Société d’irresponsabilité, Ces parents qui ne lâchent jamais prise

-Ces parents éternels

Abidjan, Côte d’Ivoire, le 30 août 2024 (crocinfos.net)—L’autre jour, à une rencontre, j’entendais un parent informer son ami qu’il se rendait à l’intérieur du pays pour aller aider à l’installation de son fils, nouvellement affecté dans un service du Trésor. Le même parent, me toisant, demandait pourquoi on pouvait affecter des fonctionnaires aussi jeunes dans des localités si éloignées d’Abidjan. Où se trouve donc la responsabilité des enfants dans leur propre vie?

Si vous forniquez pour que vos enfants aient le CEPE à 5 ans, et le BAC à 8 ans, vous serez parents éternels jusqu’à ce que vos enfants aient 50 ans.

Quand les spécialistes de l’éducation ont fixé les âges pour chaque niveau d’étude, c’est  parce qu’ils ont étudié le cerveau humain et qu’ils ont défini à quel âge un être humain était capable de faire quoi.

Les enfants ne sont pas toujours précoces. On les fait souvent évoluer trop vite, pour satisfaire l’égo des parents dans le quartier, dans la famille ou vis-à-vis des autres parents, quant à leur Quotient Intellectuel (QI) supposément hors du commun.

Après, nous tous on décrit le niveau d’irresponsabilité des jeunes ou des vieux. Si les parents font tout à la place de leurs enfants, préparent leur vie, leur carrière, leur retraite, comment s’étonner de l’émergence d’une société d’irresponsabilité et de couardise.

Avant, c’était les enfants, qui, à la veille de la rentrée, allaient eux-mêmes dans les administrations, établir leurs extraits de naissance et les certificats de nationalité. Cela les initiait à la débrouillardise et à la connaissance des institutions locales. Aujourd’hui, ce sont les parents qui envahissent ces mêmes administrations pour le compte des enfants, qui se réveillent à 12 heures.

‘’Je l’avoue, je suis adepte d’une éducation traditionnelle et classique parce que je reste convaincu que c’est elle qui aidera notre pays à renouer avec les valeurs.’’

Ces parents vont même jusqu’à arpenter les couloirs de certaines administrations laxistes pour négocier des affectations de leurs enfants.

Le voisin de classe d’Alpha Blondy au CM2 était marié et père de 2 enfants… À l’époque, on appelait ces élèves trop âgés des « cohus ». Ce sont eux qui ont pourtant formé, par une éducation rigoriste, la plupart de ceux qui dirigent et qui occupent les postes stratégiques du public et du privé de la Côte d’Ivoire d’aujourd’hui.

Je l’avoue, je suis adepte d’une éducation traditionnelle et classique parce que je reste convaincu que c’est elle qui aidera notre pays à renouer avec les valeurs. C’est pourquoi je fais de cette page Facebook un exercice de pédagogie et de rappel de ce qui devrait être notre aspiration commune.

Si nous, parents, nous baissons les bras, si nous nous résignons et si nous n’avons plus foi en notre capacité à promouvoir une société meilleure par une bonne éducation de base familiale que nous donnons à nos enfants, nous ne devons pas être surpris des dérives que prendra notre pays.

Vincent Toh Bi Irié