entraîné une hausse des prix des denrées alimentaires et une augmentation générale du coût de la vie dans de nombreux pays d’Afrique de l’Est, d’Afrique centrale et d’Afrique de l’Ouest, ainsi que dans d’autres régions, ce qui a limité l’accès à la nourriture et à d’autres produits de première nécessité (même si la nourriture est disponible à des prix plus élevés sur les marchés locaux). Les régions fragiles où le taux de pauvreté est déjà élevé et les infrastructures économiques précaires ont été frappées beaucoup plus lourdement que les autres par la pandémie.
La situation nutritionnelle des populations menacées au Mali
En raison des changements climatiques, les nouveau-nés au Mali risquent d’être confrontés à 9,9 fois plus de mauvaises récoltes au cours de leur vie que leurs aînés. Alors que le taux de retard de croissance au Mali a régulièrement chuté de 36% depuis 2000, la situation nutritionnelle des populations et notamment des nouveau-nés et des jeunes enfants est menacée par les changements climatiques.
Les délégués présents au PMNCH Accountability Breakfast sur la redevabilité le 22 septembre 2022, ont demandé aux gouvernements d’Amérique latine et des Caraïbes de prendre des mesures immédiates. Il a été question de la mise en œuvre rapide de plans d’intervention et de redressement en cas de pandémie afin de rétablir les services de santé aux niveaux pré-pandémiques, et d’investir dans un financement durable et dans des programmes, politiques et services complets, fondés sur des données probantes et équitables, afin d’améliorer les résultats en matière de santé chez les adolescents et leurs familles, en particulier les plus vulnérables.
L’augmentation des investissements dans la couverture sanitaire universelle (CSU), associée aux services de protection sociale, favorisera l’émergence de sociétés plus cohésives et pacifiques.
Bienvenue R.K.
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