[Scandale de corruption au Stade Alassane Ouattara d’Ebimpé] L’enquête exclusive qui révèle le limogeage de la DG de l’O.N.S.

[Scandale de corruption au Stade Alassane Ouattara d’Ebimpé] L’enquête exclusive qui révèle le limogeage de la DG de l’O.N.S.

L’enquête exclusive sur le scandale de la pelouse du stade Alassane Ouattara d'Ebimpé dévoile la corruption, les conflits d'intérêts et le gaspillage des ressources publiques.

Abidjan, Côte d’Ivoire, le 1er octobre 2023 (crocinfos.net)—L’enquête de l’Eléphant Déchaîné révèle le scandale de corruption lié à la rénovation de la pelouse du stade Alassane Ouattara d’Ebimpé en Côte d’Ivoire dévoilant des pratiques scandaleuses à l’Office national des sports (ONS) impliquant le limogeage de Mme Koné Mariame, directrice générale de cet établissement.

Quelques éléments...

Quelques éléments…

L’affaire, baptisée “le scandale de la pelouse”, met en lumière la gestion irresponsable des ressources publiques. L’enquête dévoile des documents inédits détaillant les dépenses excessives et les malversations commises lors de la rénovation du stade. Un bon de commande de 8 milliards de FCFA a été émis sans spécifications claires, entraînant un gaspillage massif de l’argent des contribuables. De plus, des conflits d’intérêts flagrants ont été révélés, mettant en lumière des liens troubles entre l’ONS et des entreprises telles que “SPARFEL” et “ARTIS”. Des doutes de paiements, des surfacturations et des arrangements peu transparents ont caractérisé ce scandale, impliquant des personnalités influentes.

...de preuves parmi tant d'autres

...de preuves parmi tant d’autres

Cette enquête met en évidence l’urgence d’une réforme au sein de l’ONS et appelle le ministère des Sports et Loisirs à superviser attentivement ses opérations. L’Office doit être soumis à un audit financier et organisationnel rigoureux par l’Inspection Générale d’État pour garantir un fonctionnement transparent et éthique. Nous vous proposons l’intégralité de cette enquête.

O.N.S : La maison du gaspillage et des conflits d’intérêts.

La rédaction de l’Eléphant Déchaîné » qui revient dans les Kiosques bientôt, de même qu’en ligne avec une application téléchargeable, a enquêté sur ce qu’il convient d’appeler, « le scandale de la pelouse du stade Alassane Ouattara d’Ebimpé ».

« L’Eléphant » a mis la patte  sur des documents inédits qui donnent une idée sur la façon dont les ressources publiques sont gérées à l’O.N.S, notamment dans le cadre de la mise en conformité du stade d’Ebimpé.

Plusieurs acteurs qui sont intervenus dans ce projet de rénovation de la pelouse, ont été interrogée par “l’Elephant”, soit par courrier soit, tant au pays qu’a l’extérieur du pays.

En attendant le retour de « L’Eléphant Déchaîné » dans les kiosques, j’ai décidé, en tant que journaliste, de mettre gratuitement à la disposition des contribuables Ivoiriens, des informations sur la manière dont leur argent a été dépensé dans le cadre de la rénovation du stade d’Ebimpe.

LE 12 septembre, le match amical opposant la Côte d’Ivoire au Mali, n’a pu aller à son terme en raison d’une pluie qui, à la surprise générale, a inondé la pelouse.

“l’Elephant” a remonté le fil de l’histoire.

Que faire des 20 milliards accordés en rallonge ?

Dans le cadre des travaux de mise en conformité du stade d’Ebimpé aux normes FIFA, le gouvernement a accordé à l’O.N.S, structure en charge de la construction et de l’entretien des infrastructures sportives dans notre pays, une enveloppe exceptionnelle de 20 milliards.

À la suite du scandale du 12 septembre, au cours d’un point de presse, la DG de l’O.N.S a donné  des détails de l’utilisation de cette enveloppe budgétaire.

On a retenu de ses explications, que la rénovation de la pelouse dû stade a coûté la somme de 1,2 milliard de Fcfa.

L’enquête de « L’Eléphant », s’est concentrée sur l’usage de cet argent.

Un bon de commande de 8 milliards !

En avril 2021, la Direction générale de l’O.N.S, sous pression, se met à  la recherche d’une société capable de réaliser des travaux non clairement spécifiés dans un cahier de charges, au stade d’Ebimpé.

Sur recommandation d’une mystérieuse personnalité selon les informations de « l’Eléphant », la société « AJEC PRESTATION CI », est approchée par la direction de l’O.N.S.

Quelque jours plus tard, soir le 14 avril 2021, sous la double signature de Mme Koné Mariame, DG, et de M. Glahou Wilfried, DAAF de l’O.N.S, un bond de commande est délivré à la société « AJEC PRESTATION CI » pour la réalisation de « Travaux d’aménagement et d’équipement de la pelouse, des tribunes, des vestiaires et tunnel, du Stade Alassane Ouattara d’Ebimpé ». Montant de la commande ? 8.501.428.180 FCFA.

Deux mois plus tard, soit le 20 juin, pour une raison que « L’Eléphant » n’a pu découvrir, la DG de l’O.N.S adresse un courrier au directeur général de « AJEC PRESTATION CI » avec pour objet, « annulation du bon de commande ».

Dans ce courrier, la DG écrit simplement : « Monsieur le Directeur, je viens par la présente, vous notifier l’annulation du bon de commande N°00411/MPSDES/DG/DAAF en date du 14 avril 2021 ». Fin de l’aventure pour la société « AJEC PRESTATION CI », spécialisée dans le « Génie civil ».

« SPARFEL » ou pas  « SPARFEL » ?

Courant mai 2021, un officiel de la « CAF » suggère amicalement à la DG de l’ONS, de s’adresser à l’entreprise française dénommée « SPARFEL », laquelle, selon cet Officiel, aurait réalisé de “belles pelouses dans des stades en Afrique”.

Quelques jours plus tard, la DG de l’ONS rentre en contact avec les responsables de « SPARFEL » qui est une société familiale de droit français, créée en 1969 et spécialisée dans « l’aménagement paysager, l’aménagement urbain, les sols sportifs, la maintenance et l’entretien ».

La Directrice générale propose à « SPARFEL » de réaliser les travaux de rénovation de la pelouse du stade d’Ebimpé.

« SPARFEL » est intéressée par l’offre mais elle pose comm condition avant de déployer son personnel sur Abidjan, un paiement intégral de la facture, par avance.

La Direction de l’O.N.S oppose un refus à cette condition et propose un étrange arrangement à « SPARFEL » : Travailler en liaison avec une société locale qui fournirait du personnel sur place et « SPARFEL » n’aurait plus qu’à s’appuyer sur ce personnel pour réaliser les travaux dans une joyeuse collaboration de sous-traitance.

L’arrangement est accepté par « SPARFEL ».

De « SPARFEL » à « ARTIS »

A l’O.N.S, les petits arrangements entre amis avec l’argent public sont un sport national.

Après l’accord de « SPARFEL » pour fournir une expertise  dans le projet de rénovation de la pelouse, la Direction de l’ONS contacte la société « ARTIS », appartenant au groupe fondé par Kalot Hamed (KALOT GROUP), un Libanais très connu dans l’administration ivoirienne en qualité fournisseur de matériels de bureaux et qui s’est exilé hors de la Côte d’Ivoire, depuis quelques années, pour des raisons inconnues.

En quittant le pays, Kalot Hamed a laissé la gestion de la société « ARTIS » à une dénommée Suzanne, très proche selon les informations de « L’Eléphant Déchaîné », de la DG de l’ONS.

La société « ARTIS », sise à Marcory sur le boulevard « VGE », est une société qui pour objet : « fourniture de véhicules de tous types, de travaux de construction, de matériaux de construction, d’architecture d’intérieure et de décoration ».

Aucune expertise donc en matière de rénovation de pelouse.

En début du mois de juin 2021, « ARTIS » dépose à l’ONS, une facture pro-forma d’un montant de 1,293 milliards de FCFA.

Le contenu de cette facture pro-forma que « L’Eléphant » a pu consulter, est renversant.

« L’Eléphant » a pu y lire des détails comme :

-« Mise à disposition du personnel pour la réalisation et le management sur place et mise à disposition de deux personnes par vos soins pour dix jours »: Coût ? 27,510 millions FCFA.

-« Déplacement Abidjan-Paris (pour échanger avec SPARFEL), déplacement responsable de production, forfait de restauration et hébergement pour quatre personnes » :Coût ?  9 millions de FCFA.

-Mise à disposition de personnel pour la réalisation des travaux d’entretien, le management et la formation sur place pour deux mois : Coût ? 25,525 millions de FCFA.

-Fourniture de gazon provenance Abidjan, de fertilisation chimique provenance Abidjan, fourniture de produits phytosanitaires : Coût ? 20 millions de FCFA.

-Transport port d’Abidjan-Stade (sans autre indication, ndlr) : Coût ? 6 millions de FCFA.

-Réalisation d’un substrat élaboré conforme à la norme nf… Coût 301 millions de FCFA.

-Fourniture et pose de deux abris touche : 72 millions de FCFA.

-Entretien pour une période de 2 mois y compris formation de deux jardiniers (recrutés à Abidjan) : Coût ? 57 millions de FCFA.

-Suivi technique pour une période de 2 ans : Coût ? 79 millions de Fcfa.

-Travail de sol, réglage et compactage, semi du terrain : Coût ? 78 millions Fcfa

-ETC

Sur la base de cette simple facture proforma déposée par « ARTIS », la direction de l’O.N.S à décaissé la somme de 1,293 milliard au bénéfice de “ARTIS”. Laquelle a versé la part du deal à « SPARFEL » pour la location de son personnel. C’est donc ” ARTIS” qui s’est chargée en toute liberté et sans la contrainte d’un cahier des charges,  à acheter à Abidjan, à gauche et à droite, du gazon, de l’engrais, à payer des billets d’avion pour des séjours à Paris, etc.

La suite de ces légèretés majestueuses, on la connait.

Joyeux conflits d’intérêts à l’ONS

A l’ONS, on gère l’argent public avec beaucoup de prudence en ne le versant jamais qu’à des copains pour des prestations diverses facturées à deux ou trois fois les coûts normaux.

Ainsi, selon les informations de « L’Eléphant », des patrons de fédérations sportives diverses, des amis des agents de l’ONS, de la Dg au DAAF en passant par le responsable du budget, chacun y va de  sa petite entreprise ou de ses petites relations d’affaires au gré des bons de commandes distribués comme des ballons d’entrainement.

L’attention de « L’Eléphant » a été particulièrement attirée par trois sociétés qui ont eu une activité financière intense auprès de l’O.N.S au cours de ces deux dernières années.

Il s’agit des sociétés « PERFORM INTERNATIONAL SARL », « ETABLISSEMENT NOAH MUTISERVICES » et « SIEI-SEDJI CHANTAL », lesquelles auraient un lien avec le DAAF de l’ONS, Glahou Wilfried.

Ces trois sociétés se sont, pour des prestations diverses, partagées joyeusement, au cours de l’exercice 2022, c’est-à-dire en pleine période de rénovation du stade d’Ebimpé, plus de 500 millions de Fcfa, dont 110 millions pour « SIEI-SEDJI CHANTAL » et 339 millions pour « PERFOM INTERNATIONAL SARL”.

Interrogé par « L’Eléphant » sur ses rapports avec ces sociétés en commerce intense avec l’O. N. S, le DAAF a nié tous liens directs avec les sociétés « PERFORM INTERNATIONAL SARL » et « ETABLISSEMENT NOAH MULTISERVICE » bien qu’il a reconnu que son fils s’appelle NOAH, ce qui ne serait qu’une pure coïncidence. « L’Eléphant » n’a pas insisté sur la question.

En revanche, le DAAF a reconnu que la société « SIEI-SEDJI CHANTAL » appartient bel et bien à son épouse. Un aveu qui a laissé « L’Eléphant » sans voix.

Histoire d’avoir l’avis de toutes les personnes concernées par les investigations sur « le scandale de la pelouse », « L’Eléphant » a écrit à la direction de « SPARFEL », à la direction de « ARTIS » et la directrice générale de l’ONS.

Ni la direction de « SPARFEL », ni celle de « ARTIS » n’ont donné suite aux questions de « L’Eléphant ».

Elles pourront le faire plus tard, en toute sportivité. ” l’Eléphant » reste disponible pour avoir leur part de vérité, notamment sur la nature du lien contractuel entre « SPARFEL » et « ARTIS » d’une part et entre ces deux structures et l’O.N.S d’autre part.

Quant à la directrice de l’ONS, « L’Eléphant » a appris son débarquement par le Conseil des ministres de ce jeudi 28 septembre.

ASSALE TIEMOKO ANTOINE

Encadré

Conflit d’intérêts

« Le scandale de la pelouse » du stade Alassane Ouattara d’Ebimpé est la conséquence du laisser-aller, des conflits d’intérêts et de la corruption qui ravagent l’administration ivoirienne.

Le débarquement de la directrice générale de l’O.N.S est une sanction administrative qui, à elle seule, ne saurait effacer toutes les interrogations que soulève cette affaire.

Le ministère des Sports et Loisirs, de qui relève l’O.N.S, doit être conscient qu’ailleurs, cette affaire engage pleinement sa responsabilité et qu’il peut être retenu à son préjudice, « le défaut de vigilance » dans la gestion du dossier de rénovation de la pelouse du stade d’Ebimpé.

Si la directrice est sanctionnée pour ce dossier, il ne faut pas manquer de noter aussi que c’est la même directrice qui a géré également, la rénovation ou la constructions de tous les autres stades et que là, les choses ont plutôt bien fonctionné.

Ailleurs également, c’est le lieu d’appeler le ministère des Sports et Loisirs, a profiter de cette triste affaire pour demander à l’IGE (Inspection Générale d’Etat), de faire un audit financier et organisationnel de l’ONS en vue de proposer des solutions pour un fonctionnement plus vertueux de cet Etablissement Public National (EPN).

C’est le lieu également d’appeler le ministère et le « COCAN » à regarder dans la même direction pour la réussite de cette « CAN ».

« L’Eléphant » a mis, au cours de son enquête, la patte sur des anecdotes qui n’honorent pas la Côte d’Ivoire dans les relations entre ces deux entités pourtant obligées de travailler ensemble pour la réussite de la CAN.

Leurs conflits a participé aussi, d’une certaine manière, à la survenue du scandale, ne serait-ce qu’à travers les difficultés pour le « COCAN », d’avoir facilement accès aux stades pour des visites.

Enfin, le Député voudrait inviter la nouvelle Direction de l’O.N.S et le ministère des Sports, à regarder de près, la qualité des tourniquets (un spécialiste a confié à “l’Elephant” que ces tourniquets pourraient provoquer un drame en cas de grande affluence), des ascenseurs et des groupes électrogènes.

D’autres scandales encore plus fâcheux, pourraient venir de là, selon les informations de l’intrépide et infernal « Eléphant Déchaîné » qui revient dans les kiosques bientôt.

On dit merci qui ?

A.T.

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