[Société] Tengrela se mobilise contre les rumeurs grâce au Réseau des résilients communautaires pour la sécurité

Tengrela, le 30 octobre 2024 (crocinfos.net) – Dans le département de Tengrela, au nord de la Côte d’Ivoire, la rumeur peut se propager comme une traînée de poudre, menaçant l’équilibre et la sécurité de toute une région. C’est pour lutter contre ce phénomène que récemment, 150 membres issus des communautés locales ont été formés et intégrés au Réseau des Résilients Communautaires pour la Sécurité (2RCS).

Sous un soleil éclatant, la salle de cérémonie de Tengrela a accueilli des dizaines de participants venus des villages alentour pour assister au lancement de cette initiative. Ce projet, financé par l’ambassade de France et mis en œuvre par le Réseau des Communicateurs pour la Sécurité des Frontières de Côte d’Ivoire (RECOSEF-CI), a été inauguré dans une ambiance de mobilisation intense, marquée par des discours, des échanges animés et une détermination palpable parmi les participants.

“Le doute, une arme contre la rumeur”

Au cœur de cette initiative, une session de formation a permis aux membres du réseau d’acquérir des compétences pratiques pour reconnaître, analyser et signaler les informations suspectes. “Le doute doit être votre première réaction face à toute information que vous recevez,” a déclaré Koné Moussa, chef du projet 2RCS, en s’adressant aux participants. Avec pédagogie, il a expliqué les techniques de manipulation qui peuvent être employées pour déstabiliser les communautés. Les rumeurs, loin d’être anodines, deviennent des armes puissantes dans un contexte de nouveaux défis sécuritaires.

Une organisation locale solide

Cette formation a également permis l’installation de coordinations locales dans plusieurs sous-préfectures, constituant une structure bien organisée pour la collecte d’informations et la lutte contre les rumeurs. Koné Maidou a été désigné coordinateur pour Débété, Ouattara Nabaga pour Papara, Coulibaly Mory Kounadi pour Kanakono, et Koné Kébé pour Tengrela. À la tête de cette structure départementale, Koné Maidou aura la responsabilité de superviser et de coordonner les activités des différentes unités du département de Tengrela.

Pour renforcer leurs capacités, plus de 50 téléphones Android ont été remis aux chefs des villages. Ces appareils leur permettront de collecter et transmettre en temps réel les informations douteuses pour un traitement rapide par le réseau.

Des messages de soutien et de mobilisation

Les communautés locales ont été formés et intégrés au Réseau des Résilients Communautaires pour la Sécurité

La cérémonie a été marquée par de nombreux témoignages de soutien, notamment celui de Soro Sionfolo, président du RECOSEF-CI, qui a salué l’implication des communautés et donné des orientations pour la réussite de cette mission. “Vous êtes les premiers défenseurs de votre communauté,” a-t-il affirmé, en soulignant l’importance de leur engagement pour préserver la paix et la cohésion sociale.

Le sous-préfet de Tengrela, Dié Elysée, représentant Mme le préfet, a félicité les initiateurs du projet et a exhorté les populations à s’approprier cette lutte contre les fausses informations, car “la paix commence par une information juste et partagée”.

Coulibaly Issa, chef de canton de Tengrela, a également salué la pertinence de ce projet qui, selon lui, contribue activement à la cohésion sociale et à la stabilité de la région. La représentante des femmes de Tengrela a, quant à elle, exprimé son engagement et celui des femmes pour soutenir le réseau dans la sensibilisation et la lutte contre les rumeurs.

Vers un climat de confiance et de sécurité

À travers le Réseau des Résilients Communautaires pour la Sécurité (2RCS), la région de Tengrela et ses environs avancent vers un futur où les rumeurs n’auront plus d’emprise sur les communautés. En instaurant un climat de confiance et de sécurité, cette initiative permet de préserver la stabilité de cette zone frontalière, souvent exposée à des défis sécuritaires grandissants.

Bienvenue R.K. info sercom 2RCS