[Santé-Jeunesse] Bientôt, un projet de loi sur la santé sexuelle reproductive en Côte d’Ivoire (Dr Raymonde Goudou Coffie)
La ministre ivoirienne de la Santé et de l’hygiène publique, Dr Raymonde Goudou Coffie, a annoncé jeudi 30 novembre 2017, à Abidjan qu’un projet de loi sur la santé sexuelle reproductive sera bientôt déposé ‘’sur la table du conseil des ministres’’. Un projet de loi qui permettra aux populations de ‘’maîtriser leur sexualité’’.
Lors d’un panel sur le thème : “Jeunesse et Dividende démographique : Appel à la mobilisation en faveur des droits et de la santé sexuels et reproductifs des adolescents et jeunes en Afrique, condition et levier d’un développement durable “, à l’Institut français d’Abidjan, la ministre de la Santé et de l’hygiène publique Dr Raymonde Goudou Coffie a soutenu que son ministère déposera bientôt sur la table du conseil des ministres. Puis, après à l’Assemblée nationale. Ce panel qui s’est tenu en marge du 5ème Sommet UA-UE a enregistré, entre autres les présences du ministre de la Promotion de la Jeunesse, de l’emploi des Jeunes et du service civique, Sidi Tiémoko Touré, du vice-président du commerce extérieur et de la coopération du développement des Pays-Bas, Christian Reberger, les associations de jeunes venus d’Afrique et d’Europe.
Cette plateforme d’échanges, espace de dialogue complémentaire et de haut niveau entre les partenaires africains et européens, a permis d’approfondir le thème complexe de l’investissement multi-sectoriel dans la jeunesse, et la mise en œuvre de la feuille de route de l’Union africaine pour le dividende démographique à travers l’extension de mécanismes innovants et opérationnels. La rencontre a également, permis de partager les bonnes pratiques et mettre en valeur les programmes réussis, notamment le Fonds Français Muskoka. Un programme phare œuvrant à réduire la mortalité et la morbidité maternelles, néonatales et infanto-juvéniles et des adolescents dans les huit pays cibles (Bénin, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Niger, Sénégal, Tchad, Togo), et d’autres initiatives comme le partenariat de Ouagadougou, FP2020 et le programme ‘’She Decides’’ qui vise à accroître le soutien financier et politique à l’accès aux droits sexuels et reproductifs des femmes.
À cet effet, Dr Raymond Goudou Coffie a révélé que le gouvernement ivoirien a “renouvelé” une ligne budgétaire de 400 millions de FCFA pour l’achat de contraceptifs pour l’année 2018, afin de permettre aux populations d’avoir accès aux moyens contraceptifs dans les centres de santé, a-t-elle ajouté.
Ces statistiques qui en disent long. La ministre ivoirienne de la Santé a déploré qu’à 13 ans, les enfants se retrouvent enceinte en Côte d’Ivoire, ce qui impacte leur santé et leur avenir, estimant qu’il faut lever le tabou de la sexualité au niveau des parents qui ont la responsabilité d’éduquer leurs enfants sur la santé sexuelle reproductive.
“Le gouvernement travaille pour permettre aux jeunes de pouvoir évoluer dans de bonnes conditions pour pouvoir maîtriser leur sexualité. Toutefois, les jeunes doivent s’approprier tout ce qui est mis à leur disposition“, a-t-elle poursuivi.
À la jeunesse, elle a employé des termes de leur jargon afin qu’elle saissise mieux le message. “Pensez à votre avenir, +l’enjaillement (plaisir)+ c’est bien, mais l’avenir se présente à vous“.
Aussi, a-telle soutenu que le gouvernement met à la disposition des populations tous les moyens pour maîtriser leur sexualité. “La Côte d’Ivoire dispose de 16 cliniques mobiles (une clinique mobile = 20 millions Fcfa), nous allons atteindre les 25 et 27 pour sillonner tout le territoire ivoirien et nous avons quatre qui sont destinées à la planification familiale“, a-t-elle fait savoir. Selon des données statistiques officielles, la Côte d’Ivoire enregistre “4,6 enfants par femme” contre 5,6 enfants par femmes en Afrique de l’Ouest.
Selon des experts, le marché de l’emploi actuel n’est pas en mesure d’absorber l’entrée rapide et en grand nombre des jeunes actifs dont bien souvent les compétences ne sont en adéquation avec les besoins. 60% des chômeurs africains ont entre 15 et 24 ans.
« Le taux de grossesse chez les adolescentes en Afrique est deux fois supérieur à la moyenne mondiale avec plus d’une fille sur dix – âgées de 15 à 19 ans qui donnent naissance. Le niveau d’éducation est bas avec 56 % des enfants qui ont accès à l’éducation primaire dont seulement 36% pouvant lire et écrire. Moins d’un tiers des filles est inscrit dans le secondaire. Les adolescentes sont ainsi les premières victimes du manque d’accès et de qualité des soins maternels et de la reproduction, trop souvent en dehors de circuits scolaires, sujettes à des mariages forcés (en Afrique Sub-Saharienne plus de 40% des filles sont mariées avant l’âge de 18 ans, soit plus de 2 filles sur 5 et 3 filles sur 4 au Niger), victimes impuissantes des mutilations génitales féminines et principales victimes du VIH/Sida. Les adolescents sont le seul groupe aujourd’hui qui connaît un accroissement du taux de mortalité dû à la maladie », révèle les experts pour justifier le contexte.
Le Montagnard
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